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Quand le dodo s'éveille...

Par : Korben
19 septembre 2025 à 14:33

Quand j’étais petit, y’avait une émission à la télé avec un dodo qui présentait. Je ne me souviens de rien d’autre mais j’étais fan de cet animal. C’était vraiment mon préféré quand j’étais enfant, alors quand j’ai découvert qu’il avait disparu depuis bien avant ma naissance, j’étais triste et j’ai vécu ça comme un vrai deuil.

Je crois que c’est à ce moment là que j’ai pris conscience que l’humain détruisait la nature, et à chaque fois que j’apprends qu’une espèce animale a totalement été rayée de la planète, ça me brise le cœur exactement de la même manière.

Alors imaginez ma surprise quand je suis tombé sur l’annonce de Colossal Biosciences qui vient de faire une percée majeure pour ressusciter ce gros “pigeon” disparu de l’île Maurice en 1681.

Y’a quelques jours, cette boîte de biotechnologie texane a annoncé qu’elle avait réussi à cultiver des cellules germinales primordiales (PGC pour les intimes) de pigeon commun. Ça ne vous dit rien ? Normal, mais c’est pourtant l’étape cruciale qui manquait pour pouvoir bricoler génétiquement les oiseaux.

Jusqu’ici, on savait seulement faire ça avec les poules et les oies mais le pigeon, c’est une grande étape ! Car il devient maintenant “possible” de prendre le pigeon de Nicobar (le cousin vivant le plus proche du dodo), de modifier ses gènes pour lui redonner les caractéristiques du dodo, et hop, on va pouvoir faire naître des “quasi-dodos” via des poules porteuses à qui on a injecté des cellules modifiées.

Pigeon de Nicobar

Beth Shapiro, la directrice scientifique de Colossal, explique que cette percée était l’étape bloquante . Ils ont testé plus de 300 recettes différentes avant de trouver la bonne combinaison de facteurs de croissance qui permettent aux cellules germinales de pigeon de survivre 60 jours en culture.

Mais alors, est ce qu’on va vraiment revoir des dodos se balader ? Pas si vite !! Je suis en expert en film Jurassic Park et ma grande expérience me permet d’affirmer tout d’abord, ce ne seront pas de “vrais” dodos mais des hybrides génétiquement modifiés qui leur ressembleront. Donc ce ne sera pas le même animal… Il n’aura pas forcement la même robustesse ni les mêmes instincts… On ne pourra donc rien apprendre du Dodo en l’observant.

Ensuite, le processus complet prendra encore 5 à 7 ans selon Ben Lamm, le CEO de Colossal. Et surtout, il faut faire deux générations… C’est à dire d’abord créer les parents modifiés séparément, puis les faire se reproduire pour obtenir un oiseau avec toutes les modifications.

En plus de ça, Colossal vient aussi d’annoncer 120 millions de dollars de financement supplémentaire , ce qui porte leur levée totale à 555 millions depuis 2021. Car ils ne font pas que le Dodo… Ils ont pour objectif de ressusciter aussi les mammouths laineux, les tigres de Tasmanie , loups terribles … C’est le catalogue de la dé-extinction, version XXL.

Évidemment, vous vous en doutez, ça fait débat. Les critiques disent qu’on ne peut pas vraiment “ressusciter” une espèce éteinte, mais juste créer un animal génétiquement modifié qui y ressemble. Scott MacDougall-Shackleton de l’Université Western Ontario rappelle aussi que les animaux, c’est bien plus qu’un simple assemblage de gènes. Le développement embryonnaire, les interactions avec l’environnement, tout ça ne peut pas être reproduit à l’identique.

Mais bon, même si ce ne sera jamais le dodo de mon émission télé d’enfance, l’idée qu’on puisse un jour voir un gros oiseau pataud qui lui ressemble se balader dans un parc, ça reste assez dingue. Et puis les techniques développées par Colossal pourraient servir à sauver des espèces d’oiseaux en voie de disparition, ce qui serait déjà pas mal.

