
Depuis juillet 2018, j’ai fait le choix d’abandonner Google Analytics au profit de Matomo (ex-Piwik) pour mesurer et analyser la fréquentation de Cachem. Pourquoi ce changement ? D’abord pour mieux respecter la vie privée des visiteurs. Ensuite, pour reprendre le contrôle total sur mes données.Après plusieurs années d’utilisation, voici mon retour d’expérience, sans langue de bois, sur ce que Matomo apporte au quotidien, ses avantages et limites… enfin pourquoi il est plus que jamais une alternative crédible à Google Analytics.

Pourquoi quitter Google Analytics ?
Quand on gère un site web, l’analyse du trafic est importante : connaître le nombre de visiteurs, les pages les plus consultées, le type d’appareils utilisés, la vitesse de chargement, etc. Ces données sont précieuses pour optimiser l’expérience utilisateur. Google Analytics s’est imposé comme la référence dans le secteur, grâce à sa gratuité (comme très souvent avec Google), sa puissance et ses nombreux rapports. Mais à quel prix ? Les données collectées ne nous appartiennent plus vraiment, elles alimentent les bases de données de Google et la question de la confidentialité se pose encore et toujours.
En tant que blogueur, j’ai toujours eu à cœur de respecter les lecteurs, souvent technophiles comme moi et soucieux de leur vie privée. Beaucoup utilisent des bloqueurs de pub et certains vont plus loin en bloquant aussi les outils d’analyse de trafic. Je comprends ce choix : la publicité intrusive et le tracking à outrance ont pourri le Web. D’ailleurs, la publicité sur Cachem se résume à un bloc de logos statiques, en haut à droite.
Matomo : une alternative respectueuse
Mon choix s’est porté sur Matomo, une solution open source, qui coche toutes les cases : auto-hébergement, anonymisation des données, conformité avec les recommandations de la CNIL… et surtout, aucune fuite d’informations vers des tiers. Les données restent sur mon serveur et seul moi y ai accès. C’est un vrai plus en matière de confidentialité, mais aussi de transparence vis-à-vis de vous, les lecteurs et visiteurs.
Au début, Matomo n’était pas parfait. Ma première tentative, il y a quelques années, avait tourné court, car l’interface était peu ergonomique et les fonctionnalités étaient dispersées… Bref, je n’avais pas été convaincu. Mais depuis, l’outil a énormément évolué. Aujourd’hui, tout y est : statistiques détaillées, suivi des pages vues, analyse des appareils utilisés, temps passé sur le site, taux de rebond… L’interface a été revue, les rapports sont bien plus clairs et Matomo est régulièrement mis à jour.
Les points forts de Matomo
- Respect de la vie privée : les données restent sur le serveur du site, pas chez un géant du Web (anonymisation, conformité RGPD/CNIL…) ;
- Open source : code ouvert, communauté active, chacun peut contribuer ;
- Richesse des fonctionnalités : statistiques avancées, suivi des conversions, analyse des campagnes, gestion des événements via le Tag Manager ;
- Autonomie : pas de dépendance à un tiers. En cas de souci, on garde la main.
Les limites (soyons honnêtes)
- Bloqué par certains Adblocks : comme Google Analytics, Matomo peut être bloqué par les extensions anti-tracking ou certains navigateurs comme Brave. Résultat : une partie du trafic échappe à l’analyse, ce qui fausse un peu les statistiques ;
- Installation et maintenance : Matomo s’installe sur son propre serveur, ce qui demande un minimum de compétences techniques, il faut s’en occuper soi-même (ou opter pour l’offre cloud payante) ;
- Interface différente : les habitués de Google Analytics devront s’adapter, certaines fonctions sont moins “plug & play”.
Matomo vs Google Analytics : un vrai choix de valeurs
Au-delà des aspects techniques, c’est une question d’éthique et de respect des visiteurs. Ai-je vraiment besoin de collecter autant de données ? Est-ce que chaque clic doit finir dans une base de données opaque, exploitée à d’autres fins ? Avec Matomo, je peux continuer à analyser le trafic de Cachem et du Forum des NAS, optimiser l’expérience utilisateur, tout en restant fidèle à mes valeurs : confidentialité, transparence et respect de la vie privée.
Certains diront que je suis un ayatollah de la vie privée ou un anti-américain. Ce n’est pas le cas. J’utilise des services américains au quotidien.
Mais je pense sincèrement qu’en tant qu’éditeur, il est de notre responsabilité de nous poser les bonnes questions. La vie privée est précieuse, il est temps d’en prendre conscience si ce n’est pas déjà fait. Ça fait peut-être “vieux con”, mais je reste convaincu que nous choisissons trop souvent des services par facilité ou parce qu’ils sont “gratuits” (comme souvent avec Google). Et ce choix, à terme, a un prix.