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Vidéosurveillance algorithmique – Pas le temps de souffler, l’Assemblée prépare déjà son extension !

Par : Korben
14 mai 2024 à 15:58

À peine un an après avoir validé une première « expérimentation » de vidéosurveillance algorithmique (VSA) pour les JO 2024, nos chers députés élevés au grain, reviennent avec une nouvelle proposition de loi pour étendre ces jouets de flicage high-tech aux transports publics. Et moi qui pensais qu’on aurait le droit à un petit répit le temps de voir les dérives des premiers déploiements de VSA et leurs conséquences sur nos libertés, c’est raté ! Le rouleau compresseur sécuritaire est lancé à pleine vitesse et visiblement, impossible de l’arrêter.

L’année dernière, pour soi-disant « sécuriser » les Jeux Olympiques, le gouvernement et sa clique de députés ont voté une loi qui autorise, de manière « expérimentale » bien sûr, l’utilisation d’algorithmes de reconnaissance de comportements suspects dans l’espace public. En gros, on vous colle des caméras high-tech partout capables de repérer toutes seules si quelqu’un a un comportement bizarre, agressif ou menaçant. Un sac abandonné, un déplacement en zigzag dans la foule, des gestes brusques… bref, si l’algo vous trouve louche, vous avez droit à un petit contrôle d’identité ! C’est beau la technologie, non ?

Le hic, c’est que comme d’hab’ et comme pour FR-Alert hier, on met la charrue avant les bœufs. Les premières autorisations pour utiliser ces logiciels de surveillance viennent à peine de tomber et on n’a strictement aucun retour sur leur efficacité ou leurs dangers. Rien, nada, que dalle mais ça n’empêche pas nos valeureux élus de foncer tête baissée pour en remettre une couche. Mercredi, ils vont donc plancher sur un nouveau torchon qui vise à légaliser une autre forme de vidéosurveillance algorithmique, cette fois-ci dans les transports.

Il s’agit d’autoriser la RATP et la SNCF (coucou Valérie !) à utiliser des algorithmes pour faire des recherches automatisées dans leurs enregistrements vidéos afin de répondre à des réquisitions judiciaires. Vous voyez le délire ? Quelqu’un commet un petit délit dans le métro, les flics balancent sa description à l’algo qui va alors passer au peigne fin des heures de vidéos pour le retrouver en quelques minutes. Ça peut aussi retracer son trajet en repérant les correspondances qu’il a empruntées.

Ça peut paraitre super cool comme techno quand on s’appelle Batman et qu’on veut botter le cul du Joker, mais évidemment, ce type de surveillance de masse complètement automatisée est illégal. Mais si vous croyez que ça va gêner le gouvernement, vous êtes bien innocent… car lieu de taper sur les doigts des 200 villes françaises qui utilisent déjà ce genre de logiciels en toute illégalité, ils préfèrent leur dérouler le tapis rouge en faisant mine d' »expérimenter ».

C’est un peu comme si vous annonciez vouloir « expérimenter » le braquage de banque ou la nationale à côté de chez vous à 260 km/h… Si on expérimente, y’a pas de souci non ?

L’année dernière, pour faire passer la pilule de la loi sur les JO, ils nous avaient déjà juré la main sur le cœur que c’était juste pour « voir » et qu’il y aurait une vraie évaluation avant d’aller plus loin. Mais à quoi bon tenir ses promesses quand on peut faire voter ce qu’on veut par une Assemblée aux ordres ? Circulez y a rien à voir !

Bref, vous l’aurez compris, ce nouveau texte n’est qu’une étape de plus vers la généralisation de la surveillance algorithmique de l’espace public. Aujourd’hui les transports, demain ça sera les écoles, les hôpitaux, les centres commerciaux… jusqu’à ce qu’on ne puisse plus faire un pas dans la rue sans être scruté, analysé, fiché…et noté par des algorithmes !

