Sécurité réseau et NAS : le guide 2026 pour protéger vos données
Le NAS continue de s’imposer comme un outils incontournable pour les particuliers et les entreprises. Autrefois simple boîtier de stockage, il est devenu un serveur polyvalent, capable d’héberger des sauvegardes, des applications sensibles, de diffuser du contenu multimédia, etc. Mais cette montée en puissance s’accompagne également de risques… La multiplication des attaques visant les réseaux, les objets connectés et les NAS eux-mêmes rappelle que la sécurité n’est plus un luxe, mais un prérequis…
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Sécurité réseau en 2026
Le premier point à garder en tête, c’est que la sécurité de votre NAS dépend de la sécurité de votre réseau. Une faille sur un routeur, un objet connecté ou encore un mot de passe mal choisi suffisent pour ouvrir la porte à une compromission plus large.
En 2025, les attaquants n’ont plus besoin d’être experts (script kiddie) : la plupart des intrusions sont automatisées et facilitées par l’IA. Elles exploitent des ports ouverts, des services par défaut, des vulnérabilités connues mais non corrigées.
Sécuriser son réseau local
La première étape consiste à revoir l’architecture de votre réseau. Trop souvent, tous les appareils partagent un même réseau : ordinateur, tablette, téléphone, caméra IP, console de jeu, imprimante… et bien sûr, le NAS.
Si cela facilite l’installation, elle expose tout le réseau en cas d’intrusion. Il suffit d’un seul objet connecté vulnérable pour qu’il devienne le point d’entrée pour accéder au NAS. Et on le sait, il suffit d’un maillon faible…
Segmenter pour mieux protéger
Mettre en place une segmentation réseau est aujourd’hui une pratique incontournable, y compris pour le particulier. Cela consiste à séparer les appareils selon leur niveau de confiance :
- Réseau principal pour vos appareils de confiance (ordinateurs, téléphones, NAS…) ;
- Réseau pour les objets connectés (station météo, caméra IP, domotique, alarme…) ;
- Réseau pour les invités.
Les routeurs récents permettent de configurer facilement des SSID dédiés (Wi-Fi), des VLAN (réseau virtuel), ce qui limite les déplacements latéraux d’un attaquant. On voit de plus en plus de personne mettre leur NAS dans un réseau dédié, avec un réglage fin pour limiter encore plus les accès (un routeur ou switch spécifique est nécessaire).
Durcir la configuration du routeur
Une configuration par défaut ne suffit plus. Il est essentiel de :
- Désactiver UPnP sur votre Box/routeur (qui ouvre automatiquement des ports) ;
- Fermer tous les ports non utilisés ;
- Activer le pare-feu intégré ;
- Désactiver les services non indispensables.
Certains routeurs embarquent aussi des systèmes IDS/IPS capables de détecter des comportements suspects. Ces derniers peuvent être gourmands en ressources et limiter la bande passante. Sans aller jusqu’à une solution professionnelle, ils constituent une protection supplémentaire.
Mettre à jour son NAS et ses services
Les failles non corrigées restent l’un des premiers vecteurs d’attaque. Les fabricants de NAS (mais aussi d’autres appareils connectés) publient régulièrement des correctifs pour leurs systèmes d’exploitation : DSM, QTS, ADM… Les ignorer revient à laisser une porte ouverte, que votre NAS soit exposé ou non à Internet.
Activer les mises à jour automatiques (ou vérifier régulièrement leur disponibilité) permet de garantir une protection efficace. Il ne faut pas non plus négliger les mises à jour des paquets et applications installés, parfois développés par des tiers. Je pense notamment aux images docker et donc vos conteneurs.
Contrôler les accès : mots de passe, permissions, MFA
La gestion des comptes constitue un autre pilier de la sécurité. En 2025, les attaques brute-force et les tentatives d’accès via des mots de passe exposés font partie du quotidien. Un NAS doit impérativement être protégé par :
- Un mot de passe unique et robuste ;
- La désactivation (ou le renommage) du compte admin par défaut ;
- Des permissions strictes (principe du moindre privilège) ;
- Une authentification multi-facteur (MFA/2FA) pour tous les comptes sensibles.
L’objectif est de limiter les risques, même en cas de fuite.
Accéder à son NAS depuis l’extérieur
L’accès à distance reste l’une des fonctions les plus recherchées des utilisateurs sur Cachem… mais il faut faire très attention.
Ouvrir un port sur son routeur pour accéder au NAS est une pratique à proscrire en 2026. Les scans automatisés sondent en permanence les adresses IP publiques (de votre box) et détectent instantanément les interfaces exposées. Personnellement, je privilégie les VPN à minima et une solution Zero Trust pour les entreprises…
Aujourd’hui, il y a 2 approches sécurisées :
- VPN, notamment WireGuard qui est mon préféré : simple, rapide et parfaitement adapté
- Zero Trust Network Access (ZTNA) vérifie l’identité et l’intégrité de chaque appareil avant de le laisser passer
Pour les utilisateurs ne souhaitant ouvrir aucun port, des solutions comme Cloudflare Tunnel permettent un accès distant sécurisé sans exposition directe.
Chiffrement et sécurisation des données
Le chiffrement des échanges réseau et des données sensibles sont devenus la norme. L’interface d’administration doit impérativement être accédée en HTTPS. Les NAS proposent également le chiffrement des dossiers, voire d’un volume entier, utile en cas de vol ou de compromission physique du matériel.
Surveiller et détecter les activités suspectes
Une bonne sécurité inclut également de la supervision. Les logs de connexion, d’accès aux fichiers, de changements de configuration ou de tentatives échouées doivent être consultés régulièrement. Les notifications (e-mail, push via une App, SMS…) permettent d’être alerté.
Sauvegarde, sauvegarde, sauvegarde
Aucune stratégie de sécurité ne peut être considérée comme complète sans la mise en place d’une stratégie de sauvegarde. Qu’il s’agisse d’une panne matérielle, une erreur humaines ou encore une attaque ransomware, seule une sauvegarde fiable garantit la continuité. Il est donc nécessaire de mettre en place une vrai stratégie de sauvegarde 3 – 2 – 1 – 0.
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Pour rappel, le concept est le suivant :
- 3 copies de vos données ;
- sur 2 supports différents ;
- dont 1 copie hors site ;
- et 0 erreur lors de la vérification de l’intégrité des sauvegardes.
On rappellera que le RAID n’est pas une sauvegarde et qu’en plus de votre NAS, vous pouvez utiliser un second NAS pour vos sauvegarde, un stockage externe (disque dur, clé USB…), un Cloud sécurisé, etc.
Une approche globale pour 2026
Protéger son NAS en 2025 et 2026 ne consiste pas à appliquer une seule solution, mais à combiner plusieurs couches de sécurité : un réseau solide, des mises à jour régulières, un contrôle strict des accès, un accès distant sécurisé, le chiffrement des données les plus sensibles, la supervision et enfin les sauvegardes.
Face à la montée des menaces, ces pratiques constituent un socle pour préserver ses données, assurer la disponibilité de ses services et utiliser pleinement les capacités d’un NAS.
Si vous avez d’autres recommandations, n’hésitez pas à les partager dans les commentaires…
