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FEX - L'émulateur x86 financé par Valve

Par : Korben
4 décembre 2025 à 05:57

Dites donc, en ce moment, c’est la folie autour de Valve. D’ailleurs, en lisant mon article sur le Steam Frame , vous vous êtes peut-être demandé comme celui-ci allait réussir à faire tourner des jeux PC alors qu’il tourne sur un Snapdragon ARM ?

Hé bien la réponse s’appelle FEX , un émulateur que Valve finance en secret depuis 2018 soit en gros depuis le tout début du projet.

Pour ceux qui connaissent pas, FEX permet de faire tourner des applications x86 (32 et 64 bits) sur des processeurs ARM64 sous Linux. C’est un peu comme qemu-user ou box64, sauf que FEX utilise un recompilateur binaire avancé avec un IR custom qui génère du code plus optimisé qu’un JIT classique.

Concrètement, au lieu de traduire directement le code x86 en ARM64 (ce qui serait un bordel monstre vu les différences entre les deux architectures), FEX fait donc ça en deux temps :

  1. x86 → IR : le code x86 est d’abord converti dans un langage intermédiaire simplifié, indépendant de toute architecture
  2. IR → ARM64 : ensuite cet IR est traduit en code ARM64 natif

L’avantage c’est qu’on peut appliquer des optimisations sur l’IR (par exemple, éliminer du code mort, simplifier des opérations, réorganiser les instructions…etc) avant de générer le code final.

FEX supporte même AVX et AVX2, ce qui est quand même pas mal pour de l’émulation.

La vraie force de FEX, c’est sa capacité à rediriger les appels API vers les bibliothèques natives du système. Au lieu d’émuler OpenGL ou Vulkan (ce qui serait une catastrophe pour les performances), FEX balance directement les appels vers les versions ARM des bibliothèques. Selon Valve, on parle d’une perte de performances de seulement 10 à 20% sur certains aspects du code… et visiblement, ils arrivent à faire tourner Hades 2 en 1440p à 90 Hz sur le Steam Frame donc c’est pas dégueu.

Du coup, on a maintenant la vue d’ensemble de la stratégie Valve pour le gaming ARM : FEX pour émuler le x86 natif , Lepton pour les APK Android, et Proton pour les jeux Windows. Trois couches de compatibilité qui devraient permettre au Steam Frame de jouer à peu près tout ce qui existe. C’est la même stratégie que pour le Steam Deck, au final.

Le cache de code expérimental de FEX permet aussi de réduire les saccades en jeu, et y’a même une interface graphique (FEXConfig) pour configurer les paramètres par application. Parce que oui, selon les jeux, vous pouvez ajuster les réglages pour optimiser les perfs… genre désactiver l’émulation coûteuse du modèle mémoire si le jeu n’en a pas besoin.

Et comme d’hab avec eux, c’est open source et ça profite à tout le monde alors c’est cool !

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Lepton - Valve veut faire tourner vos jeux Android sous Linux et c'est pas con

Par : Korben
3 décembre 2025 à 14:59

Vous vous rappelez de Proton , cette couche de compatibilité magique qui permet de jouer à des jeux Windows sur Linux ?

Hé bien Valve récidive avec Lepton, qui fait exactement la même chose… mais pour Android. Et devinez quoi, c’est basé sur Waydroid , ce projet open source qui permet de faire tourner Android dans un conteneur Linux.

L’idée derrière tout ça, c’est le Steam Frame , le fameux casque VR que Valve va sortir début 2026 et contrairement au Steam Deck qui utilise un processeur AMD x86, ce bidule tourne avec un Snapdragon 8 Gen 3 et 16 Go de RAM. Oui vous l’aurez compris, c’est de l’ARM !

Du coup, plutôt que de demander aux développeurs de porter leurs jeux un par un (ce qu’ils ne font jamais, on les connait ces branleurs ^^), Valve a décidé de supporter directement les APK Android. Ainsi, les devs qui ont déjà sorti leur jeu VR sur Meta Quest pourront donc le balancer sur Steam sans effort supplémentaire. C’est pas con, hein ? (à prononcer avec l’accent ch’ti). Et d’ailleurs, Walkabout Mini Golf sera le premier jeu Android officiel sur Steam. Si vous l’avez déjà acheté sur Steam, vous aurez donc accès à la version Android le jour du lancement du Steam Frame… pas besoin de repasser à la caisse et ça c’est cool !

