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L'IA va contrôler les armes nucléaires et personne ne sait vraiment ce que ça veut dire

Par : Korben
7 août 2025 à 12:48

Bon, je vais encore vous raconter un truc qui devrait vous filer des sueurs froides. Désolé ^^.

En juillet dernier, des prix Nobel se sont réunis à l’Université de Chicago pour écouter des experts du nucléaire leur expliquer comment le monde pourrait finir. Et devinez quoi ? Ils sont tous d’accord sur un point : l’IA va bientôt s’infiltrer dans les systèmes d’armes nucléaires. C’est pas une question de “si”, c’est simplement une question de “quand”.

Bob Latiff, un général de l’US Air Force à la retraite qui aide à régler l’horloge de l’apocalypse chaque année, compare l’IA à l’électricité : “Ça va s’infiltrer partout”. Et quand un mec qui s’occupe littéralement de l’heure de la fin du monde dit ça, j’sais pas vous, mais moi je commences à me poser des questions.

Le problème, c’est que personne ne sait vraiment ce que ça signifie de donner le contrôle d’armes nucléaires à une IA. Jon Wolfsthal, ancien assistant spécial de Barack Obama et maintenant directeur du risque global à la Federation of American Scientists, le dit tout de go : “Personne ne sait vraiment ce qu’est l’IA”. C’est vrai ça, on parle de quoi exactement ? De ChatGPT avec les codes nucléaires ? D’une puce qui décide de lancer des missiles ?

Rassurez-vous (ou pas), tous les experts s’accordent pour dire que ChatGPT ou Grok n’auront pas les codes nucléaires de sitôt, par contre, Wolfsthal a entendu des trucs flippants dans les couloirs du pouvoir américain. Des gens proposent sérieusement de créer des LLM pour simuler Putin ou Xi Jinping, histoire d’aider le président à anticiper leurs réactions. “Super idée”, dit Wolfsthal, “mais comment tu sais que Putin croit vraiment ce qu’il dit ou écrit ?

L’année dernière, le général Anthony J. Cotton, le chef militaire en charge de l’arsenal nucléaire américain, a fait également un long discours sur l’importance d’adopter l’IA. Les forces nucléaires développent des “outils d’aide à la décision activés par l’IA mais dirigés par des humains”. Ça sonne bien sur le papier, mais dans la pratique, aucune idée de ce que ça donne…

Parlons maintenant de Stanislav Petrov, ce lieutenant-colonel soviétique qui a littéralement sauvé le monde en 1983. Selon le Bulletin of the Atomic Scientists, son système d’alerte précoce lui indiquait que les États-Unis avaient lancé 5 missiles. Et Petrov, sans se chier dessus, s’est dit : “C’est con, une première frappe américaine, ce serait tout ou rien, pas cinq missiles”. Il a donc décidé d’ignorer l’alerte. Bonne intuition ! En réalité, c’était le soleil qui se reflétait sur les nuages.

Du coup, si Petrov avait été une machine programmée pour répondre automatiquement à une attaque, c’est sûr qu’on aurait eu une guerre nucléaire. Petrov étant humain, il a su sortir de ses “données d’entraînement”, si je puis dire. Il a fait un jugement humain basé sur l’expérience et l’intuition. Une IA, par définition, ne peut pas faire ça.

Ce qui fait vraiment flipper Wolfsthal, ce n’est pas l’idée qu’une IA devienne skynet et lance une guerre nucléaire toute seule. C’est plutôt que quelqu’un décide d’automatiser certaines parties du système, créant des vulnérabilités qu’un adversaire pourrait alors exploiter. Ou pire, que l’IA produise des recommandations que les humains ne comprennent pas vraiment mais suivent quand même.

D’ailleurs, selon un rapport de Chatham House de juin 2025, l’IA pourrait aider à prévenir l’escalade nucléaire en étant intégrée dans les systèmes d’alerte précoce mais seulement si on comprend vraiment les risques. Et je vous spoile direct : On ne les comprend pas.

La France n’est pas en reste dans cette course. L’IFRI note que l’IA pourrait affaiblir la dissuasion nucléaire en rendant vulnérables des systèmes jusqu’alors considérés comme protégés. Les États-Unis développent également un projet pour frapper les lanceurs mobiles de missiles balistiques en utilisant l’IA pour analyser des données en temps réel. Les États pourraient alors avoir recours à l’arme nucléaire de manière préventive par peur de perdre leur capacité de riposte.

La Russie a aussi déjà son système Perimeter, surnommé “Dead Hand” (la main morte), et développe Poseidon, un drone sous-marin autonome armé nucléairement. Un drone qui peut traverser les océans tout seul pour livrer une bombe capable de vaporiser une ville entière. Qu’est-ce qui pourrait mal tourner, voyons ?