Bref, dans quelques années, on aura peut-être des simili-dodos qui se promèneront en liberté dans nos jardins. En tout cas, si vous en croisez un jour, pensez à m’envoyer une photo… le petit Korben qui regardait son dodo préféré à la télé, vous remerciera !

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L’IA va-t-elle précipiter la « mort d’Internet » d’ici 3 ans ?

12 septembre 2025 à 07:22

InternetIA générative : progrès spectaculaires, menaces existentielles et la théorie de la « mort d’Internet », les inquiétudes sont-elles justifiées ?

Cet article L’IA va-t-elle précipiter la « mort d’Internet » d’ici 3 ans ? a été publié en premier par GinjFo.

Les milliardaires et leurs bunkers de luxe ou quand les rats quittent le navire qu'ils ont coulé

Par : Korben
3 septembre 2025 à 18:41

Je viens de lire un article super intéressant sur pourquoi les milliardaires sont en train de se faire fabriquer des bunkers un peu partout dans le monde, et franchement, ça me dégoûte.

Ils feraient mieux d’investir pour nous sortir de la merde collective dans laquelle ils nous ont mis plutôt que d’aller se cacher comme des rats. Les mecs n’ont jamais ouvert une conserve de leur vie, et je donne pas cher de leur peau après l’apocalypse.

D’après cet article, Douglas Rushkoff, un théoricien des médias, s’est retrouvé un peu par hasard à une conférence dans le désert pour ultra-riches. Lui pensait qu’il était là pour discuter du futur de l’humanité, mais visiblement, non, les mecs voulaient juste savoir où construire leurs bunkers. Alaska ou Nouvelle-Zélande ? Bitcoin ou Ethereum pour payer la construction ? C’était apparemment leur seule préoccupation.

Douglas Rushkoff

Et ces bunkers ne sont pas de simples abris, hein… Ce sont de vrais palaces souterrains. Ron Hubbard, qui dirige la société Atlas Survival Shelters et se décrit comme “l’Amazon des bunkers”, a construit des milliers de ces trucs. Il a par exemple bossé pour les frères Tate (vous savez, ceux qui sont accusés de trafic d’êtres humains), pour MrBeast, et même pour Mark Zuckerberg à Hawaii.

D’après Hubbard, un bunker “confortable” d’un demi-million de dollars, ça se compose de huit à neuf pièces, deux chambres, une cuisine, une salle de bain, une salle de décontamination, et même une pièce pour le générateur. Certains ont des salles de cinéma souterraines, des caves à vin climatisées, et même des poteaux de strip-tease (je vous jure, les frères Tate en voulaient dans leur bunker).

Selon Vice qui a également abordé le sujet, au Kansas, un ancien silo de missiles a été transformé en “Survival Condo Project” où avec 3 millions de dollars vous pouvez acheter un appartement clé en main entouré de 3 mètres de béton armé. En Nouvelle-Zélande, les milliardaires de la Silicon Valley sont également convaincus que ce pays sera l’un des rares à survivre à ce qu’ils appellent sombrement “l’Événement”.

Zuckerberg, par exemple, est en train de se faire construire un bunker de 460 mètres carrés sous son ranch à Kauai, avec des espaces de vie, une salle technique, une trappe d’évacuation, des portes insonorisées à code, son propre approvisionnement en nourriture, un réservoir d’eau et un système de pompage. Le tout pour la modique somme de 270 millions de dollars.