Et alors pourquoi ça s’appelle Lepton ?

Hé bien parce que Valve aime bien les particules apparemment. Proton, Lepton… bientôt Neutron ? En attendant, le logo est une grenouille, ce qui n’a aucun rapport avec les particules mais on va pas chipoter.

Une fois encore, ce qui me fait vraiment kiffer dans cette histoire, c’est toujours cette même stratégie de Valve qui fait exactement comme avec le Steam Deck. En gros, leur move c’est que si les studios ne veulent pas développer en natif Linux, c’est pas grave… Ils feront tourner eux-même ce qu’ils ont déjà au catalogue. Avec Proton, ils ont récupéré tout le catalogue Windows et avec Lepton, ils vont récupérer tout le catalogue Meta Quest. Et comme le GPU du Steam Frame est 25% plus puissant que celui du Quest 3 (et même 30% en pratique parce que Meta bride un peu le sien), les jeux tourneront potentiellement mieux.

Reste maintenant une question que tout le monde se pose : Est-ce que Lepton arrivera sur Steam Deck ? Bah oui, ce serait logique car le Steam Deck a un écran tactile, des contrôleurs intégrés…etc et ce serait donc parfait pour les jeux Android. M’enfin, pour l’instant, Valve n’a rien confirmé, mais franchement ce serait bête de s’en priver.

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Valve ressuscite les Steam Machines - Un coup de poker qui pourrait marcher

Par : Korben
13 novembre 2025 à 09:42

Vous vous rappelez des Steam Machines ?

Mais siiii, ces mini-PC gaming sous Linux que Valve avait lancés en 2015 et qui ont été un échec total ?

Hé bien j’ai une bonne nouvelle pour vous ! Valve remet le couvert ! Peut-être que cette fois, le marché est mature ? Qui sait ? En effet, hier, la boîte a annoncé 3 nouveaux produits hardware pour début 2026 : La Steam Machine (un mini PC gaming), le Steam Frame (un casque VR), et le Steam Controller (une nouvelle version de leur manette). Bref, tout ce qui avait foiré la première fois, sauf que cette fois, ils ont dix ans d’expérience en plus, donc j’ai bon espoir !

Cette nouvelle Steam Machine , c’est donc un cube de 16 cm de côté qui tourne sous SteamOS avec dedans un CPU AMD Zen 4 de 6 cœurs, un GPU semi-custom AMD RDNA3, 16GB de DDR5 + 8GB de VRAM GDDR6, et un SSD de 512GB ou 2TB selon les versions. Retenez juste que c’est 6 fois plus puissant que le Steam Deck et c’est capable de faire tourner des jeux en 4K à 60 fps avec l’aide d’ AMD FSR .

Voilà, encore une fois, pas besoin de Windows , tout fonctionne nativement sous Linux grâce à Proton. Y’a qu’à brancher ça sur votre TV, vous allumez, ça marche.

Alors pourquoi est ce que Valve retente le coup aujourd’hui ?

Hé bien parce que le monde a changé les amis ! Souvenez vous qu’en 2013, jouer sous Linux c’était une grosse blague… Proton n’existait pas, SteamOS était pourri, et les constructeurs tiers qui fabriquaient les Steam Machines livraient des machines chères et mal optimisées. Mais maintenant, le Steam Deck a prouvé que SteamOS fonctionnait très bien, que Proton faisait tourner 80% du catalogue Steam sans aucun souci, et que les gens acceptaient enfin de jouer sur autre chose que Windows. Et la grosse différence aussi c’est que Valve contrôle maintenant toute la chaîne, du hardware, à l’OS en passant par la distribution des jeux.

L’autre nouveauté c’est le Steam Frame . C’est leur casque VR standalone équipé d’un Snapdragon 8 Gen 3, de SteamOS, d’un écran LCD 2160x2160 par œil, un FOV de 110° (c’est le champs visuel), un taux de rafraichissement de allant de 72 à 144Hz, 16GB de RAM, et un stockage de 256GB ou 1TB selon les versions.

