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Aujourd’hui — 7 août 2025Flux principal

La police de Calgary vous regarde - L'hypocrisie de la reconnaissance faciale secrète

Par : Korben
6 août 2025 à 22:36

Quand un chef de police démissionne subitement, suivi par ses deux adjoints, sans même laisser un petit mot sur l’oreiller, c’est louche… Très louche. Et c’est pourtant c’est ce qui s’est passé à Calgary en avril dernier, soit 17 jours après qu’un commissaire à la vie privée ait forcé la divulgation de documents compromettants. Dans ces papiers on apprend comment la police locale a secrètement dépensé jusqu’à 100 000 dollars par an pour espionner les citoyens sur les réseaux sociaux, tout en jurant publiquement le contraire.

Il faut savoir que là bas, au Canadaaaa, la police utilise officiellement des logiciels de “reconnaissance d’images” commercialisés par les sociétés Meltwater et Talkwalker. Et non pas des logiciels de “reconnaissance faciale”. Ouf, c’est tout bon alors ?

Et bien non, car selon les documents obtenus par Drug Data Decoded, c’est exactement la même chose, mais comme d’hab avec un nom qui fait moins flipper. C’est un peu comme appeler un tank un “véhicule de transport blindé”. C’est techniquement correct, mais y’a “un peu” tromperie sur la marchandise…

Et, vous vous en doutez, cette distinction sémantique n’est pas anodine. En effet, techniquement, la reconnaissance d’images telle qu’elle est vendue par ces entreprises, c’est “la capacité d’un logiciel à reconnaître des lieux, objets, personnes, actions, animaux ou texte depuis une image ou vidéo”.

Oui, vous avez bien lu : “personnes”.

Ce genre d’outil est même capable de pouvoir identifier des célébrités et influenceurs dans les photos, donc on va arrêter de tortiller des fesses : Cette reconnaissance d’images, c’est de la reconnaissance faciale, mais avec un petit costume-cravate pour faire plus respectable.

Et vous savez combien d’agences canadiennes utilisent ces outils ?

Et bien d’après les documents, Meltwater qui fournit cette techno, compte parmi ses clients les polices d’Edmonton, Waterloo, Hamilton, Saskatoon, York, la Sûreté du Québec, la Police provinciale de l’Ontario, et même tous les ministères du gouvernement ontarien.

Le contexte canadien rend cette situation encore plus absurde car en 2021, les commissaires à la vie privée ont déclaré Clearview AI illégal, qualifiant ses pratiques de “surveillance de masse”. Pour rappel, la police de Toronto avait utilisé Clearview AI dans 84 enquêtes avant que leur chef ne l’apprenne et en ordonne l’arrêt.

Mais voilà un sacré retournement de situation qu’on n’attendait pas… un jugement de mai 2025 en Alberta pourrait légitimer le scraping de données et l’entraînement d’IA sur des informations publiques. En effet, le juge a estimé que la définition de “publiquement disponible” était trop restrictive dans le contexte d’Internet et violait la liberté d’expression. Du coup, Clearview AI peut prétendre exercer sa liberté d’expression au travers de son service.

C’est ti pas beau ça, non ?

Et pendant ce temps, la réglementation chez nos amis Canadiens reste dans les choux car contrairement aux empreintes digitales ou à l’ADN, la reconnaissance faciale n’est soumise à aucune règle claire. Des services de police comme York et Peel en Ontario ont d’ailleurs commencé à utiliser la technologie d’Idemia, tandis que Toronto cherche à moderniser son système avec un appel d’offres clos en février 2025.

Ce qui m’énerve particulièrement dans toute cette histoire, c’est une fois encore l’hypocrisie. Car en 2020, après s’être fait prendre la main dans le sac, avec Clearview AI, la police de Calgary avait promis de ne jamais utiliser de reconnaissance faciale sur des images qu’ils ne contrôlaient pas.

Et voilà que 2 ans plus tard, ils signent des contrats avec Hootsuite, Meltwater et Talkwalker pour faire exactement ça. Comme on dit, les promesses n’engagent que ceux qui les croient…

Les documents obtenus par Drug Data Decoded montrent surtout qu’ils ont maintenu jusqu’à 100 comptes utilisateurs avec ces entreprises, dont 19 pour des activités “non-investigatives”, probablement pour surveiller ce qu’on dit d’eux sur Twitter (hey coucou les cousins ! 👋).

Voilà… Visiblement, la police au Canada est en roues libres complet avec sa petite surveillance de masse faite maison. C’est quand même assez bizarre dans une démocratie, vous ne trouvez pas ?

