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Neko - Le navigateur virtuel partagé qui tourne dans Docker

Par : Korben
1 octobre 2025 à 14:43

Vous voulez regarder une vidéo YouTube avec des potes qui habitent à l’autre bout du monde sans que ça rame ? Ou vous devez faire une démo produit à un client sans avoir à lui envoyer 50 captures d’écran ? Ou mieux vous avez besoin d’un navigateur jetable qui ne laisse aucune trace après utilisation ?

Et bien pour tout ça et plus encore, voici Neko , un navigateur virtuel auto-hébergé qui tourne dans Docker et utilise WebRTC pour streamer l’écran à plusieurs utilisateurs en même temps. C’est un outil développé par m1k1o et ça permet de créer très facilement des sessions de navigation partagées avec une latence inférieure à 300 millisecondes.

Vous lancez donc Neko sur votre serveur Docker, vous accédez à l’interface web, et vous avez un navigateur complet qui tourne dans le cloud. Plusieurs personnes peuvent se connecter à la même session et voir exactement le même écran en temps réel. L’hôte de la session peut également donner ou retirer le contrôle aux participants. Un peu comme quand on partage son écran sur Zoom, mais en mieux parce que tout le monde voit le même flux avec une qualité parfaite.

D’ailleurs, la technologie derrière est plutôt intéressante puisque ça utilise du WebRTC. Ainsi, le flux média ne transite pas par un serveur centralisé mais directement en peer-to-peer entre les navigateurs. Les médias circulent via SRTP et les données via SCTP, du coup, vous avez un streaming ultra-fluide avec synchronisation audio et vidéo impeccable.

Neko affiche sur son site plusieurs cas d’usage assez pratiques. Vous pouvez par exemple organiser des watch party pour regarder des films ou séries ensemble. Vous pouvez aussi pourquoi pas faire des présentations interactives où tout le monde voit la même chose en direct. Vous pouvez l’utiliser pour du support technique à distance en montrant exactement sur quoi cliquer. Ou tout pour du debugging collaboratif quand vous galérez sur un bug avec un collègue.

Le projet supporte aussi l’automatisation avec Playwright ou Puppeteer, donc vous pouvez scripter des actions dans le navigateur virtuel. Pratique si vous devez faire des tests automatisés ou des interactions complexes sur des sites web.

Niveau sécurité et vie privée, Neko propose deux modes. Le mode persistent browser garde les sessions entre les connexions, donc vous pouvez retrouver vos onglets et votre historique. Et le mode throwaway browser qui crée une session isolée qui est détruite après utilisation, sans historique, cookies ou cache. Zéro trace !

Vous pouvez aussi l’utiliser comme jump host (hôte relais quoi…) pour accéder à des ressources internes de votre réseau sans exposer directement ces ressources. Ou pour protéger la propriété intellectuelle en permettant à des gens de consulter des documents sensibles sans pouvoir les télécharger ou les copier.

L’installation se fait via Docker avec plusieurs images disponibles puisque vous avez le choix entre Firefox, Chrome, Brave et d’autres navigateurs. Le projet est d’ailleurs assez complet avec des projets satellites comme Neko Rooms pour gérer plusieurs salles, Neko Apps pour créer un environnement virtuel complet dans le navigateur, et Neko VPN pour des connexions sécurisées. Vous pouvez même broadcaster sur Twitch, YouTube ou n’importe quel service compatible RTMP directement depuis Neko.

Notez que Neko ne se limite pas qu’aux navigateurs puisque vous pouvez faire tourner n’importe quelle application Linux dedans, comme VLC par exemple. C’est en réalité plutôt une machine virtuelle streamée qu’un simple navigateur.

Le projet est sous licence Apache 2.0, donc c’est complètement open source et il y a aussi un serveur Discord actif pour échanger avec la communauté.

Bref, si vous cherchez une alternative aux solutions propriétaires pour le partage d’écran ou les watch party, Neko fera le job. Et comme c’est auto-hébergeable et hyper flexible, vous gardez le contrôle sur vos données tout en ayant une grande liberté sur l’usage que vous en ferez ! A tester donc !

Merci à Lorenper pour le partage.

La fin de Typepad - Encore un morceau du web 2.0 qui s'effondre

Par : Korben
28 août 2025 à 12:07

Putain, ça me fait mal au cœur de voir ça… Typepad tire sa révérence le 30 septembre prochain .

Et encore une plateforme de blog historique qui disparaît, emportant avec elle des années et des années de contenus, de souvenirs, de discussions passionnées. J’ai donc aujourd’hui une pensée émue pour tous mes copains blogueurs à l’ancienne qui sont encore dessus et qui vont devoir se bouger le cul pour migrer tout leur bazar en catastrophe.

