Les partis politiques français n'auront pas tenu une semaine avant de réagir à la mort de Jean Pormanove par des propositions de loi et d'autres idées loufoques. Ce fait-divers tragique mérite sûrement mieux.
Il y a quelque chose de profondément ancré dans notre psyché collective concernant l’écran bleu de la mort, le fameux BSOD ! Cette teinte de bleu si particulière, ce code d’erreur cryptique, ce QR code mystérieux apparu dans les dernières versions de Windows… Pour certains, c’est un traumatisme. Pour d’autres, c’est devenu un art. BSoDMaker appartient clairement à cette seconde catégorie.
L’idée de transformer le symbole ultime de la frustration informatique en outil créatif est géniale, car combien de fois avez-vous vu ce fameux écran bleu apparaître au pire moment possible ? Alors si au lieu de le subir, vous pouviez le créer, le personnaliser, le transformer en œuvre d’art numérique ou en super blague ?
BSoDMaker vous permet exactement de faire ça. Vous cliquez sur n’importe quel texte de l’écran pour le modifier, comme ça vous pouvez le message d’erreur classique par votre propre texte humoristique. Ou alors changer le stop code en quelque chose de plus créatif. Et même le QR code est personnalisable, ce qui ouvre des possibilités infinies ^^.
Le plus beau dans tout ça, c’est que l’outil génère une image JPG en Full HD que vous pouvez ensuite télécharger directement pour en faire un fond d’écran surprise pour le PC d’un collègue, l’intégrer à un support de formation pour expliquer les erreurs Windows sans faire crasher de vraies machines, ou même l’utiliser comme création artistique pour illustrer un article sur les bugs chelous.
Il existe bien sûr plusieurs générateurs de BSOD, mais BSoDMaker est full web et hyper simple à utiliser. C’est juste une page web. Y’a aussi des sites comme FakeBSOD.com qui proposent des approches différentes avec détection automatique de l’OS, mais BSoDMaker mise sur la personnalisation totale.
Le mode plein écran est également redoutable pour les pranks. Vous laissez l’onglet ouvert en fullscreen sur un PC, vous cachez la barre des tâches, et y’a plus qu’à observe la panique s’installer. A utiliser bien sûr avec parcimonie et bienveillance (NOOOON !! SANS PITIÉ !!).
Voilà, je trouve que ce truc est une forme d’humour tech qui reconnaît nos traumas collectifs tout en les transformant en quelque chose de fun et ludique.
Vous avez déjà eu besoin d’éditer rapidement un fichier audio mais vous n’aviez pas Audacity sous la main ? Ou vous êtes sur un ordinateur où vous ne pouvez pas installer de logiciel ? Alors Wavacity va vous sauver la mise ! (Oui, je sais que vous avez lu Wawacity… lol. Et vous allez voir, ce sera comme ça jusqu’à la fin de cet article… ^^)
Wavacity est tout simplement un portage web d’Audacity qui tourne directement dans votre navigateur. Pas d’install, pas de téléchargement, vous ouvrez le site et vous éditez votre audio, et c’est tout !
Pour vous proposer cette merveille, les développeurs ont porté Audacity en WebAssembly, une technologie qui permet de faire tourner du code natif dans le navigateur. Du coup, ça permet de retrouver l’interface familière d’Audacity avec ses outils de découpage, de collage, d’effets et tout le toutim, mais dans un onglet de navigateur.
Il vous faudra évidemment un navigateur moderne qui supporte cette technologie. Chrome et Firefox sur desktop feront parfaitement l’affaire… Par contre, Safari c’est moins sûr selon les développeurs.
L’interface ressemble trait pour trait à Audacity, ce qui est rassurant si vous connaissez déjà le logiciel. Vous pouvez importer vos fichiers audio, les découper, appliquer des effets, réduire le bruit, faire du multi-pistes… Bref, tout ce qu’on attend d’un éditeur audio digne de ce nom.
Après y’a quand même quelques limitations par rapport à la version desktop d’Audacity. Vous ne pourrez pas par exemple installer des plugins VST ou d’autres extensions externes, ce qui me semble assez logique. Mais pour de l’édition de base et même avancée, ça fait largement le boulot.
Bref, c’est top quand un pote vous demande de lui couper un extrait audio et que vous n’avez pas envie de télécharger et installer Audacity juste pour ça. Ou quand vous êtes sur un ordi public, ou en déplacement, ou dans un environnement où vous n’avez pas de droits administrateur pour installer des outils.
Wavacity rejoint ainsi la famille grandissante des éditeurs audio web comme AudioMass que j’avais déjà testé. Chacun a ses avantages et ses inconvénients, donc à vous de voir lequel vous préférez. Moi perso, je suis plus Ableton Live, même si c’est pas sur le web. Les habitudes, que voulez-vous…
Le projet est open source sous licence GNU GPL v2, comme Audacity, et disponible sur GitHub. Les développeurs précisent bien qu’ils ne sont ni affiliés ni soutenus par l’équipe d’Audacity. C’est un projet indépendant.
Pour un outil de dépannage ou pour des éditions rapides, c’est exactement ce qu’il nous fallait. Et qui sait, les outils portables accessibles en ligne dans le navigateur, c’est peut-être l’avenir ?
Le décès en direct de Jean Pormanove a obligé la plateforme Kick ainsi que ses streamers « acolytes » à réagir. Face aux accusations populaires, Kick et ces streamers tentent de sauver leur image. On fait le point sur l'affaire, qui prend une ampleur mondiale avec l'implication de streamers internationaux.
Mozilla publie Firefox 142. Cette version apporte des nouveautés pensées pour améliorer la confidentialité, la navigation et les outils pour les développeurs.
Ce lundi 18 août, le streamer Jean Pormanove, Raphaël Graven de son vrai nom, est décédé dans son sommeil alors qu'il était en live sur Kick, plateforme de vidéo possédée par le géant du casino Stake. Son décès met en lumière les maltraitances qu'il subissait depuis plusieurs mois de la part de ses acolytes streamers.
Le tribunal fédéral allemand (BGH pour les intimes) vient de relancer une bataille juridique vieille de 11 ans entre le géant des médias Axel Springer et Eyeo, les créateurs d’Adblock Plus. En effet, selon The Register, le BGH estime que les bloqueurs de pub pourraient violer le droit d’auteur en modifiant le code des pages web. Et oui, modifier l’affichage d’une page web sur VOTRE propre navigateur pourrait devenir illégal !