Un détail technique qui fait froid dans le dos c’est qu’à part Hootsuite, toutes ces entreprises sont américaines. Et comme vous le savez, sous le Cloud Act US, le gouvernement américain peut forcer ces sociétés à lui fournir l’accès à leurs bases de données. Autrement dit, vos photos Instagram analysées par la police de Calgary pourraient finir dans les serveurs de la NSA. Sympa pour la souveraineté des données canadiennes.

Notez que la police de Calgary a mis 15 mois pour fournir ces documents, après avoir “perdu” la demande initiale et ont même exigé 1 133 dollars pour finalement les rendre public avec de 2 semaines de retard par rapport à la date limite exigée par le commissaire à la vie privée.

Ils n’ont vraiment aucun respect des lois, ces gens là ^^. Surtout que pendant ce temps là, le sommet du G7 à pu se tenir tranquillement… sous surveillance, évidemment.

Ce qui ressort surtout de tout ça, c’est que c’est un système complètement dysfonctionnel où la police fait ce qu’elle veut en jouant sur les mots : “Reconnaissance d’images” au lieu de dire “reconnaissance faciale”, “information open-source” pour parler de vos posts Facebook, “activités non-investigatives” pour du stalking institutionnel. Faudrait quand même pas oublier que les commissaires à la vie privée ont décidé en 2021 que les posts sur les réseaux sociaux ne pouvaient pas être traités comme des données “publiquement disponibles” par les organismes publics. Mais apparemment, comme d’hab, personne n’a reçu le mémo…

Pire, en novembre 2021 toujours, l’UNESCO a adopté sa première norme mondiale sur l’éthique de l’IA, interdisant la surveillance de masse. Et ce qui est drôle, c’est que le Canada fait partie des 193 pays signataires… Je ne sais pas ce que dirait l’UNESCO s’ils apprenaient que Calgary dépense vos impôts pour vous espionner avec des outils qui violent tous ces principes.

Maintenant, pour ceux qui veulent vérifier si la police de Calgary détient des informations sur eux, Drug Data Decoded fournit un formulaire de demande d’accès à vos informations, que vous pouvez envoyer à la police. Et n’oubliez pas de croiser les doigts pour ne pas attendre 15 mois.

Bref, la surveillance policière au Canada c’est zéro transparence, zéro responsabilité, et des jeux de mots constants pour contourner les lois… Ça ne vous chatouille pas un peu les Canadiens ?

Hier — 6 août 2025Flux principal

Pourquoi j'ai arrêté de partager mes articles sur les réseaux sociaux

Par : Korben
6 août 2025 à 11:18

Il y a plusieurs mois, j’ai pris une décision qui peut paraître contre-intuitive pour quelqu’un qui vit du web : j’ai arrêté de partager mes articles sur les réseaux sociaux. Facebook, Twitter, Bluesky, Mastodon… Terminé. Et vous savez quoi ? Je respire enfin.

Cette décision, elle ne s’est pas prise du jour au lendemain. Elle est le fruit d’une longue réflexion sur ce que je fais, pourquoi je le fais, et surtout pour qui je le fais. Quand j’écris, c’est d’abord pour vous, mes lecteurs. Ceux qui prennent le temps de venir sur Korben.info, qui parcourent les articles, qui lisent ce qui les intéresse et qui zappent le reste sans faire de drama. C’est aussi pour moi, parce qu’écrire c’est ma façon de partager, de transmettre, de rester connecté à cette passion qui m’anime depuis des années.

Mais voilà, les réseaux sociaux ont transformé tout ça en quelque chose de malsain. Bien sûr, partager sur ces plateformes apporte de la visibilité. Les chiffres grimpent, les metrics s’affolent, et on pourrait croire que c’est ça le succès. Sauf que cette audience, elle est pourrie. Oui, pourrie et je pèse mes mots.

Sur les réseaux, on se retrouve face à une foule coincée dans une espèce de surenchère permanente. Des petites communautés qui réclament du sang chaque jour, qui cherchent le drama, le clash, la polémique. Des gens dont l’ego surdimensionné a besoin d’être nourri en permanence par des likes, des RT, des réactions. Et puis il y a ce manque de temps chronique qui les oblige à réagir vite, trop vite. Ils lisent en diagonale quand ils lisent, mais la plupart du temps ils se contentent du titre et foncent tête baissée pour vomir leur bile.

Le résultat ce sont des insultes, des incompréhensions, de la bêtise crasse et toutes les formes de violence verbale imaginables. J’ai vu des articles de fond, des analyses qui m’avaient pris des heures à écrire et à peaufiner, se faire déchiqueter en deux secondes par des types qui n’avaient même pas cliqué sur le lien. Des jugements à l’emporte-pièce, des procès d’intention, des attaques personnelles basées sur rien.