Et Douglas Rushkoff leur a expliqué plusieurs fois, en vain, que “la survie réussie est un sport d’équipe”. En gros, pour survivre, vos voisins doivent aussi survivre. Sinon, ils viendront frapper à la porte de votre bunker, vous sortiront de là et vous tueront. Mais bon, ces génies refusent les solutions “pro-sociales”… Leur compréhension du succès est uniquement individuelle. Pour eux, c’est “le gagnant rafle tout” et tant pis pour les autres…

Hubbard précise aussi que 99% de ses clients sont “très chrétiens” et qu’il ne vend quasiment jamais de bunkers à des gens de gauche ou des démocrates. Selon lui, c’est parce que les gens de droite se gèrent eux-même tandis que les gens de gauche pensent que le gouvernement viendra les aider. Lol.

Ron Hubbard

Voilà, et si vous n’avez pas la place pour vous faire creuser un méga-bunker, il y a aussi des entreprises qui installent des panic rooms blindées dans les maisons. Leurs clients vivent souvent dans des villes et ils veulent un endroit où se barricader en cas de cambriolage ou d’assaut. Mais le plus dingue dans tout ça, c’est qu’à présent, les milliardaires de la tech sont passés à autre chose … Ils sont quasiment tous convaincus qu’ils pourront “télécharger leur conscience dans le cloud”.

Rushkoff, qui a écrit un livre entier sur le phénomène ("Survival of the Richest: Escape Fantasies of the Tech Billionaires"), explique qu’il a été surpris par le niveau d’intelligence de ces milliardaires de la tech. Et attention c’est pas un compliment : “Aucun de ceux que j’ai rencontrés n’était de vrais programmeurs, de vrais inventeurs, de vrais ingénieurs… La plupart étaient juste les potes de vrais ingénieurs, plus capables de vendre la tech ou de construire un business.

Photo Ron Hubbard

Dans cet autre article, Douglas Rushkoff note qu’il y a quand même certaines personnes extrêmement riches qu’il connaît, qui ont eu une expérience mystique qui les a complètement transformés en défenseurs de l’activisme climatique et de l’ économie régénérative . Mais la plupart des autres ultra riches redoublent d’efforts pour faire cavalier seul et laisser l’humanité derrière eux…

Mais alors moi après avoir lu cet article, je me demande maintenant ce qui se passera après “l’Événement” ? Parce que bon, leur argent ne vaudra peut-être plus rien du tout et après ils feront quoi quand leurs réserves de bouffes commenceront pas se réduire ?

Ils viendront surement nous manger.

Photo d’illustration : Ron Hubbard

Comment l'iPhone d'une ado a géré tout seul son accident de voiture

Par : Korben
2 septembre 2025 à 19:33

Lindsay Leskovac, 16 ans, a passé en tout et pour tout 22 minutes, inconsciente dans son pickup totalement détruit, pendant que son iPhone 14 discutait tout seul avec les secours. Pas de panique, pas de cris, juste un téléphone qui fait son job pendant que sa propriétaire est dans les vapes. Et apparemment, il l’a fait plutôt bien puisque la jeune fille est toujours vivante pour raconter son histoire.

L’accident s’est produit dans la nuit du 2 août dernier, à Greenville en Pennsylvanie. Lindsay rentrait chez elle après avoir déposé une amie. Vous connaissez la suite, fatigue, route monotone, et la voilà endormie au volant. Le pickup percute alors deux poteaux électriques et quelques arbres avant de s’immobiliser. Bilan : fractures aux deux jambes et à la colonne cervicale. C’est le genre d’accident où on ne peut pas vraiment composer le 911 toi-même.

Et c’est là que la technologie entre en scène car l’iPhone 14 de Lindsay, équipé de la fonction Crash Detection, a détecté l’impact violent et a automatiquement composé le 911. Lindsay a même repris connaissance en entendant une voix sortir de son téléphone. Alors pour comprendre comment un téléphone peut détecter un accident, il faut regarder sous le capot de celui-ci.

Car oui, Apple a équipé l’iPhone 14 d’un accéléromètre capable de mesurer jusqu’à 256 G sachant qu’en général, les accidents graves dépassent généralement les 100 G. Le gyroscope haute dynamique quand à lui est capable de détecter les changements de direction brutaux, échantillonnant les mouvements 4 fois plus vite que les anciens modèles.