Alors évidemment, il est plus que temps de se bouger les fesses et de gueuler un bon coup ! La Quadrature du Net est sur le pont et, je le rappelle, a lancé une grande campagne de mobilisation avec plein d’outils pour mettre des bâtons dans les roues de Big Brother. Donc ils comptent sur vous pour relayer à fond, interpeller vos élus, informer vos potes… Bref, ne les laissez pas transformer nos villes en gigantesques panoptiques !

Source

La Quadrature du Net contre-attaque face à la surveillance algorithmique

Par : Korben
2 mai 2024 à 17:28

Plic, ploc, plic, ploc… Vous entendez ce bruit ? C’est celui de nos libertés qui s’érodent, goutte après goutte, sous les assauts répétés de la surveillance généralisée. Et le dernier tsunami en date n’est autre que la vidéosurveillance algorithmique (VSA), ce monstre tentaculaire qui s’apprête à transformer nos rues en un gigantesque panoptique à ciel ouvert. Mais heureusement, tel un David numérique face au Goliath de la Technopolice, La Quadrature du Net sort sa fronde et ses plus belles pierres pour contre-attaquer !

Première salve : le lancement d’une grande campagne de sensibilisation et de mobilisation citoyenne. L’idée est d’informer le grand public sur les dangers de ce 1984 à la sauce 2024 et donner des outils concrets pour riposter. Au menu : une brochure détaillée à diffuser sans modération, des affiches choc à placarder sur tous les murs, et même un compte Mastodon dédié, Attrap’Surveillance, pour suivre l’évolution de la menace et organiser la résistance. Ce compte analyse les recueils des actes administratifs des préfectures pour détecter les premières expérimentations de vidéosurveillance algorithmique, autorisées localement par des arrêtés préfectoraux dans le cadre de la loi du 24 janvier 2023. Parce que face à la prolifération des caméras biométriques, il va falloir plus que quelques bouts de scotchs ou coups de peinture sur les objectifs des caméras pour sauver notre vie privée !

Deuxième salve : le dépôt d’une plainte contre le projet Prevent PCP devant la CNIL. C’est quoi encore ce truc ? Et bien c’est une expérimentation grandeur nature de la reconnaissance biométrique dans les gares, présentée comme un outil miraculeux pour détecter les bagages abandonnés. Ce dispositif suit les personnes qui ont déposé un bagage à travers l’ensemble des caméras en utilisant de la reconnaissance de caractéristiques physiques. Sauf que derrière cette jolie vitrine se cache un véritable cheval de Troie sécuritaire, mené en catimini par un consortium d’entreprises et d’institutions publiques (dont ces chères SNCF et RATP). Un projet totalement illégal, en somme, que La Quadrature entend bien renvoyer sur les rails de l’État de droit.

Car ne nous y trompons pas, derrière les jolis slogans sur la « sécurité augmentée » et la « smart city » notamment survendue dans le cadre des Jeux Olympiques, c’est bien de contrôle social qu’il s’agit. Ces dispositifs de vidéosurveillance « intelligents » sont en réalité programmés pour repérer automatiquement certaines catégories d’événements, comme le franchissement ou la présence d’une personne dans une zone interdite ou sensible, une densité trop élevée de personnes, un mouvement de foule ou encore la présence d’objets abandonnés.

Autant d’informations précieuses pour ficher, tracer et réprimer toute personne ou comportement jugé « anormal » ou « à risque » par les autorités. Sans oublier les inévitables biais, bugs et détournements inhérents à ces technologies opaques et faillibles, qui risquent de transformer nos villes en véritables usines à discrimination et à exclusion.

Face à cette dystopie qui n’a plus rien de fictive, il est donc urgent de se mobiliser et de résister au contrôle permanent de nos faits et gestes. Et c’est précisément ce que propose La Quadrature avec sa campagne percutante et ses actions juridiques ciblées.

Bref n’attendez plus et rejoignez le combat, diffusez l’information, et montrez à Big Brother que la liberté n’est pas soluble dans ses algorithmes.

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