Typepad, pour ceux qui ne connaissent pas, c’était l’une des plateformes phares de l’époque dorée du blogging. Créée par Six Apart en 2003, basée sur Movable Type, elle a accompagné toute la génération Web 2.0. Des médias comme MSNBC, Time, Wired, ABC, CBC, BBC et Sky News y avaient leurs blogs. C’était du solide, du professionnel, avec une communauté de passionnés qui écrivaient pour le plaisir de partager.

Le problème, c’est qu’aujourd’hui, pour ceux qui doivent migrer, c’est la merde totale. D’ailleurs, où est-ce qu’ils vont aller ? Y’a plus vraiment de plateforme de blogging simple et agréable à utiliser. WordPress.com ? C’est devenu une usine à gaz commerciale. Medium ? Tu ne possèdes rien, t’es juste locataire de tes propres mots. Ghost ? Sympa mais faut l’auto-héberger, et bon courage si t’es pas un ninja de la ligne de commande.

Surtout que les gens sur Typepad, c’était généralement des passionnés qui avaient des trucs à dire mais pas forcément les compétences techniques pour gérer leur propre hébergement. Ils veulent juste écrire, partager, échanger et maintenant, ils se retrouvent avec cet ultimatum de devoir exporter leurs contenus avant le 30 septembre ou de tout perdre.

C’est quand même 22 ans d’histoire du web qui risquent de partir en fumée.

La migration depuis Typepad est notoirement galère , surtout à cause de la façon dont ils stockent et appellent les images. S’assurer que les images ne sont pas perdues et que les liens ne sont pas cassés, c’est le truc le plus chronophage dans la migration. Et je ne parle même pas de la conservation des commentaires, des permaliens, du référencement accumulé pendant des années.

Perso, de mon côté, j’ai jamais regretté d’avoir choisi l’autonomie pour mon blog. Alors, c’est pas de tout repos. Oui, parfois je passe mon dimanche à debugger une connerie sur mon serveur au lieu de glander comme vous devant Netflix. Mais au moins, mes plus de 20 ans de posts sont toujours là, sous mon contrôle. Personne ne peut décider du jour au lendemain de tout foutre à la poubelle parce que leur business model ne fonctionne plus.

Typepad avait arrêté d’accepter de nouveaux comptes depuis fin 2020, redirigeant vers Bluehost et les flux RSS ne fonctionnaient plus correctement… La plateforme n’était clairement plus maintenue. Bref, les signes étaient là depuis longtemps mais quand t’as investi des années de ta vie à construire ton petit coin du web sur une plateforme, c’est dur d’admettre qu’il faut partir.

Bref, c’est triste et c’est surtout un rappel important que tout ce qui arrive aujourd’hui à Typepad pourrait très bien arriver demain à votre chaîne YouTube, votre Instagram, votre compte X, votre Substack, votre TikTok, votre Onlyfan (oui, je suis au courant pour votre Onlyfan…). Hé oui, rien n’est éternel sur le web, surtout quand vous n’êtes pas “propriétaire” de votre infra.

Donc si vous avez un projet sur le long terme de site web, surtout s’il vous fait bouffer, mon conseil reste toujours le même : Soyez autonome vis-à-vis des plateformes. Ou au minimum, ayez une solution de repli rapide en cas de fermeture ou de suppression inopinée de compte. Gardez des sauvegardes locales, exportez régulièrement vos contenus, ayez votre propre nom de domaine, comme ça vous pourrez le rediriger ailleurs si nécessaire.

Maintenant pour les galériens qui cherchent des alternatives, WordPress reste probablement le choix le plus sûr , surtout en version auto-hébergée. Oui, c’est plus technique, mais au moins vous gardez le contrôle. Pour les moins techniques, Hyvor Blogs a d’ailleurs listé des tas de plateformes ayant une approche privacy-first intéressante avec support multilingue et outils SEO intégrés, même si bien sûr rien ne remplacera jamais la simplicité et l’esprit communautaire qu’avait Typepad à son apogée.

Bref, les copains, courage pour la migration. Juste, n’attendez pas le dernier moment car les serveurs risquent d’être surchargés. Exportez tout, même ce qui vous semble inutile aujourd’hui car dans dix ans, vous serez peut-être contents d’avoir gardé ces quelques traces de votre ancienne vie numérique.

RIP Typepad. Tu as fait partie de l’histoire du web. On te regrettera…

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