Le problème des biais d’automatisation est particulièrement vicieux. Brookings explique que les études montrent que les gens font naturellement confiance aux systèmes automatisés. Imaginez un opérateur stressé en temps de crise qui doit choisir entre son intuition et ce que lui dit l’IA. Et bah dans 99% des cas, il déposera son cerveau et suivra l’IA. Vous le savez, c’est ce que vous faites quand vous vibe codez ;-).

Le plus marrant dans tout ça (ou pas) c’est que Donald Trump et le Pentagone ont déclaré que l’IA était “le prochain projet Manhattan” et que “les États-Unis VONT GAGNER”. Sauf que comme le fait remarquer Lin : “Je sais quand le projet Manhattan s’est terminé… on a fait exploser une bombe. Mais je ne sais pas ce que signifie avoir un projet Manhattan pour l’IA.” Bah oui, ils vont faire exploser quoi ??

La revue de l’OTAN se demande si l’IA devrait être complètement bannie des systèmes d’armes nucléaires. En 2023, le Congrès américain a même proposé une loi dans ce sens et Biden a signé un décret sur le sujet. Mais il n’y a toujours pas de consensus global sur le fait que les humains doivent rester dans la boucle de décision nucléaire.

Voilà, donc pour l’instant, lancer une arme nucléaire américaine nécessite encore une chaîne complexe de décisions humaines et il faut toujours deux personnes qui doivent tourner des clés en même temps dans un silo pour lancer un missile. La politique nucléaire américaine exige ce qu’on appelle une “double phénoménologie”. Cela veut dire qu’une attaque doit être confirmée par satellite ET radar pour être considérée comme réelle. Mais combien de temps avant qu’on remplace un de ces phénomènes par une IA ?

Perso, je pense que l’IA dans le nucléaire c’est une idée à la con. Pourquoi jouer à la roulette russe avec l’humanité entière alors qu’on a déjà fort à faire avec tous nos dirigeants mentalement instables ?

Évidemment, vous l’aurez compris, l’IA ne lancera probablement pas des missiles toute seule, mais elle pourrait très bien nous convaincre de le faire nous-mêmes, à cause d’une mauvaise interprétation de données ou d’un bug qu’on ne comprend même pas. Et ça, c’est tout aussi flippant, je trouve.

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Après les avertissements, les USA envoient un avion de détection d’explosions nucléaires près de la Russie

6 août 2025 à 17:26

Un vol particulier a été repéré tout au nord de l'Europe, non loin des frontières de la Russie. Un avion américain de Boeing WC-135 Constant Phoenix a ainsi évolué au large de l'espace aérien russe. Or, cet aéronef est taillé pour détecter de la radioactivité dans l'air.

On a recréé la toute première molécule de l’univers dans un labo

Par : Hugo Ruher
4 août 2025 à 18:55

L'hélonium est connue comme étant la plus vieille molécule ayant été créée. Mais son rôle dans la formation des étoiles est encore débattu. Une expérience menée en laboratoire apporte de nouveaux éléments qui remettent en cause tout un pan de la recherche.

Des réacteurs à fusion qui transforment le mercure en or - Le Bitcoin va-t-il remplacer le métal jaune ?

Par : Korben
25 juillet 2025 à 15:16

Alors ça, c’est le genre de news qui pourrait foutre en l’air le marché de l’or. En effet, une startup américaine, Marathon Fusion, vient de publier un papier scientifique où ils expliquent tranquillement comment transformer du mercure en or dans leurs réacteurs à fusion nucléaire. Et attention, je ne vous parle pas de trois grammes pour faire joli, mais bien de 5 tonnes d’or par gigawatt d’électricité produit par an.

C’est le rêve des alchimistes du Moyen Âge qui devient réalité grâce à la physique nucléaire. C’est un truc de fou, surtout que le principe est relativement simple (enfin, sur le papier). Vous prenez du mercure-198, un isotope assez commun du mercure. Vous le bombardez avec des neutrons rapides de 14 MeV générés par la fusion deutérium-tritium dans un tokamak. Le mercure-198 perd alors un neutron et devient du mercure-197, qui est instable. Et en 64 heures environ, pouf, il se transforme naturellement en or-197, le seul isotope stable de l’or.

Le cœur d’un réacteur Tokamak

D’après leurs calculs, un réacteur à fusion d’un gigawatt pourrait ainsi produire 5000 kilos d’or par an. Au cours actuel de l’or (environ 3400 dollars l’once), ça représente plus de 544 millions de dollars. De quoi donc largement rentabiliser l’exploitation du réacteur et avoir de quoi s’offrir un yacht ou deux.