L’argument d’Axel Springer c’est que le code HTML et CSS de leurs sites web est protégé par le copyright, donc le modifier (même localement sur votre machine) constituerait une violation. C’est un peu comme si IKEA vous poursuivait parce que vous n’avez pas monté leur étagère Billy exactement selon les instructions. Ou que Renault vous attaquait parce que vous avez mis des housses de siège non officielles.
Daniel Nazer de Mozilla tire la sonnette d’alarme en rappelant que l’Allemagne pourrait devenir le premier pays démocratique à interdire les bloqueurs de publicités, rejoignant ainsi la Chine dans ce club très select. Parce que oui, actuellement, seule la Chine a eu cette idée lumineuse. On se demande bien pourquoi…
Mais attendez, ça devient encore plus absurde car les extensions de navigateur ne font pas que bloquer les pubs. Certaines modifient le code des pages pour améliorer l’accessibilité pour les personnes handicapées, protèger votre vie privée, corriger les bugs des sites mal codés…etc. Alors si on suit la logique du BGH, tout ça pourrait devenir illégal.
Vous utilisez une extension qui ajoute un mode sombre sur un site qui ne propose pas l’option ? C’est une violation de copyright mes amis !! Une extension qui traduit automatiquement ? Allez, hop, au tribunal !! Un gestionnaire de mots de passe qui remplit les formulaires ?? Direction la prison, et plus vite que ça !
Bref, le tribunal Allemand a renvoyé l’affaire devant la cour régionale de Hambourg pour un examen technique approfondi. La procédure pourrait durer encore un à deux ans. Deux ans pendant lesquels l’industrie du web va retenir son souffle en se demandant si l’Allemagne va vraiment oser. D’ailleurs, Google doit se frotter les mains car eux qui viennent de virer uBlock Origin du Chrome Store sous prétexte qu’il ne respecte pas leurs “bonnes pratiques” (traduction : il bloque trop bien leurs pubs), ce serait cool qu’un tribunal vienne leur donner raison légalement.
Perso, je pense qu’il faudrait juste les interdire aux cons et connes, c’est tout. Je me souviens par exemple d’un épisode épique sur Twitter où quelqu’un m’était tombé dessus parce parce que l’avertissement “Article sponsorisé” était mystérieusement absent d’un de mes articles. Verdict immédiat du tribunal populaire : “Ô scandale ! Horreur malheur !! Quelle infamie !! Toi, moche et méchant !! Tu mérite la mort !!” Bref, j’étais devenu l’Antéchrist de la publicité déguisée selon son cerveau en mode économie d’énergie. Mais la réalité, c’est que son Adblock de warrior avait fait du zèle et bouffé uniquement l’avertissement, laissant la pub bien visible sans mention. Et évidemment quand je lui ai fait gentiment remarqué, les attaques ont doublé d’intensité… Le temps ne fait rien à l’affaire, parait-il ;-).
L’avocat d’Axel Springer, Philipp-Christian Thomale, célèbre déjà cette décision comme “une vraie étape importante dans la protection du copyright des logiciels”. Apparemment, pour certains, protéger le copyright c’est plus important que protéger les utilisateurs contre le tracking publicitaire, les malwares cachés dans les pubs, ou simplement leur droit de contrôler ce qui s’affiche sur leur propre écran.
Cornelius Witt d’Eyeo reste confiant et rappelle qu’aucune entreprise ne devrait pouvoir interdire aux utilisateurs de déterminer leurs propres paramètres de navigateur ou les forcer à télécharger du contenu ou accepter du tracking.
Voilà, donc si demain du HTML et du CSS deviennent du “programme protégé par copyright”, autant développer directement en WebAssembly chiffré et arrêter de faire semblant que le web est ouvert. Ou alors, soyons logiques jusqu’au bout, interdisons les lunettes de soleil parce qu’elles modifient la perception des panneaux publicitaires, et obligeons les gens à garder les yeux ouverts avec des pinces pendant les pubs télé, façon Orange Mécanique.
Et si vraiment l’Allemagne décide d’interdire les bloqueurs de pub, il restera toujours le Pi-hole, les DNS alternatifs, ou tout simplement… désactiver JavaScript. Bon courage pour interdire ça.
C'est une expression qui se démocratise, jusqu'à traverser l'Atlantique pour arriver chez nous. Voici quelle est la signification de « gooner » sur Internet.
L'expression paraît étrange, et pourtant elle existe : l'archétype de la « girl's girl » sur les réseaux sociaux. La « fille de fille » est un véritable phénomène sur Internet : on vous l'explique.
Vous avez déjà croisé l'expression « tho » sans jamais l'avoir comprise ? Rassurez-vous, vous n'êtes pas (encore) sénile : on vous explique la signification de ce terme.
J’sais pas vous, mais moi, je perds tout le temps des trucs… Où sont mes chaussures ? Où est mon téléphone ? Mais il est où encore cet aspi robot ? Et mes clés ? J’lai garé où déjà la voiture ? Mais où est ce que j’avais noté ce truc ? T’as pas vu les enfants ?????
That’s my life comme dirait Jean Claude ! Alors je me prépare à perdre d’autres trucs. Par exemple comme le curseur de ma souris. Ça m’arrive aussi parfois j’avoue, surtout quand j’ai 42 onglets ouverts et 3 écrans connectés. Heureusement, sous macOS, suffit de secouer la souris comme un shaker à cocktails et le curseur grossit pour mieux le voir. Et sous Windows, y’a Ctrl + cherche-toi-même-pauvre-fou.
Mais dans les cas vraiment désespérés, ou juste pour se marrer 5
minutes (parce qu’on bosse dur nous hein), je viens de trouver LE site
ultime : PointerPointer. C’est le Sherlock Holmes du
curseur de souris, l’inspecteur Gadget de votre pointeur, le GPS de
votre flèche blanche !
Le concept est génial. Vous bougez votre souris n’importe où sur l’écran, vous attendez quelques secondes, et PAF ! Le site vous sort une photo vintage avec quelqu’un qui pointe PILE POIL sur l’endroit exact où se trouve votre curseur. C’est magique, c’est inutile, c’est addictif, bref c’est parfait pour une pause café.
