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Aujourd’hui — 6 août 2025Flux principal

Des chercheurs chinois viennent de simuler un cerveau de singe sur un ordinateur

Par : Korben
6 août 2025 à 00:21

Des chercheurs de l’Université du Zhejiang en Chine viennent de sortir un truc de malade. Ils ont construit Darwin Monkey, un ordinateur neuromorphique qui simule littéralement le cerveau d’un macaque. Et quand je dis simuler, je veux dire que le truc embarque quand même 2 milliards de neurones artificiels et plus de 100 milliards de synapses. C’est donc officiellement le plus grand ordinateur neuromorphique au monde !

Et ce qui est fou avec Darwin Monkey, c’est qu’il ne fonctionne pas comme un ordinateur classique puisqu’au lieu d’utiliser des valeurs continues comme les réseaux de neurones artificiels traditionnels, il utilise des réseaux de neurones à impulsions (SNN pour les intimes). En gros, ça envoie des impulsions électriques discrètes pour traiter et transmettre les données, exactement comme le font les vrais neurones dans votre cerveau. C’est donc beaucoup plus proche de la biologie et potentiellement bien plus économe en énergie.

Le système est équipé de 960 puces Darwin 3, c’est à dire des processeurs neuromorphiques de troisième génération développés début 2023 par le laboratoire et chaque puce peut gérer plus de 2,35 millions de neurones à impulsions et des centaines de millions de synapses. Le tout est organisé en 15 serveurs neuromorphiques en forme de lame. Et tout ça ne consomme que 2000 watts en fonctionnement normal. A titre de comparaison, votre grille-pain consomme à peu près la même chose !

Mais là où ça devient encore plus intéressant c’est que Darwin Monkey peut faire tourner le modèle DeepSeek, l’IA chinoise dont tout le monde parle en ce moment. Ça lui permet ainsi de faire du raisonnement logique, de générer du contenu et même de résoudre des problèmes mathématiques. C’est donc le premier ordinateur neuromorphique au monde qui combine des capacités de réflexion avancées avec la vision, l’audition, le langage et l’apprentissage. En fait, c’est comme si on avait mis un cerveau de singe dans une boîte et qu’on lui avait appris à coder.

Pour mettre ça en perspective, Intel a sorti son Hala Point en avril 2024 avec 1,15 milliard de neurones soit l’équivalent d’un cerveau de chouette. Darwin Monkey, lui, c’est presque le double. Et Sandia National Laboratory utilise déjà Hala Point pour de la recherche avancée allant du commercial à la défense en passant par la science fondamentale. Imaginez tout ce que les Chinois vont pouvoir faire avec leur bête de course.

Les chercheurs peuvent simuler également d’autres cerveaux entiers d’animaux, des vers Caenorhabditis elegans aux poissons-zèbres, en passant par les souris. Pour les neuroscientifiques, c’est donc une révolution car ils peuvent explorer les mécanismes du cerveau sans avoir besoin de faire autant d’expériences sur de vrais animaux. C’est donc à la fois plus éthique et plus pratique.

La Darwin Mouse en 2020 simulait “seulement” 120 millions de neurones et en cinq ans, ils ont multiplié le nombre de neurones par 16 et ont fait des percées majeures dans l’interconnectivité des puces, le développement d’OS neuromorphiques et les mécanismes d’apprentissage en ligne non supervisé. À ce rythme, on pourrait bientôt voir arriver une simulation complète d’un cerveau humain d’ici quelques années.

Pour l’IA, c’est potentiellement un game changer car au lieu de faire tourner des modèles qui consomment des quantités astronomiques d’énergie, on pourrait avoir des systèmes qui fonctionnent avec l’efficacité énergétique d’un cerveau biologique. Les chercheurs parlent même d’apporter des “avancées révolutionnaires à l’IA” avec leur mécanisme d’apprentissage en ligne non supervisé. Imaginez ChatGPT qui tourne avec la consommation d’une ampoule LED au lieu d’une centrale électrique et qui serait capable d’apprendre par lui-même.

Évidemment, tout ça soulève des questions tout aussi fascinantes sur la conscience, l’intelligence et ce qui nous rend humains. Car si on peut simuler parfaitement un cerveau de singe, qu’est-ce qui nous empêche de simuler un cerveau humain ? Et si on y arrive, est-ce que cette simulation serait consciente ?

Je vous laisse méditer là-dessus pendant que je vais faire dodo, parce que j’ai besoin d’un petit repos pour mon propre cerveau biologique qui doit encaisser cette nouvelle !

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