Mais attendez, avant de vous emballer et de vendre tous vos lingots, y’a quelques détails importants à connaitre avant. D’abord, Marathon Fusion n’a pas encore construit de réacteur. Leur papier, intitulé “Scalable Chrysopoeia via (n, 2n) Reactions Driven by Deuterium-Tritium Fusion Neutrons” (la chrysopoeia, c’est le nom savant pour la transmutation en or), est encore en attente de validation par les pairs même si l’équipe a l’air solide avec des anciens de SpaceX, Helion Energy, TAE Technologies et une dizaine de PhD en physique et chimie.

Le physicien Ahmed Diallo du Department of Energy américain, qui a passé en revue l’étude, déclare : “Sur le papier, ça a l’air génial et tous ceux à qui j’en ai parlé jusqu’à présent restent intrigués et excités”. C’est plutôt bon signe quand même.

Ce qui est vraiment malin dans leur approche, c’est que la production d’or ne compromet pas la génération d’électricité du réacteur. En fait, les réactions (n, 2n) du mercure-198 participent à la multiplication des neutrons nécessaire au fonctionnement du réacteur. C’est du win-win car vous produisez de l’énergie propre ET de l’or en même temps.

Alors évidemment, si cette technologie devient réalité et se déploie à grande échelle, qu’est-ce que ça veut dire pour la valeur de l’or ? Et surtout, est-ce que le Bitcoin va enfin pouvoir prendre sa place comme “l’or numérique” ? Parce que bon, si on peut fabriquer de l’or à la chaîne dans des réacteurs, l’argument de la rareté du métal jaune prend un sacré coup.

Les experts en crypto sont déjà sur le coup. Standard Chartered prédit que le Bitcoin pourrait atteindre 200 000 dollars d’ici fin 2025, avec une trajectoire vers 500 000 dollars en 2028. VanEck table sur 180 000 dollars pour 2025. Et certains analystes plus optimistes parlent même de 220 000 dollars comme objectif “raisonnable”.

Le truc, c’est que le Bitcoin a cet avantage indéniable, à savoir que sa quantité est limitée à 21 millions d’unités, point barre. Pas moyen d’en créer plus avec un réacteur nucléaire ou d’aller en chercher dans l’espace. Cette rareté programmée pourrait devenir son principal atout face à un or qui deviendrait soudainement beaucoup moins rare.

Mais bon, restons réalistes deux secondes. Même si Marathon Fusion arrive à faire fonctionner leur truc, on parle de combien de réacteurs dans le monde ? Une centaine ? Deux cents dans le meilleur des cas ? À 5 tonnes par réacteur par an, ça fait maximum 1000 tonnes d’or supplémentaires par an. C’est beaucoup, mais la production minière actuelle est déjà d’environ 3000 tonnes par an. Donc on augmenterait la production de 33%, ce qui est significatif mais pas non plus apocalyptique pour le marché de l’or.

Et puis y’a la question du mercure. Pour produire tout cet or, il faut du mercure-198 enrichi à 90%. Le processus d’enrichissement n’est pas gratuit et le mercure n’est pas exactement un matériau super sympa à manipuler (coucou les problèmes environnementaux). N’empêche, l’idée qu’on puisse créer de l’or comme sous-produit de la production d’énergie propre, c’est quand même bluffant. Les alchimistes cherchaient la pierre philosophale, on a trouvé le tokamak. Et au passage, comme je vous le disais, ça pourrait bien donner un coup de boost au Bitcoin comme alternative à l’or physique.

Donc en attendant que Marathon Fusion construise son premier réacteur (ils n’ont pas donné de date, mais vu la complexité de la fusion, on peut tabler sur 10-15 ans minimum). Bref, on verra bien !

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Stuxnet - La cyber-arme qui a détruit 1000 centrifugeuses iranienes

Par : Korben
3 juillet 2025 à 13:37

Cet article fait partie de ma série de l’été spécial hackers. Bonne lecture !

Aujourd’hui, je vais vous raconter une bonne blague. C’est l’histoire d’un virus informatique tellement balèze qu’il arrive à faire exploser des centrifugeuses à l’autre bout du monde. Non, c’est pas de la science-fiction, c’est Stuxnet, la première cyber-arme de l’Histoire qui a littéralement mis hors service 1000 machines iraniennes depuis un bureau confortable de la NSA. Une histoire de fou qui commence par des techniciens qui se grattent la tête dans une usine ultra-secrète et finit par redéfinir complètement les règles de la guerre moderne. Accrochez-vous, ça va secouer.

Une guerre nucléaire est-elle vraiment possible en Europe ?

3 mai 2025 à 16:34

arme nucléaire explosion

L’arme nucléaire, du fait des conséquences désastreuses qu’entraînerait son emploi, est vouée à rester un élément de dissuasion. Si la menace du recours à cette arme ultime est fréquemment brandie côté russe, il n’en demeure pas moins que les responsables au Kremlin ont pleinement conscience des coûts pratiquement incalculables qu’une telle décision engendrerait. Pour autant, si le pire n’est jamais certain, il n’est jamais à exclure totalement.

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