Apparemment, les créateurs ont compilé des centaines (milliers ?) de photos de gens qui pointent du doigt dans toutes les directions possibles. Du coup, peu importe où vous planquez votre curseur, y’aura toujours un random dude ou dudette pour vous dire “Hey, il est là ton pointeur !” avec son index tendu. C’est con et ça sert à rien, hein ? Bah moi j’aime bien !
Tout ne doit pas être productif, optimisé, rentable… parfois un simple site qui trouve juste votre curseur avec des photos rigolotes, c’est tout ce dont on a besoin dans la vie. Et puis entre nous, c’est quand même plus fun que de chercher ses clés sous le canapé pour la 10ème fois de la journée… Allez, cliquez ici pour tester !
Alors combien de fois vous avez relancé la recherche juste pour voir quelle photo va sortir ???
Vous avez déjà testé une app de méditation payante qui vous promettait monts et merveilles ? Moi oui, parce que je suis du genre stressé en permanence ALORS QU’Y A OBJECTIVEMENT AUCUNE DE PUTAIN DE RAISON !! Et puis j’ai trouvé des études scientifiques qui explique tout, notamment une méta-analyse publiée dans Nature qui explique que 100% des techniques de respiration testées sur des populations anxieuses sont efficaces. Oui, 100%.
Alors pourquoi s’emmerder à faire de la pleine conscience ??
Du coup, quand je suis tombé sur Anxiety Aid Tools, un projet complètement open source qui propose 8 techniques validées scientifiquement, j’ai voulu creuser. Pas de bullshit marketing, pas d’abonnement mensuel à 29,99€… juste du code ouvert et des exercices qui fonctionnent.
Le premier exercice dure 2 minutes chrono. C’est con comme truc mais votre système nerveux parasympathique s’active direct. Selon Psychiatric Times, cette approche “bottom-up” contourne le traitement cognitif et utilise des voies plus rapides entre le tronc cérébral et les circuits de régulation émotionnelle.
Le 5-4-3-2-1 est un peu plus bizarre car il consiste à trouver 5 trucs que vous voyez, 4 que vous touchez, 3 que vous entendez, 2 que vous sentez, 1 que vous goûtez. Ça paraît simpliste mais ça court-circuite littéralement les boucles anxieuses du cerveau en forçant votre attention sur le présent immédiat.
La relaxation musculaire progressive, elle, joue sur un mécanisme différent. 8 à 12 minutes pour contracter puis relâcher systématiquement chaque groupe musculaire. Les études du PMC montrent que les 12 interventions rapides + lentes testées réduisent toutes le stress de façon mesurable.
J’ai aussi testé la visualisation. On est censé voir un paysage accompagné de pensées, mais sur mon navigateur, ça ne s’affiche pas. Je pense que c’est un bug… J’espère que ce sera vite réparé.
Il y a aussi le “thought labeling” qui est plus subtil et vous rappellera un peu cette histoire de pleine conscience. Avec cet exercice, vous apprenez à identifier vos pensées anxieuses comme des événements mentaux temporaires. C’est de la thérapie comportementale cognitive pure, mais packagée dans une interface web accessible.
Les “stress relief bubbles” ? J’étais sceptique mais l’activité répétitive de faire éclater des bulles virtuelles redirige l’énergie anxieuse vers une action motrice simple. C’est le même principe que les fidget spinners, mais en version numérique. Par contre, c’est un peu buggé donc faudra être patient.
Enfin, la thérapie sonore utilise des fréquences spécifiques pendant 5 à 30 minutes. Certaines fréquences activent des zones précises du cerveau liées à la relaxation. C’est pas du new age, c’est de la neuroacoustique, les amis !
Voilà, je me suis dit que j’allais partager ça avec vous, mes petits tendus du string. Après sur GitHub, y’a des dizaines d’autre projets qui contribuent à démocratiser l’accès aux outils de santé mentale. Je pense par exemple à ifme qui permet de partager ses expériences avec ses proches, ou encore MentAlly propose du tracking d’humeur avec des exercices personnalisés.
D’ailleurs, sur les 10 000 apps de santé mentale disponibles, seulement 4% ont démontré une efficacité clinique. Anxiety Aid Tools fait donc partie de cette minorité qui base tout sur des preuves scientifiques, et pas sur du marketing émotionnel. Car ses mécanismes physiologiques sont clairs. Ce sont des techniques qui activent votre système nerveux parasympathique, (oui, c’est le seul truc “sympathique” chez certain d’entre-vous, alors prenez en soin ! ^^), c’est à dire celui qui contre naturellement le stress. Avec une pratique régulière, vous construirez alors une meilleure tolérance au CO2, inversement corrélée aux symptômes anxieux.
L’auteur du projet recommande de commencer par les exercices courts (2-5 minutes) quand l’anxiété est forte, puis de pratiquer régulièrement même quand tout va bien. C’est comme un entraînement sportif mais pour votre système nerveux. Notez que l’absence totale de tracking sur le site est volontaire. Pas de données personnelles collectées, pas de profil utilisateur, pas de notifications push pour vous rappeler d’être zen. Ce sont juste des outils disponibles quand vous en avez besoin. Par contre, c’est un projet jeune donc y’a encore des petits bugs à corriger mais comme c’est open source, vous pouvez contribuer aussi. Soyez indulgent !
Dans cet univers bruyant où Calm facture 50€ par an et Headspace 90€, avoir accès à des techniques validées scientifiquement et totalement gratuites, c’est une révolution silencieuse 🤫. Le code est sur GitHub, les études sont peer-reviewed, et ça marche.
Alors, prêts à tester la respiration cyclique pendant 2 minutes ?
J'utilise WordPress depuis une vingtaine d'années maintenant et la publication programmée d'article est vraiment quelque chose qui ne fonctionne pas bien.
Voici comment y remédier
Pourquoi programmer un article ?
Je publie mes articles toujours à l'avance et à la même heure : 8h du matin. C'est une heure plutôt active pour la veille, les actus... et c'est le bon moment pour voir passer un tweet annonçant un nouvel article sur Blogmotion
Mais cette fonctionnalité n'a JAMAIS correctement fonctionné pour moi. Résultat : certains articles ne sont pas publiés et je dois le faire à la main...
C'était un peu mieux quand j'ai installé un plugin censé corriger les ratés de publication ("missed-scheduled-posts-publisher"). Et puis ça a recommencé à fonctionner aléatoirement. Je n'ai jamais su si c'était lié à un plugin de cache ? un manque de visiteur au moment de la programmation ? Peu importe !