Et surtout, le casque fait du foveated streaming. Je ne connaissais pas avant aujourd’hui mais en gros, c’est une techno qui optimise la qualité d’image là où vous regardez, ce qui permet de réduire les besoins en bande passante par 10x. Et surtout, plus besoin d’un PC relié au casque. Vous streamez directement depuis votre Steam Machine ou votre PC via un adaptateur USB wireless 6GHz Wi-Fi 6E. Ou alors vous jouez directement sur le casque mode autonome.

Puis le Steam Controller revient aussi en version 2.0 avec des sticks magnétiques TMR (Tunneling Magnetoresistance), des trackpads, du gyro, des boutons grip, et 35 heures d’autonomie. Et il est compatible avec tout : PC, Steam Deck, Steam Machine, Steam Frame (mais pas Xbox d’après ce que j’ai vu).

Et comme SteamOS est un fork d’Arch Linux avec une approche “image immuable”, ça veut dire que vous pouvez installer ce que vous voulez dessus (distrobox, environnement de dev, émulateurs), et transformer votre Steam Machine en station de travail ou en serveur multimédia sans tout casser. Bref, ce serait potentiellement une console ouverte et si le prix est OK (il n’a pas encore été annoncé mais à vue de nez, je dirais dans les 600-800 balles), ça risque de faire un carton car les gens vont pouvoir jouer ET bidouiller avec !

Par exemple installer RetroArch pour l’émulation, monter un serveur Plex, coder dessus avec VS Code…etc. A mon sens, ça ne cible pas le grand public, mais plutôt les 20 à 30% de joueurs PC qui savent utiliser un ordi ^^.

Voilà, ces 3 produits sortiront au printemps 2026 donc vous pouvez commencer à préparer votre tirelire.

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90% des jeux Windows tournent maintenant sur Linux !

Par : Korben
29 octobre 2025 à 09:32

Vous vous souvenez quand jouer sous Linux, c’était une grosse blague ? Vous installiez votre distribution préférée, vous lanciez Steam , et vous vous rendiez compte que la moitié de votre bibliothèque était inaccessible… Alors vous deviez soit garder un dual boot Windows, soit accepter de ne jouer qu’à une poignée de titres pas ouf.

Et bien ça, mes amis, c’est du passé !

En effet, selon les dernières données de ProtonDB compilées par Boiling Steam , près de 90% des jeux Windows se lancent maintenant sur Linux. Pas 90% qui plantent au bout de 5 minutes hein mais vraiment 90% qui démarrent, qui tournent, et qui se jouent jusqu’au bout. C’est une progression de dingue si on compare avec encore il y a 5 ans, où on était plutôt autour de 50% de compatibilité.

Pour rappel, ProtonDB , c’est la base de données communautaire qui recense les rapports de compatibilité des joueurs Linux qui testent leurs jeux, notent ce qui fonctionne ou pas, et partagent leurs résultats. Le système de notation est d’ailleurs assez simple. “Platinum”, c’est le jeu qui tourne parfaitement sans rien toucher. “Gold”, ça marche presque out of the box mais il faut un peu bricoler. “Silver”, c’est jouable mais imparfait. “Bronze” se situe entre Silver et Borked. Et “Borked”, c’est mort de chez mort, le jeu refuse même de se lancer.

Et les derniers chiffres montrent que la catégorie Borked, c’est-à-dire les jeux complètement cassés, est tombée à environ 10%. Il y a 3 ans, on était encore à 20%. La catégorie “Platinum” a elle-même grimpé à 42% des nouvelles sorties en octobre dernier, contre 29% l’année précédente. Cela veut dire que presque la moitié des nouveaux jeux sortent avec une compatibilité parfaite sur Linux dès le premier jour ! Qui aurait pu prédire comme dirait l’autre ?

Quoiqu’il en soit, cette évolution, on la doit en grande partie à Proton, la couche de compatibilité développée par Valve, c’est-à-dire l’outil qui traduit les appels DirectX de Windows en Vulkan pour Linux. Proton s’appuie sur Wine, le projet historique qui permet de faire tourner des applications Windows sur Linux depuis des décennies, mais Valve a mis le super paquet pour optimiser tout ça spécifiquement pour ses jeux, surtout depuis le lancement de son Steam Deck en 2022.

