Car oui, Nicolas a retrouvé tout le monde. [spoiler alert !] Le créateur, Ricky Mintz, qui bossait chez Warner Bros dans un département appelé “Idea Place” (dont la mission était de créer des pubs en interne), le scénariste, John Helms, le graphiste, Scott Elman, qui a designé tous ces textes agressifs qui flashent à l’écran. Et même le monteur, Terry Paul, qui avait bossé avec Saul Bass sur Casino.
Et la production, c’était du lourd… Tournage aux studios Paramount à Los Angeles avec un financement par la Motion Picture Association, les 7 plus gros studios hollywoodiens (Paramount, MGM, Sony, Universal, Disney, Warner, Fox), et la National Association of Theater Owners. Tout ce beau monde qui a l’époque s’est mis d’accord sur un message simple : le piratage, c’est comme voler une voiture ou un sac à main.
Sauf que voilà… Ce qui devait faire peur aux téléchargeurs est devenu le mème le plus viral de l’histoire du cinéma. “You wouldn’t download a car” (alors que la pub dit “You wouldn’t steal a car”, mais on s’en fout, le mème a pris le dessus), avec des milliers de remix, des parodies et même des tatouages. Oui, des gens se sont fait tatouer le logo de cette pub…
Warner Bros a donc dépensé des millions pour créer un spot professionnel destiné à effrayer les pirates… et a créé finalement l’un des contenus les plus piraté, remixé, moqué et téléchargé de l’histoire d’internet. C’est vraiment un truc qui a marqué toute une génération. Des gens ont même dit à Nicolas, que la pub les terrifiait quand ils étaient gamins. C’était votre cas d’ailleurs ??
Aujourd’hui, on pourrait faire exactement la même pub aujourd’hui pour lutter contre l’IA générative. “Vous ne voleriez pas une œuvre d’art ? L’IA générative, c’est du vol.”
Sauf que pour le moment, c’est 100% légal alors qu’au fond, c’est le même combat avec juste une technologie différente. Les deux sont (ou étaient) considérés comme “pas vraiment du vol” par ceux qui les pratiquent, et comme “du vol pur et simple” par ceux qui en souffrent.
En 2004, Hollywood a répondu par la peur et la répression alors qu’en 2025, l’industrie créative n’a même pas encore vraiment compris qu’elle s’était faite baiser…
Un grand merci à Letsar pour m’avoir partagé cette vidéo.