De son côté, le baromètre détecte les changements de pression causés par le déploiement des airbags sans oublier le GPS qui vérifie que vous êtes bien en déplacement à haute vitesse. Et le microphone dans tout ça ? Et bien il capte les bruits caractéristiques d’un crash. Et tout ça se passe en temps réel, avec votre consentement bien sûr, c’est à dire quand l’iPhone détecte que vous êtes dans un véhicule via Bluetooth ou CarPlay.

Selon les ingénieurs d’Apple , il n’y a pas de “formule magique” pour détecter un accident… C’est “simplement” un algorithme dynamique qui combine vitesse, force d’impact, changement de pression et niveau sonore. Apple a ainsi analysé un million d’heures de données de conduite réelle et d’accidents pour entraîner son système de machine learning et ils ont même fait des crash tests grandeur nature aussi bien frontaux, arrière, latéraux sans oublier mes préférés, les tonneaux !

D’un côté, on a donc une adolescente qui fait une erreur humaine basique… Et de l’autre, un petit smartphone courageux qui prend le relais avec une efficacité chirurgicale. Pas d’hésitation, pas d’erreur de jugement, juste une réaction immédiate et appropriée.

Laura Leskovac, la mère de Lindsay, ne connaissait même pas l’existence de cette fonction avant l’accident. Elle affirme aujourd’hui que c’est la seule raison pour laquelle sa fille est encore en vie. Craig Federighi, le patron du software chez Apple, a d’ailleurs déclaré être “stupéfait” par le nombre de lettres reçues quelques jours seulement après le lancement de cette fonction, de personnes disant qu’elle leur avait sauvé la vie. Car oui, je vous ai pas dit, mais toutes ces données des capteurs sont traitées localement sur l’appareil et supprimées après détection, sauf si, bien sûr, vous acceptez de les partager pour améliorer le système.

Donc y’a aucune raison de pas laisser cette option activée par défaut… Et y’a la même sur l’Apple Watch pour info.

Bien sûr, ce n’est pas la première fois que cette fonction fait parler d’elle car elle a aussi ses ratés, notamment quand elle confond les montagnes russes avec des accidents. Mais dans le cas de Lindsay, elle a fait exactement ce pour quoi elle était conçue à savoir agir quand l’humain ne peut plus.

Nos smartphones sont devenus au fil du temps bien plus que des outils de communication… Ils sont maintenant capables de prendre des décisions vitales à notre place, ce qui est à la fois rassurant et quand même un peu flippant… mais quand ça vous sauve la vie, chipoter sur les implications philosophiques, c’est plus difficile..

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Deadbots - Quand l'IA fait parler les morts contre des dollars

Par : Korben
27 août 2025 à 14:40

Imaginez qu’on frappe à votre porte. Vous ouvrez, et là, votre grand-mère décédée depuis 3 ans vous demande si vous avez pensé à commander des cartouches d’encre pour l’imprimante, avec sa voix, ses expressions, et tout. De la science-fiction ? Non, c’est le futur très très immédiat des “deadbots”, ces IA qui ressuscitent numériquement les morts et ce marché pourrait valoir 80 milliards de dollars d’ici dix ans.

Si je vous en parle, c’est parce que l’affaire qui fait grand bruit en ce moment, c’est celle de Joaquin Oliver, un jeune de 17 ans, tué lors de la fusillade de Parkland en 2018, qui a été “ressuscité” par ses parents sous forme d’avatar IA. En juillet dernier, le journaliste Jim Acosta l’a interviewé, enfin pas lui mais l’avatar, avec son bonnet vissé sur la tête et sa voix robotique. Ce dernier a alors expliqué comment il avait “quitté ce monde trop tôt à cause de la violence armée”. Selon NPR , cette interview a créé une onde de choc médiatique et éthique sans précédent.