C’est donner en pâture à des clébards hargneux quelque chose de construit, de réfléchi (ou pas, si j’ai mal dormi ^^), qui demande du temps pour être écrit et surtout pour être lu. Ces gens ne vous connaissent pas, ne vous lisent pas vraiment, mais ils pensent avoir cerné qui vous êtes en deux secondes. Ils se construisent une image mentale de vous à partir de leur univers intérieur complètement claqué et obscur, et hop, le jugement tombe. Définitif. Implacable. Et complètement à côté de la plaque.

J’ai longtemps cru que c’était le prix à payer pour toucher plus de monde. Que c’était normal, que ça faisait partie du jeu. Mais non. Ce n’est pas normal de subir chaque jour ces cyber-toxicos accros à leur klout et aux petites phrases assassines. Ces gens qui passent leur vie à scruter leurs notifications, à compter leurs followers, à mesurer leur influence.

Alors j’ai dit stop. J’ai arrêté de nourrir la bête. Plus de partage, plus de liens balancés dans l’arène. Fini.

Est-ce que ça me fait moins de trafic sur le site ? Oui, c’est indéniable. Les chiffres ont baissé. Mais vous savez quoi ? La qualité de mon lectorat s’est améliorée. Aujourd’hui, quand j’écris, c’est pour des gens qui savent lire. Des gens qui prennent le temps. Des gens qui comprennent la nuance, qui apprécient l’effort, qui aiment vraiment la tech et pas juste le drama qui l’entoure. Dans le même esprit, j’ai même retiré les pubs programmatiques en espérant un jour compter uniquement sur mon Patreon pour faire vivre ce site.

Ces lecteurs-là, ils viennent directement sur le site. Ils ont leurs habitudes, leurs marque-pages, leurs flux RSS (abonnez-vous !!) peut-être. Ils ne sont pas là par hasard parce qu’un algorithme leur a collé mon article sous le nez entre deux vidéos de chats et trois polémiques du jour. Ils sont là par choix, par intérêt authentique.

A ces gens là, je dis MERCI ! Et moi, j’écris mieux depuis. Sans cette épée de Damoclès au-dessus de la tête, sans me demander comment telle phrase va être détournée, comment tel paragraphe va être sorti de son contexte pour faire le buzz. J’écris librement, authentiquement, pour les bonnes raisons, comme avant.

Cette décision, c’est aussi un acte de résistance contre cette économie de l’attention qui nous bouffe tous. Cette course aux metrics qui transforme tout en contenu jetable, en fast-food intellectuel qu’on consomme et qu’on oublie dans la seconde. Mes articles ne sont pas des tweets de 280 caractères. Ce sont des analyses, des tests, des tutos, des découvertes qui méritent mieux que d’être jugées en deux secondes par quelqu’un qui a lu trois mots en scrollant.

Je ne dis pas que tous les gens sur les réseaux sociaux sont toxiques. Il y a évidemment des communautés formidables, des échanges enrichissants, des découvertes magnifiques. Mais le ratio signal/bruit est devenu insupportable. Pour un commentaire constructif, combien de haine gratuite ? Pour une vraie discussion, combien de trolls ? Et croyez moi, c’est la même merde sur Bluesky, Mastodon, X, Facebook…etc.

Bref, non merci. Je préfère mille fois avoir moins de lecteurs mais de vrais lecteurs. Des gens qui viennent pour le contenu, pas pour le spectacle. Des gens qui lisent vraiment, qui réfléchissent, qui parfois ne sont pas d’accord mais qui savent l’exprimer avec intelligence et respect (du genre qui savent m’envoyer un email pour discuter et exposer leurs arguments plutôt que de se faire mousser devant leur communauté de canards ^^).

Voilà, cette décision de retirer des réseaux sociaux mes articles, c’est finalement un retour aux sources. Un retour à ce pourquoi j’ai commencé ce blog il y a des années : partager ma passion, découvrir des trucs cool, analyser les tendances tech, et échanger avec des gens qui partagent ces centres d’intérêt.

Les réseaux sociaux ont leur utilité, je ne dis pas le contraire mais pour le contenu long, pour les articles de fond, pour tout ce qui demande un minimum d’attention et de réflexion, ils sont devenus toxiques. Ils ont transformé le débat en combat, la discussion en confrontation, l’échange en agression. Alors maintenant, mes articles attendent patiemment leurs lecteurs, ceux qui font l’effort de venir, ceux qui prennent le temps de lire, ceux qui apprécient le travail fourni même quand ils ne sont pas d’accord avec tout.

Donc si vous lisez ces lignes, c’est que vous faites partie de ces lecteurs qui comptent vraiment. Ceux qui ne sont pas arrivés ici par hasard mais par choix. Et c’est pour vous que je continuerai à écrire, loin du bruit et de la fureur des réseaux sociaux.

Merci !

À partir d’avant-hierFlux principal

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