Désactiver WP-cron (wp-cron.php)
Pour désactiver la fonctionnalité native de pseudo cron de WordPress (aka WP-Cron) ajouter cette ligne dans /wp-config.php :
define('DISABLE_WP_CRON', true);
N'oubliez pas d'enregistrer le fichier.
crontab ou cron web ?
Vous avez le choix d'utiliser un service crontab local si vous avez un serveur dédié, ou bien le service cron du panel d'admin de votre hébergeur s'il en propose un.
Si vous n'avez rien de tout ça vous pouvez utiliser un service web cron comme cron-job.org
L'URL à appeler est :
https://exemple.fr/wp-cron.php?doing_wp_cron
Fréquence choisie : toutes les 15 minutes, c'est suffisant pour moi.
Protéger l'accès (facultatif)
L'appel de cette URL ne fera rien de plus que de vérifier si un article doit être publié. Rien de grave à ce que l'adresse ne soit accessible par tout le monde.
MAIS! comme WordPress est régulièrement victime de vulnérabilités (comme tous les produits) je préfère filtrer l'accès par un identifiant et mot de passe. On n'est jamais trop prudent.
Pour cela ajouter à la racine du blog dans le fichier .htaccess cette directive de filtrage :
Il faudra ensuite créer ce fichier avec la commande htpasswd sous Linux ou depuis un éditeur en ligne qui fonctionne côté client pour ne pas envoyer votre identifiant au site, exemple.
Testez l'accès depuis votre navigateur web. Si l'accès fonctionne après saisie du login/MDP alors ajoutez les dans votre service cron/crontab. Sur cron-job.org c'est dans l'onglet "avancé" du cron, cocher "Nécessite une authentification HTTP" puis saisir votre login/MDP.
Conclusion
Depuis que j'ai mis en place cette solution je n'ai plus aucun raté de publication, l'objectif est donc atteint !
Plus de frustration ni de charge mentale pour aller vérifier si la publication s'est déroulée comme prévue.
Et si vous préférez utiliser WP-CLI c'est aussi possible avec cette commande :
Reddit bloque les IA qui veulent récupérer les informations sur le réseau social et va bloquer la Wayback Machine. L'entreprise explique que les bots d'IA vont sur ce site pour récupérer les pages de Reddit, ce qui ne lui convient pas. Et si tous les sites s'y mettaient ?
Vous en avez marre de jongler avec FileZilla ou de galérer avec les interfaces FTP préhistoriques ? Ça tombe bien car j’ai trouvé LA solution qui va vous simplifier la vie. Ça s’appelle FileGator, et c’est un gestionnaire de fichiers web open source qui permet de transformer n’importe quel serveur en plateforme de partage de fichiers moderne.
Le truc génial avec FileGator, c’est qu’il ne se contente pas de gérer vos fichiers locaux puisqu’il peut se connecter à Amazon S3, Dropbox, Azure Blob, Digital Ocean Spaces et plein d’autres services cloud grâce à Flysystem. Comme ça vous allez pouvoir gérer tous vos espaces de stockage depuis une seule interface web ! C’est cool non ?
L’interface construite avec Vue.js et Bulma, elle est plutôt propre et réactive et toutes les opérations de base sont là : copier, déplacer, renommer, éditer, créer, supprimer, prévisualiser, zipper, dézipper, télécharger et uploader. Il y a même un système d’upload, grâce à Resumable.js, qui vous permet d’uploader des fichiers énormes par chunks, avec une barre de progression, et même mettre en pause et reprendre plus tard. Comme ça, fini les uploads qui plantent après 2 heures !
La gestion multi-utilisateurs est aussi vraiment bien pensée. Vous pouvez créer des admins et des utilisateurs avec différents niveaux d’accès, des rôles personnalisés et des dossiers personnels. Parfait pour partager des documents avec votre équipe, donner accès à des étudiants pour qu’ils déposent leurs devoirs, ou permettre à des collaborateurs terrain d’uploader leurs rapports et photos. Les utilisateurs peuvent être stockés dans un simple fichier JSON, une base de données, ou même utiliser l’authentification WordPress si vous avez déjà un site.
Pour l’installation, c’est d’une simplicité déconcertante avec Docker. Une simple commande et hop, c’est parti :
docker run -p 8080:8080 -d filegator/filegator
Vous accédez ensuite à http://127.0.0.1:8080 et vous vous connectez avec admin/admin123. Si vous préférez une installation classique, il vous faut juste PHP, et vous pointez votre serveur web vers le dossier dist. Pas de base de données requise, tout est géré en fichiers ou via les adaptateurs de votre choix.
Y’a quand même quelques limitations à connaître… Les liens symboliques ne sont pas supportés (limitation de Flysystem), pas de gestion des propriétaires de fichiers (chown), et les performances peuvent se dégrader si vous avez vraiment beaucoup de fichiers dans un même dossier. Mais pour la plupart des usages, c’est largement suffisant.
Ce qui est cool aussi, c’est que le projet a une vraie histoire. À l’origine vendu sur CodeCanyon, il est devenu complètement open source et a été entièrement réécrit from scratch. La version 7 actuelle n’a plus rien à voir avec l’ancienne, et c’est tant mieux puisque le code est propre, bien testé, et l’architecture est extensible.
Pour les sessions, vous avez le choix : fichiers natifs, PDO, Redis, MongoDB, Memcached… Bref, ça s’adapte à votre infrastructure existante. Et si vous voulez contribuer ou personnaliser, le projet est sur GitHub avec une licence MIT, donc vous pouvez faire ce que vous voulez avec.
FileGator est donc parfait pour plein de cas d’usage : remplacer un vieux FTP, créer un cloud privé pour la famille, gérer un CDN avec plusieurs personnes, faire des sauvegardes cloud, ou simplement avoir un endroit centralisé pour gérer tous vos fichiers éparpillés sur différents services. Y’a même des gens qui l’utilisent pour des événements comme des mariages ou des remises de diplômes, où les invités peuvent uploader leurs photos.
Bref, si vous cherchez une alternative moderne au FTP qui ne vous coûtera pas un bras, FileGator est vraiment une excellente option. C’est gratuit, open source, activement maintenu, et ça fait le job avec classe.
Allez jeter un œil à la démo officielle pour vous faire une idée !