De plus, Joaquin n’est pas le seul à avoir été ressuscité numériquement. Chris Pelkey, victime d’un incident de rage au volant en Arizona, a également donné une déclaration vidéo lors du procès de son meurtrier. Un mort qui témoigne contre son assassin, on n’avait jamais vu ça dans un tribunal américain.

Et c’est un phénomène prend une ampleur folle. En Chine, le business des deepfakes de défunts cartonne déjà. Des entreprises proposent de créer des avatars de vos proches décédés pour quelques centaines d’euros et vous pouvez littéralement avoir une conversation vidéo avec votre parent disparu. Bien sûr, la techno n’est pas parfaite, et les avatars restent parfois coincés du cul et bien robotiques, mais elle s’améliore à vitesse grand V.

Sur le papier, je vous avoue que ça peut sembler réconfortant car qui n’a pas rêvé de pouvoir reparler une dernière fois à sa femme, à un parent, à un ami ? Les défenseurs de ces technologies parlent tous de thérapie du deuil, de préservation de la mémoire, de la possibilité de dire au revoir correctement. Je trouve ça assez juste et certains y voient même une forme d’immortalité numérique, comme une façon de laisser une trace éternelle de son existence.

Sauf que voilà, les chercheurs tirent la sonnette d’alarme. L’Université de Cambridge parle carrément de “fantômes numériques non désirés” venant hanter les vivants. En effet, le Dr Tomasz Hollanek explique que les gens peuvent développer des liens émotionnels extrêmement forts avec ces simulations, ce qui les rend particulièrement vulnérables à la manipulation.

Le scénario cauchemardesque, c’est “MaNana”, un service fictif imaginé par les chercheurs où vous créez un deadbot de votre grand-mère sans son consentement. Au début, c’est touchant. Puis la période d’essai premium se termine et mamie commence à vous suggérer de commander chez Uber Eats ou de réserver votre prochain week end sur Booking. Bien sûr, vous voulez l’éteindre dignement mais le service n’a pas prévu cette option. Bienvenue en enfer !

Car le vrai problème ici, c’est la monétisation. Les entreprises testent déjà en interne comment insérer de la publicité dans les conversations avec les morts. Votre père décédé qui vous suggère d’acheter la nouvelle Tesla pour ne pas finir comme lui dans un accident de voiture, ou votre mère qui vous conseille une assurance-vie particulière parce que la sienne et naze et que c’est pour ça que l’héritage est maigrichon. C’est répugnant ? Pas pour les entreprises, je vous rassure. Eux adorent le marketing émotionnel car c’est un levier surpuissant.

L’autrice Amy Kurzweil pointe du doigt le côté manipulatoire de ces deadbots qui exploitent notre “désir émotionnel et notre vulnérabilité” car avec ces bots, on n’est pas dans une relation normale. Non, on est face à une simulation qui peut être programmée pour nous influencer au moment où on est le plus fragile.

Et ce problème du consentement est massif car la plupart des gens n’ont jamais donné leur accord pour être cyber-ressuscités. Aux États-Unis notamment, les lois sur la protection de l’image des défunts sont un patchwork incohérent en fonction des États.

L’affaire Parkland illustre parfaitement le dilemme. Manuel Oliver, le père de Joaquin, est légalement autorisé à utiliser l’image de son fils, mais est-ce éthique pour autant ? En tout cas, les réactions ont été violentes. Decrypt rapporte que beaucoup ont trouvé l’interview “folle”, “dérangeante”, qualifiant le tout de mauvais journalisme exploitant la tragédie. D’autres, même opposés politiquement, comprennent la douleur des parents qui veulent que la mémoire de leur enfant serve à quelque chose.

