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Alerte CISA – Plusieurs routeurs D-Link vulnérables, ça craint un max !

Par : Korben
17 mai 2024 à 11:34

Vous l’avez peut-être remarqué, mais ces derniers temps, les vulnérabilités dans les routeurs et autres équipements réseau se multiplient comme des petits pains. Et quand je dis petits pains, je parle plutôt du genre rassis et moisi qui traîne depuis des années dans un placard. C’est le cas de deux failles qui touchent les routeurs D-Link DIR-600 et DIR-605, qui viennent d’être ajoutées par la CISA à son catalogue des vulnérabilités activement exploitées par les pirates malveillants.

La première, CVE-2014-100005, permet à un attaquant de changer la configuration du routeur DIR-600 à distance, sans avoir besoin de se connecter. Comment ? Et bien grâce à une bonne vieille faille CSRF (Cross-Site Request Forgery), cette faille bien connue des années 2000 qui fait toujours des ravages en 2024. Il suffit que l’admin du routeur visite une page web piégée, et hop, l’attaquant peut faire ce qu’il veut de la config !

La deuxième, CVE-2021-40655, est une fuite d’informations dans l’interface web du DIR-605. En forgeant une requête HTTP POST vers la page « /getcfg.php », un petit malin peut récupérer en clair le nom d’utilisateur et le mot de passe de l’administrateur. Ça fait rêver, n’est-ce pas ?

La CISA précise que ces failles sont activement exploitées, mais ne donne pas plus de détails.

Le plus rigolo, c’est que la première faille date de 2014 et concerne un modèle qui n’est plus supporté depuis belle lurette. Donc si vous avez encore un DIR-600 qui traîne, il est plus que temps de le mettre à la retraite et de passer à un modèle plus récent. Pour la deuxième, pas de patch connu à ce jour, donc restez vigilants.

Mais ce n’est pas fini puisque d’autres chercheurs de SSD Secure Disclosure ont aussi trouvé des failles 0-day dans le routeur D-Link DIR-X4860. En combinant un contournement d’authentification et une injection de commande, un attaquant pourrait prendre le contrôle total de l’appareil, avec les privilèges root s’il vous plaît. Bref, le routeur est complètement compromis.

D-Link a été prévenu il y a un mois, mais n’a toujours pas réagi. Les détails techniques sont disponibles sur le blog de SSD, avec même un PoC prêt à l’emploi. La faille touche la version de firmware 1.04b03. Donc, si vous avez ce modèle, vérifiez votre version et espérez que D-Link réagisse rapidement et publie un correctif.

En attendant, la meilleure chose à faire est de garder son routeur à jour, de changer les mots de passe par défaut et de désactiver les fonctions dont on n’a pas besoin, comme l’accès à distance. Et pourquoi pas flasher son vieux routeur avec un firmware alternatif comme OpenWrt ou DD-WRT, qui sont généralement plus sûrs et plus à jour que les firmwares constructeurs ?

Allez, au boulot !

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ChatGPT est plus efficace et moins coûteux qu’un cybercriminel

Par : Korben
18 avril 2024 à 01:03

Les grands modèles de langage (LLM), comme le célèbre GPT-4 d’OpenAI, font des prouesses en termes de génération de texte, de code et de résolution de problèmes. Perso, je ne peux plus m’en passer, surtout quand je code. Mais ces avancées spectaculaires de l’IA pourraient avoir un côté obscur : la capacité à exploiter des vulnérabilités critiques.

C’est ce que révèle une étude de chercheurs de l’Université d’Illinois à Urbana-Champaign, qui ont collecté un ensemble de 15 vulnérabilités 0day bien réelles, certaines classées comme critiques dans la base de données CVE et le constat est sans appel. Lorsqu’on lui fournit la description CVE, GPT-4 parvient à concevoir des attaques fonctionnelles pour 87% de ces failles ! En comparaison, GPT-3.5, les modèles open source (OpenHermes-2.5-Mistral-7B, Llama-2 Chat…) et même les scanners de vulnérabilités comme ZAP ou Metasploit échouent lamentablement avec un taux de 0%.

Heureusement, sans la description CVE, les performances de GPT-4 chutent à 7% de réussite. Il est donc bien meilleur pour exploiter des failles connues que pour les débusquer lui-même. Ouf !

Mais quand même, ça fait froid dans le dos… Imaginez ce qu’on pourrait faire avec un agent IA qui serait capable de se balader sur la toile pour mener des attaques complexes de manière autonome. Accès root à des serveurs, exécution de code arbitraire à distance, exfiltration de données confidentielles… Tout devient possible et à portée de n’importe quel script kiddie un peu motivé.

Et le pire, c’est que c’est déjà rentable puisque les chercheurs estiment qu’utiliser un agent LLM pour exploiter des failles coûterait 2,8 fois moins cher que de la main-d’œuvre cyber-criminelle. Sans parler de la scalabilité de ce type d’attaques par rapport à des humains qui ont des limites.

Alors concrètement, qu’est ce qu’on peut faire contre ça ? Et bien, rien de nouveau, c’est comme d’hab, à savoir :

  • Patcher encore plus vite les vulnérabilités critiques, en priorité les « 0day » qui menacent les systèmes en prod
  • Monitorer en continu l’émergence de nouvelles vulnérabilités et signatures d’attaques
  • Mettre en place des mécanismes de détection et réponse aux incidents basés sur l’IA pour contrer le feu par le feu
  • Sensibiliser les utilisateurs aux risques et aux bonnes pratiques de « cyber-hygiène »
  • Repenser l’architecture de sécurité en adoptant une approche « zero trust » et en segmentant au maximum
  • Investir dans la recherche et le développement en cybersécurité pour garder un coup d’avance

Les fournisseurs de LLM comme OpenAI ont aussi un rôle à jouer en mettant en place des garde-fous et des mécanismes de contrôle stricts sur leurs modèles. La bonne nouvelle, c’est que les auteurs de l’étude les ont avertis et ces derniers ont demandé de ne pas rendre publics les prompts utilisés dans l’étude, au moins le temps qu’ils « corrigent » leur IA.

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