Bon, on est le 31 juillet 2025 et dans deux jours, c’est le grand chamboulement. L’AI Act entre en application et j’ai vu passer tellement de conneries sur le sujet que j’ai décidé de vous faire un guide clair et net. Parce que non, vous n’allez pas devoir mettre “CONTENU GÉNÉRÉ PAR IA” en gros sur chaque article de votre blog.
Alors respirez un coup, prenez un café, et on va démêler tout ça ensemble. Je vous promets qu’à la fin de cet article, vous saurez exactement ce que vous devez faire sur votre site. Et surtout, ce que vous n’êtes PAS obligé de faire.
L’AI Act, c’est donc le nouveau règlement européen sur l’intelligence artificielle. Un peu comme le RGPD mais pour l’IA. Et comme le RGPD, ça s’applique à tous ceux qui proposent des services dans l’Union européenne, même si vous êtes basé aux États-Unis ou sur Mars.
Le truc important à comprendre, c’est que l’AI Act fonctionne par niveaux de risque. Plus votre système d’IA présente de risques, plus vous avez d’obligations. Pour nous, éditeurs web et créateurs de contenu, on est généralement dans la catégorie “risque limité”, ce qui veut dire qu’on a principalement des obligations de transparence.
Et c’est là que ça devient intéressant car c’est l’article 50 du règlement qui définit ces obligations de transparence, mais il y a plein d’exemptions que personne ne vous raconte.
Concrètement, si vous utilisez l’IA pour générer du contenu sur votre site, vous devez en informer vos utilisateurs. Mais attention, ce n’est pas aussi simple que “mettez une mention partout”.
Voici ce que dit précisément le texte :
Pour les contenus type deepfake (images, audio, vidéo) : Vous devez indiquer que le contenu a été artificiellement généré ou manipulé.
Pour les textes d’information publique : Si vous utilisez l’IA pour générer des textes “dans le but d’informer le public sur des questions d’intérêt public”, vous devez le signaler.
Pour les chatbots et assistants : Vous devez informer les utilisateurs qu’ils interagissent avec un système d’IA.
Mais voilà le twist, ces obligations ne s’appliquent pas dans tous les cas car l’AI Act prévoit plusieurs cas où vous n’avez pas besoin de signaler l’utilisation de l’IA :
L’exemption MAJEURE - La relecture humaine
C’est probablement l’exemption la plus importante pour vous ! D’après l’article 50 paragraphe 4 de l’AI Act, vous n’avez PAS besoin de mentionner l’utilisation de l’IA si :
Le contenu généré par IA a subi un processus de relecture humaine ou de contrôle éditorial
ET qu’une personne physique ou morale assume la responsabilité éditoriale de la publication
Concrètement, ça veut dire que si vous utilisez ChatGPT / Claude pour générer un brouillon d’article, qu’ensuite, vous le relisez, le modifiez, l’éditez, le corrigez et quie vous en assumez la responsabilité en tant qu’éditeur/blogueur, vous n’avez PAS besoin de mentionner que l’IA a été utilisée !
C’est énorme car cette exemption reconnaît que la relecture humaine et la responsabilité éditoriale réduisent considérablement les risques. Le texte officiel précise ainsi que cette exemption est conçue pour les cas où les textes générés par IA sont “examinés, classés et dont la responsabilité est assumée par du personnel éditorial” (source Lexology). Je trouve ça très bien car dans ce cas précis, l’IA est utilisé comme un outil sous contrôle humain, et pas un moyen automatisé capable de faire n’importe quoi.
Par contre, pour les images générées par IA, la mention reste nécessaire.
L’exemption “c’est évident”
L’article 50 précise aussi que vous n’avez pas à informer les utilisateurs si c’est “évident du point de vue d’une personne raisonnablement bien informée, observatrice et circonspecte”.
En clair, si c’est évident que c’est de l’IA, pas besoin de le dire. Par exemple, si vous avez un chatbot qui s’appelle “Assistant IA” avec une icône de robot, pas besoin d’ajouter “Ceci est une IA”. C’est du bon sens.
L’exemption créative
Si votre contenu fait partie d’une œuvre “manifestement artistique, créative, satirique, fictionnelle ou analogue”, vous n’avez qu’une obligation minimale, celle de signaler l’existence du contenu généré “d’une manière appropriée qui n’entrave pas l’affichage ou la jouissance de l’œuvre”.
Traduction, si vous faites de l’art, de la fiction ou de la satire avec l’IA, vous pouvez mettre une petite mention discrète quelque part, pas besoin de gâcher votre création avec un gros bandeau rouge.
L’exemption édition standard
Si l’IA n’a qu’une “fonction d’assistance pour l’édition standard” et ne modifie pas substantiellement le contenu, pas non plus d’obligation de transparence.
Donc si vous utilisez l’IA pour :
Corriger vos fautes d’orthographe
Reformuler légèrement vos phrases
Ajuster le ton
Optimiser le SEO sans changer le fond
Vous n’avez PAS besoin de le signaler. C’est considéré comme de l’édition standard, au même titre qu’utiliser un correcteur orthographique.
L’exemption usage personnel
Si vous utilisez l’IA dans un contexte personnel et non professionnel, l’AI Act ne s’applique pas. Donc votre blog perso où vous racontez vos vacances n’est pas concerné sauf si vous le monétisez ou si vous avez une audience professionnelle.
Bon, parlons maintenant du nerf de la guerre. Si vous ne respectez pas ces obligations, vous risquez :
Jusqu’à 15 millions d’euros d’amende
OU 3% de votre chiffre d’affaires mondial annuel ( c’est le montant le plus élevé des deux qui sera conservé)
Mais avant de paniquer, sachez que ces amendes maximales sont pour les cas graves et répétés. Les autorités vont d’abord vous demander de vous mettre en conformité. C’est un peu comme le RGPD… on commence par la prévention avant la répression.
Maintenant qu’on a vu la théorie, passons à la pratique. Voici exactement ce que vous devez faire selon votre situation :
Vous utilisez ChatGPT ou Claude pour écrire vos articles
Cas 1 : Vous générez un brouillon avec l’IA puis vous le relisez/éditez
→ PAS d’obligation de mention grâce à l’exemption de relecture humaine (article 50.4)
→ Condition : vous devez vraiment relire et assumer la responsabilité éditoriale
Cas 2 : Vous publiez directement le texte généré par l’IA sans relecture
→ Si c’est pour informer le public : mention obligatoire
→ Si c’est créatif/satirique/fiction : mention discrète suffisante
Cas 3 : Vous utilisez l’IA juste pour améliorer votre texte (grammaire, style)
→ Pas d’obligation car c’est de l’édition standard
Vous utilisez Midjourney ou DALL-E pour vos images
Pour toute image générée par IA, vous devez le signaler, SAUF si :
C’est dans un contexte artistique évident
C’est pour un usage personnel non-commercial
Comment le signaler ? Une mention dans la balise alt, dans la légende ou en bas de page suffit. Pas besoin d’un watermark géant.