Le Steam Deck, c’est la console portable de Valve qui tourne sous SteamOS qui est une distribution Linux. Du coup, Valve avait besoin que les jeux Windows fonctionnent parfaitement sur leur machine. La pari était risqué mais ils l’ont relevé avec succès en investissant massivement dans Proton. Ainsi, 80% des 100 jeux les plus populaires sur Steam tournent maintenant de façon quasi-parfaite sur Linux et croyez le ou non, certains jeux tournent même plus vite sur Linux que sur Windows, grâce à une gestion plus efficace des ressources système. Y’a le même phénomène sur ROG Xbox Ally d’ailleurs…

Et surtout Proton 10, la dernière version sortie cette année, apporte encore des améliorations folles et des correctifs spécifiques pour des jeux comme The Finals, Deadlock, Dune Awakening, ainsi que des optimisations pour VRChat (un monde virtuel assez populaire sur lequel je n’ai encore jamais mis les pieds… va falloir remédier à ça je pense).

Valve sort également des versions expérimentales et des hotfixes assez régulièrement pour résoudre les problèmes au fur et à mesure qu’ils sont signalés. C’est un travail acharné et continu de leur part et ça paye enfin !!

Concernant les jeux qui ne fonctionnent pas, le plus gros problème reste les anti-cheats, c’est-à-dire les logiciels de détection de triche utilisés dans les jeux en ligne. Easy Anti-Cheat et BattlEye, les deux plus populaires, supportent officiellement Linux depuis quelques années mais les développeurs doivent activer manuellement ce support pour chaque titre. C’est une case à cocher et malheureusement, beaucoup ne le font pas, soit par flemme, soit parce qu’ils ne considèrent pas Linux comme une priorité.

Je pense par exemple à March of Giants qui détecte Wine et Proton et refuse de démarrer ou encore Blade and Soul NEO qui nécessite des configurations spécifiques. Il y a aussi Sickly Days et Summer Traces qui demandent des overrides de DLL. Tout ceci, ce sont des blocages “intentionnels” et pas des incompatibilités techniques. Les dev pourraient activer le support Linux en 5 minutes, mais ils ne le font pas. Bouuuuh !

Les DRM, c’est-à-dire les systèmes de protection anti-copie, posent aussi des problèmes. En général, Denuvo fonctionne bien, mais certaines implémentations plantent sous Linux et certains éditeurs refusent de corriger ces problèmes parce qu’ils considèrent que le marché Linux est trop petit. C’est donc un cercle vicieux. Mais comme vous pouvez le voir, la situation évolue et le fait que Windows 10 arrive en fin de support pourrait aussi pousser pas mal de joueurs vers Linux.

Sans parler de Windows 11 qui impose des restrictions matérielles que beaucoup de PC ne remplissent pas, et comme tout le monde n’a pas envie de racheter une machine récente juste pour continuer à jouer, SteamOS est une planche de salut ! Bref, si vous de votre côté, vous vous sentez enfin chaud pour Linux, vous pouvez installer SteamOS sur un PC classique ou utiliser n’importe quelle distribution Linux avec Steam et Proton activé : Ubuntu, Fedora, Arch, peu importe. Steam détectera automatiquement que vous êtes sur Linux et proposera Proton pour les jeux Windows.

Vous cliquez sur Jouer, et ça marche. Ou pas, mais dans 9 cas sur 10, ça marche.

Et n’oubliez pas avant d’acheter un titre, d’aller sur protondb.com . Vous cherchez le jeu, et vous voyez si d’autres joueurs Linux l’ont fait tourner. S’il est Platinum ou Gold, pas de souci. S’il est Silver ou Bronze, lisez bien les commentaires pour voir quelles manips sont nécessaires. Et s’il est Borked, passez votre chemin ou attendez que quelqu’un trouve une solution…

Quoiqu’il en soit, je trouve que c’est une bonne nouvelle pour les gamers et pour les linuxiens. La progression est lente mais constante et comme Valve continue d’améliorer Proton, que les développeurs de Wine ajoutent du support pour les nouvelles APIs Windows, et que certains éditeurs commencent à activer le support anti-cheat pour Linux, on arrivera bientôt à du 100% et vous verrez, à un moment, la tendance s’inversera et certains jeux, demain, ne tourneront même plus sous Windows mais uniquement sous Linux…

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