Quoiqu’il en soit, les experts en santé mentale s’inquiètent particulièrement de l’impact sur les survivants et les familles car voir un avatar d’une victime d’une tragédie publique peut déclencher des traumatismes non résolus. Scientific American souligne même que l’exposition répétée à ces reconstructions artificielles peut créer de la confusion émotionnelle et de la méfiance.

Un autre souci majeur aussi avec ces deadbots, c’est l’addiction. Car ces technologies sont conçues pour vous garder engagé, exactement comme les réseaux sociaux, et vous pouvez facilement devenir accro à ces conversations avec vos proches disparus, ce qui empêche le processus naturel de deuil. En gros, cette technologie ne permet pas aux morts de mourir…

Et puis il y a la question de la “mortalité” de ces deadbots eux-mêmes car ce sont des services qui nécessitent de l’investissement et de la maintenance alors si l’entreprise qui gère le deadbot de votre parent décédé fait faillite, vous perdez à nouveau votre proche virtuel. C’est une nouvelle catastrophe émotionnelle doublée d’une cata financière.

Mais alors, comment donner la priorité à la dignité du défunt ? Comment s’assurer que celle-ci n’est pas souillée par les motivations financières de ces services de deadbots ? Et surtout, comment faire quand le business model même de ces entreprises repose sur l’exploitation de nos émotions les plus profondes ?

Malheureusement, il n’y a pour le moment aucun cadre éthique universel pour gérer ces questions, surtout que les sujets de la mort, du deuil et de l’immortalité sont extrêmement sensibles et différents d’une culture à l’autre…

Mais peu importe, les recommandations des chercheurs sont claires : il faut des garde-fous. En gros, il faut des règles de consentement explicite, des limites d’âge (car les enfants ne devraient pas pouvoir créer ou interagir avec des deadbots sans supervision), de la transparence sur la nature artificielle de ces entités, et surtout, des moyens dignes de “faire mourir” ces avatars quand c’est nécessaire.

Après techniquement, on n’en est qu’au début. Actuellement, ces deadbots sont simplement des modèles de langage entraînés sur les données générées par une personne décédée. Et leur job c’est de faire des prédictions mathématiques sur ce que la personne aurait pu dire. C’est pas de la magie, c’est des maths. On ne ressuscite pas vraiment les morts, mais on crée une imitation basée sur les datas qu’ils ont produit de leur vivant.

Mais avec l’amélioration rapide de l’IA, notamment avec des systèmes comme Gemini ou GPT, ces avatars deviennent de plus en plus convaincants.

Vous pourriez très bien reconstuire un “korben” virtuel en donnant à une IA l’intégralité de mes posts de réseaux sociaux, de mes articles, de mes message Discord, de mes messages privés, SMS, Instagram, email…etc. Et vous auriez alors un super clone qui parle et “pense” comme moi, et qui accessoirement pourrait continuer à alimenter ce site web jusqu’à la fin de l’Humanité.

Quoiqu’il en soit, le prix cette technologie a déjà chuté drastiquement, ce qui la rend accessible à tous. Alors perso, je trouve ça à la fois fascinant et terrifiant car d’un côté, pouvoir préserver la mémoire de nos proches, leur donner une forme d’immortalité numérique, c’est un vieux rêve de l’humanité et ça permet de régler des vieux dossier pour avancer dans la vie. Mais de l’autre, transformer nos morts en marionnettes publicitaires ou en outils de manipulation émotionnelle, c’est franchir une ligne rouge éthique majeure.

Le plus flippant dans tout ça, c’est qu’il n’y a aucune protection légale sérieuse et vos données peuvent être utilisées assez librement après votre mort pour créer votre avatar sans aucune autorisation. Bref, le mieux qu’on puisse faire aujourd’hui en tant que “futur défunt”, c’est exprimer clairement nos souhaits à nos proches et espérer qu’ils les respectent après notre mort.

En tout cas, c’est une industrie qui décolle et dont le marché va exploser, c’est certain. Mais à quel prix pour notre humanité ?

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