Vous avez un chatbot sur votre site
Vous devez informer les utilisateurs qu’ils parlent à une IA, SAUF si c’est évident (le chatbot s’appelle “Bot IA”, a une tête de robot, etc.).
Voici donc mes recommandations pour dormir sur vos deux oreilles :
Créez une page “Notre utilisation de l’IA”
Expliquez comment vous utilisez l’IA sur votre site. C’est transparent et ça couvre vos arrières.
Soyez raisonnable avec les mentions
Pas besoin de mettre “GÉNÉRÉ PAR IA” en Comic Sans rouge sur chaque paragraphe. Une mention sobre, claire, nette et précise suffit.
Documentez votre process
Gardez une trace de comment vous utilisez l’IA comme ça si on vous demande, vous pourrez justifier pourquoi vous n’avez pas mis de mention.
Privilégiez l’IA comme assistant
Utilisez l’IA pour améliorer votre contenu, pas pour le remplacer. C’est mieux pour votre audience ET ça vous évite des obligations.
Voilà, si vous voulez creuser le sujet (et je vous le conseille), voici les liens officiels :
Voilà, vous savez tout ! L’AI Act, c’est pas la fin du monde, c’est juste un nouveau cadre pour utiliser l’IA de manière responsable et, la plupart d’entre vous n’auront que peu de changements à faire.
L’important, c’est de rester transparent avec votre audience quand c’est nécessaire mais pas besoin d’en faire des tonnes. Je trouve que l’AI Act est plus intelligent qu’on ne le pense car il fait la différence entre publier directement du contenu généré par IA et utiliser l’IA comme assistant de rédaction. Par contre, les gens mal informés sur le sujet ou bien cons risquent de vous prendre le chou donc restez zen et envoyez leur le lien de mon article.
Ah, et un dernier conseil : si vous avez un doute sur votre cas particulier, demandez à un juriste spécialisé car cet article vous donne les grandes lignes basées sur les textes officiels, mais chaque situation est unique et je ne suis pas juriste, alors mieux vaut prévenir que guérir, surtout avec des amendes à 15 millions d’euros !
Vous vous souvenez du film “Blow” avec Johnny Depp ? L’histoire de George Jung qui importait de la cocaïne colombienne aux États-Unis dans les années 70 ? Bon bah imaginez la même chose, mais version 2.0, avec des serveurs cachés, du Bitcoin et un Québécois de 26 ans qui se prend pour Tony Montana depuis sa villa en Thaïlande.
Je vais vous raconter l’histoire complètement dingue d’AlphaBay, le plus grand supermarché du crime qui ait jamais existé sur le dark web. Un Amazon de la drogue et des armes qui a brassé plus d’un milliard de dollars en seulement trois ans. Et au centre de cette histoire, Alexandre Cazes, un petit génie de l’informatique qui a fini par se prendre les pieds dans le tapis de la manière la plus stupide qui soit.
Alors installez-vous confortablement, prenez un café, et laissez-moi vous embarquer dans cette histoire qui mélange technologie de pointe, ego surdimensionné et erreurs de débutant. C’est parti !
Alexandre Cazes naît le 19 octobre 1991 à Trois-Rivières, au Québec. Dès son plus jeune âge, il montre des capacités hors normes en informatique et avec un QI de 142, il devient ce qu’on appelle un “script kiddie” à 14 ans… Sauf que lui, contrairement aux autres, il avait vraiment du talent.
Son père Martin, propriétaire d’un garage, dira plus tard aux médias que son fils était “un jeune homme extraordinaire, aucun problème, aucun casier judiciaire”. Le gamin était tellement brillant qu’il a sauté une année à l’école. “Il n’a jamais fumé une cigarette, jamais pris de drogue”, racontera aussi le paternel. Vous allez voir, quand vous saurez la suite, vous trouverez ça aussi ironique que moi…
À 17 ans, pendant que ses potes pensent à leur bal de promo, Alexandre lance sa première boîte : EBX Technologies. Officiellement, il fait du développement web pour des PME locales, répare des ordinateurs et propose des services de chiffrement. Officieusement, il commence déjà à tremper dans des trucs pas très catholiques sur les forums de carders, ces types qui revendent des numéros de cartes bancaires volées. C’est là qu’il se fait connaître sous le pseudo “Alpha02”, un pseudo qu’il garde depuis 2008 et qui finira par causer sa perte.
Le jeune homme excelle tellement qu’il attire l’attention dans le milieu, mais le Québec, c’est trop petit pour ses ambitions. Alors en 2010, il fait son premier voyage en Thaïlande et le coup de foudre est immédiat : le climat, la culture, et surtout… les filles. Dans ses propres mots sur un forum “de drague”, il explique qu’il a “quitté une société brisée pour vivre dans une société traditionnelle”. Traduction : il en avait marre des Québécoises indépendantes et préférait un endroit où son argent lui donnait plus de pouvoir.
Sur le forum de Roosh V (un blogueur américain spécialisé dans la drague lourde), Cazes se présente même comme un “trompeur professionnel”. Charmant, n’est-ce pas ? Il explique pourquoi il a quitté le Québec : trop de gens qui vivent de l’aide sociale, trop de réfugiés musulmans qui (je cite) “se reproduisent comme des punaises de lit”. Bref, on comprend mieux le personnage…
En 2013, il s’installe alors définitivement à Bangkok, il épouse une Thaïlandaise, Sunisa Thapsuwan, et commence à mener la grande vie. Et pendant ce temps, ses parents au Québec pensent qu’il dirige une entreprise de développement web parfaitement légale. Le fils modèle, quoi.
Le mariage d’Alexandre
En octobre 2013, le FBI ferme Silk Road, le premier grand marché noir du dark web créé par Ross Ulbricht. Pour beaucoup, c’est la fin d’une époque mais pour Alexandre Cazes, c’est une opportunité en or. Il voit le vide laissé par Silk Road et se dit qu’il peut faire mieux. Beaucoup mieux.
Il passe alors l’année 2014 à développer sa plateforme en secret. Son objectif est clair et il ne s’en cache pas : Il veut créer “La plus grande place de marché underground”. Pas modeste le mec. En juillet 2014, il commence alors les tests avec une poignée de vendeurs triés sur le volet puis le 22 décembre 2014, AlphaBay ouvre officiellement ses portes virtuelles.
Les six premiers mois sont difficiles. Le site peine à décoller, avec seulement 14 000 utilisateurs après 90 jours. Mais Alexandre ne lâche rien. Il améliore constamment la plateforme, ajoute des fonctionnalités, recrute des modérateurs compétents. Et surtout, il fait ce que Ross Ulbricht n’avait pas osé faire : il accepte tout. Vraiment tout.
Interface d’AlphaBay en 2017
Là où Ross Ulbricht interdisait la vente d’armes et de certaines drogues dures sur Silk Road, Cazes n’a aucun scrupule. Héroïne, fentanyl, armes à feu, malwares, cartes d’identité volées, données bancaires… Si ça peut se vendre et que c’est illégal, c’est bon pour AlphaBay. La seule limite ? La pédopornographie et les services de tueurs à gages. Faut quand même garder une certaine “éthique” dans le milieu, hein.
L’explosion arrive alors fin 2015 puisqu’en octobre, AlphaBay devient officiellement le plus grand marché du dark web. Les chiffres donnent le vertige :
400 000 utilisateurs actifs
40 000 vendeurs
369 000 annonces au total
250 000 annonces de drogues
100 000 annonces de documents volés
Entre 600 000 et 800 000 dollars de transactions PAR JOUR
Bref, AlphaBay était devenu 10 fois plus gros que Silk Road à son apogée. Pas mal pour un petit gars de Trois-Rivières !
Alors comment ça fonctionne techniquement ? Et bien les vendeurs créent des annonces avec photos et descriptions détaillées. Les acheteurs parcourent les catégories comme sur Amazon, lisent les avis (oui, il y a un système de notation sur 5 étoiles), et passent commande. L’argent est bloqué dans un système d’escrow (tiers de confiance) jusqu’à ce que l’acheteur confirme la réception. Et AlphaBay prend sa commission au passage soit entre 2 et 4% selon le montant et le niveau du vendeur.
Le génie de Cazes, c’est surtout d’avoir compris que la confiance était la clé. AlphaBay introduit donc plusieurs innovations qui deviendront des standards du milieu :
Le système de Trust Level (TL) : Des scores de confiance visibles pour acheteurs et vendeurs
L’Automatic Dispute Resolver (ADR) : Un système automatisé pour régler les litiges sans attendre un modérateur
Le ScamWatch Team : Une équipe communautaire pour traquer les arnaqueurs
Le Finalize Early (FE) : Les vendeurs de confiance peuvent recevoir le paiement dès l’envoi (après 200 ventes réussies)
L’authentification 2FA avec PGP : Pour sécuriser les comptes
Côté technologie, AlphaBay est à la pointe. D’abord, le site n’accepte que le Bitcoin. Mais en août 2016, Cazes fait un move de génie : il ajoute le support de Monero, une cryptomonnaie beaucoup plus anonyme que le Bitcoin et en quelques semaines, la capitalisation de Monero passe de 30 millions à 170 millions de dollars. Le cours monte de 2,45$ à 483$ en janvier 2018. Pas mal comme effet de bord pour ce qui n’est à l’origine qu’un simple choix technique !
Le site dispose aussi de son propre système de “tumbling”, en gros, un mixeur qui mélange les bitcoins de différentes transactions pour rendre leur traçage quasi impossible. Il acceptera même Ethereum en mai 2017. Cazes a pensé à tout. Enfin, presque tout…
Car pour gérer ce monstre, Alexandre ne peut pas tout faire seul alors il recrute une équipe de choc :
DeSnake : Son bras droit et administrateur sécurité. Un type mystérieux, probablement russe, qui ne s’est jamais fait prendre.
Brian Herrell, alias “Botah” ou “Penissmith” (oui, vous avez bien lu) : Un modérateur de 25 ans du Colorado qui gère les litiges entre vendeurs et acheteurs.
Ronald Wheeler III, alias “Trappy” : Le porte-parole et responsable des relations publiques du site.
Disc0 : Un autre modérateur clé
Une dream team du crime organisé version 2.0, avec des pseudos qu’on croirait sortis d’un film de Tarantino.
Et pendant ce temps, Alexandre Cazes vit sa meilleure vie en Thaïlande. Installé à Bangkok depuis 2013, il mène un train de vie complètement délirant :
Une villa d’une valeur de 80 millions de bahts (2,3 millions d’euros) au Private House estate de Bangkok
Une propriété au Granada Pinklao-Phetchkasem où la valeur des maisons débute à 78 millions de bahts
Une villa de vacances à 200 millions de bahts à Phuket, au sommet d’une falaise
Une villa à 400 000 dollars à Antigua
Il a même acheté une villa pour ses beaux-parents. Sympa le gendre !
Côté garage, c’est pas mal non plus :
Une Lamborghini Aventador gris métallisé à presque 1 million de dollars (En fait, la police saisira 4 Lamborghini enregistrées à son nom)
Une Porsche Panamera
Une Mini Cooper pour madame
Une moto BMW
Et tout est payé cash, évidemment. Dans son portefeuille au moment de l’arrestation : 1 600 bitcoins, 8 670 Ethereum, 12 000 Monero et 205 ZCash. Environ 9 millions de dollars de l’époque. Sa fortune totale étant estimée à environ 23 millions de dollars selon les documents du gouvernement américain. 12,5 millions en propriétés et véhicules, le reste en cash et cryptomonnaies.
Le plus amusant c’est que dans ce quartier de classe moyenne où les gens roulent en pick-up et où les maisons coûtent moins de 120 000 dollars, ses supercars détonnaient complètement. Les voisins racontent même qu’il ne sortait jamais avant midi. Tranquille, le mec.
Mais le plus pathétique, c’est sa vie personnelle car sur le forum de Roosh V, Cazes où il se vante d’être un “trompeur professionnel”, il y raconte comment il trompe sa femme enceinte avec d’autres filles qu’il ramène dans un appartement secret. “Les filles thaïlandaises adorent les supercars”, écrit-il. Classe jusqu’au bout.
Mais voilà, quand on brasse des millions sur le dark web, on finit forcément par attirer l’attention des autorités. Dès 2016, le FBI, la DEA et Europol mettent en place l’opération Bayonet. L’objectif : faire tomber AlphaBay et son créateur.
Le nom “Bayonet” est un triple jeu de mots avec “bay” (baie), “net” (internet) et l’idée d’attraper les “bad guys”. Les flics ont de l’humour, mais le souci, c’est que Cazes est prudent. Il utilise Tor, change régulièrement de serveurs, emploie des techniques de chiffrement avancées.
Bref, trouver une faille semble impossible… Jusqu’à ce que les enquêteurs tombent sur LE détail qui tue.
Car en décembre 2016, un enquêteur fait une découverte qui change tout. En analysant d’anciens emails du forum d’AlphaBay, il trouve quelque chose d’incroyable : les emails de bienvenue envoyés aux nouveaux utilisateurs en décembre 2014 contenaient une adresse d’expéditeur dans les headers. Et pas n’importe laquelle : [email protected].
Pimp. Alex. 91. Sérieusement ?
91 pour 1991, son année de naissance. Alex pour Alexandre. Et pimp pour… bah pour pimp, quoi. Le mec qui gère le plus grand marché noir du monde utilise son vrai prénom et son année de naissance dans son email Hotmail. J’en ai vu des erreurs de sécurité dans ma vie, mais là on atteint des sommets.
Mais ce n’est pas tout car cette adresse email, c’est le fil qui va permettre de dérouler toute la pelote. Les enquêteurs découvrent ainsi qu’elle est liée à :
Un compte PayPal au nom d’Alexandre Cazes
Son profil LinkedIn
Des comptes bancaires
Des propriétés en Thaïlande
Bingo. Game over. Insert coin to continue. Ou pas.
L’opération d’interpellation est alors minutieusement préparée mais comme toujours, le problème ? Il faut le choper avec son ordinateur ouvert et déverrouillé pour avoir accès aux preuves.
Et le 5 juillet 2017, à l’aube, c’est le jour J. La police thaïlandaise, assistée par des agents du FBI et de la DEA, met en place un plan digne d’Hollywood. Une Toyota Camry grise arrive dans le cul-de-sac où vit Cazes. Le conducteur fait une manœuvre foireuse et emboutit “accidentellement” le portail de la maison témoin / bureau de vente immobilière juste en face de chez Cazes.
Le conducteur sort, visiblement contrarié, et demande à parler au propriétaire pour l’accident. Après un bon moment, Alexandre Cazes sort de sa villa pour discuter de la collision et au moment où il s’approche du véhicule, le FBI déboule et l’arrête.
Coup de chance incroyable : Cazes était en train de faire un redémarrage administratif d’un serveur AlphaBay suite à une panne système artificiellement créée par les forces de l’ordre. Il est donc connecté en tant qu’administrateur sur AlphaBay, tous ses mots de passe sont enregistrés, aucun chiffrement n’est activé et surtout les portefeuilles de cryptomonnaies utilisé par le site sont ouverts (donc non chiffrés).
C’est Noël pour les enquêteurs.
Les voitures saisies par la police
Sur l’ordinateur, ils trouvent tout : les clés des serveurs d’AlphaBay, les wallets crypto, les bases de données, les conversations privées. La totale. En parallèle, des serveurs sont saisis en Lituanie, au Canada, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas et même en France. AlphaBay est mort.
Cazes est alors emmené au bureau de répression des stupéfiants de Bangkok. Il sait que c’est fini. Les États-Unis réclament son extradition pour trafic de drogue, blanchiment d’argent, racket et une dizaine d’autres chefs d’accusation. Il risque la perpétuité. Et le 12 juillet 2017, une semaine après son arrestation, les gardiens le trouvent pendu dans sa cellule avec une serviette. Il s’est suicidé dans les toilettes, juste avant un rendez-vous avec son avocat. Il avait 26 ans.
Les autorités thaïlandaises affirment qu’il n’y a “aucun indice suggérant qu’il ne s’est pas pendu lui-même”. Les caméras de surveillance ne montrent aucun signe d’agression. Donc officiellement, c’est un suicide même si comme d’habitude, officieusement, certains ont des doutes.
Ainsi, le 20 juillet 2017, le procureur général Jeff Sessions annonce “la plus grande saisie de marché du dark web de l’histoire”. Les chiffres finaux sont vertigineux : plus d’un milliard de dollars de transactions en trois ans, des liens directs avec plusieurs overdoses mortelles de fentanyl aux États-Unis.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là. En effet, les flics ont un plan machiavélique. Pendant qu’AlphaBay ferme, ils contrôlent secrètement Hansa, un autre gros marché du dark web qu’ils ont infiltré aux Pays-Bas. Résultat : tous les vendeurs et acheteurs d’AlphaBay migrent vers Hansa… où les flics les attendent. C’est ce qu’on appelle un “honey pot” de compétition et en quelques semaines, ils récoltent 10 000 adresses d’acheteurs et des tonnes de preuves.
Et les complices de Cazes ? Ils prennent très cher aussi :
Ronald Wheeler (Trappy) : 4 ans de prison
Brian Herrell (Botah/Penissmith) : 11 ans de prison
Seul DeSnake, le mystérieux administrateur sécurité, reste introuvable
En août 2021, DeSnake réapparaît et annonce le retour d’AlphaBay. Le nouveau site n’accepte que Monero, dispose d’un système appelé AlphaGuard censé protéger les fonds même en cas de saisie, et prétend avoir appris des erreurs du passé. “Seul un idiot utiliserait Bitcoin tel qu’il est aujourd’hui pour le darknet”, affirment-ils, citant un développeur de Bitcoin Core.
Interface d’AlphaBay aujourd’hui
Mais ça c’est une autre histoire…
Maintenant, la morale de l’histoire, c’est que si vous voulez devenir un baron de la drogue virtuelle, évitez d’utiliser votre vrai prénom dans votre adresse email. Et accessoirement, ne le faites pas du tout. Parce que tôt ou tard, vous finirez par vous faire choper.
Voilà, c’était l’histoire complètement folle d’AlphaBay et d’Alexandre Cazes. Un mélange de génie et de stupidité, d’ambition démesurée et d’erreurs de débutant… Comme d’hab, l’OpSec, c’est pas optionnel.
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