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La vraie vie - Le documentaire qui filme l'absurde dans un jeu vidéo

Par : Korben
1 octobre 2025 à 11:51

Voici un documentaire qui va vous faire tourner la tête. Ça s’appelle La vraie vie , et c’est une série ARTE réalisée par Ekiem Barbier et Guilhem Causse qui a embarqué le comédien Victor Assié dans une aventure complètement barrée. Le concept c’est de tourner un documentaire entièrement dans un jeu vidéo de simulation de vie.

Dans ce film, Victor découvre un serveur de jeu où les gens s’amusent volontairement à jouer les fonctionnaires, les policiers ou les garagistes dans une petite bourgade virtuelle qu’ils ont eux-mêmes construite. Victor doit alors se faire une place parmi ces joueurs, trouver du boulot, gagner de l’argent, respecter le code de la route.

Bref, refaire exactement ce qu’il fait déjà dans la vraie vie, mais avec son avatar 3D.

Les réalisateurs n’en sont pas à leur coup d’essai car en 2023, ils ont sorti Knit’s Island, un documentaire tourné dans DayZ qui a remporté le Prix du Jury et le Prix FIPRESCI au festival Visions du Réel en Suisse. Pour ce film, leurs avatars ont passé 963 heures dans ce monde post-apocalyptique à rencontrer des communautés de joueurs et à filmer leurs interactions. Le machinima , cette technique qui consiste à créer des films avec des moteurs 3D de jeux vidéo, existe depuis une trentaine d’années, mais Knit’s Island était le premier à tenter un format long pour le cinéma.

Barbier et Causse se connaissent depuis l’École des Beaux-Arts de Montpellier et en 2016, ils ont même formé un groupe de recherche qui questionne le rapport à la réalité dans les jeux vidéo en ligne. Leur premier film, Marlowe Drive en 2017, était déjà un documentaire exploratoire tourné dans GTA V Online.

Pour La vraie vie, ils ont donc choisi un serveur de jeu de rôle basé sur le moteur d’Arma 3. Contrairement aux serveurs GTA RP français sur FiveM qui simulent la vie urbaine avec des poursuites de police et du crime organisé, ce serveur mise tout sur l’absurde bureaucratique. Victor doit donc passer son permis de conduire, acheter un téléphone portable, trouver du travail. À un moment, il se fait même arrêter pour excès de vitesse et le policier lui fait tout un speech sur les dangers de sa conduite imprudente. Un autre fois, il essaie désespérément de faire un spectacle de théâtre mais personne ne veut l’écouter, alors il récite du texte au milieu de la route.

Ce qui ressort du documentaire, je trouve, c’est cette observation assez vertigineuse que certains préfèrent la vie dans une communauté virtuelle à la solitude du monde réel. Les joueurs parlent du serveur comme de leur île et appellent la réalité “le continent”. Sur l’île, il y a de l’inflation, des jobs de service, des contraintes administratives, exactement comme dans la vraie vie, mais avec le choix assumé d’y être.

La série fait 5 épisodes de 24 minutes et utilise le format machinima de bout en bout. Pas de coupures vers le monde réel, pas d’interviews face caméra. Juste Victor qui essaie de survivre dans ce monde étrange peuplé de vrais joueurs qui prennent leur rôle très au sérieux. La vraie vie a même été sélectionnée à Canneseries 2025 dans la compétition séries documentaires et aux Visions du Réel 2025 est est disponible sur arte.tv et YouTube.

Voilà, pour tous ceux qui s’intéressent aux mondes virtuels et à ce besoin irrésistible de trouver en ligne un exutoire à la vraie vie, ce documentaire pose pas mal de bonnes questions : Pourquoi rejouons-nous notre quotidien dans des jeux vidéo ? Qu’est-ce que ça dit de notre rapport au monde réel ? Et surtout, pourquoi certains trouvent plus de sens à conduire un camion virtuel qu’à faire la même chose dans la vraie vie ?

Après avoir vu le documentaire, on fini quand même par se demander si notre propre vie n’est pas déjà un jeu de rôle dont on a oublié les règles…

L'histoire de celui qui a prédit la mort de DOOM

Par : Korben
17 septembre 2025 à 11:14

Et si je vous disais qu’un mec a réussi à prédire l’avenir avec la précision d’un oracle ? Et pas une vague prédiction à la Nostradamus où on peut interpréter n’importe quoi… Non, non, une vraie prédiction scientifique du style : “Ce truc devrait crasher vers septembre 2025”. Et devinez quoi ? Ça a effectivement crashé.

L’histoire commence en 2023, quand un certain Minki décide de tester une théorie complètement barrée. Le mec lit un article technique sur le moteur de DOOM et remarque un truc bizarre : une variable qui compte les démos du jeu qui s’incrémente en permanence, y compris quand une nouvelle démo commence. Cette variable se compare constamment avec sa valeur précédente, mais elle continue de grimper, encore et encore, jusqu’à… jusqu’à quoi exactement ?

Bah justement, c’est là que ça devient intéressant car Minki sort sa calculatrice et commence à faire ses petits calculs. Il sait que selon la documentation technique de DOOM , le moteur utilise des integers 16 bits pour optimiser les performances. Traduction pour les non-geeks : les nombres ont une limite, et quand on la dépasse, c’est le drame ! Un peu comme quand vous essayez de rentrer votre gros cul dans un ascenseur bondé. Sauf qu’ici, au lieu d’un ascenseur bloqué, on a un jeu qui explose.

Donc notre ami fait ses calculs et arrive à cette conclusion : DOOM devrait crasher après environ 2 ans et demi de fonctionnement continu. Et franchement, qui penserait à vérifier un truc pareil ? La plupart d’entre nous, on lance DOOM pour se défouler 30 minutes et on passe à autre chose. Mais minki, lui, il voit plus loin.

Alors il fait quoi ? Il prend un vieux PDA (si si, ces trucs qu’on utilisait avant les smartphones), il bricole une alimentation avec des batteries 18650 et un chargeur USB branché sur son routeur, et il lance DOOM. Puis il attend. Deux ans et demi. Pour de vrai.

Pendant ce temps, vous et moi, on a changé trois fois de téléphone, bingé 47 séries Netflix, survécu à François Bayrou, vu l’IA devenir mainstream… Et Minki ? Bah lui, il avait DOOM qui tournait dans un coin de son appart…

Et le plus dingue, c’est que ça a marché exactement comme prévu. Selon le post original sur LenOwO , le jeu a crashé “seulement quelques heures après avoir passé les deux ans et demi”. Boom. Prédiction confirmée. Le mec a calculé la mort de DOOM avec une précision chirurgicale.

Ici, pas besoin d’exploits sophistiqués ou d’outils de pentest dernier cri. Juste de la curiosité, des maths, et une patience de moine tibétain. Et c’est comme ça que Minki a transformé un bug théorique en prédiction concrète, puis en réalité observable.

En fait, les bugs d’overflow de DOOM sont légion . Si vous avez plus de 64 lignes défilantes, ça crash. Si une balle traverse plus de 128 objets, ça bug. Si vous construisez une zone de plus de 2500 unités de hauteur, le moteur panique. C’est un peu comme si le jeu était construit sur un château de cartes, où chaque limite non vérifiée est une catastrophe qui attend son heure.

Bref, vous l’aurez compris, cette expérience c’est bien plus qu’un simple “j’ai fait tourner DOOM pendant longtemps lol”. C’est une démonstration de la prédictibilité des systèmes informatiques. Ça montre que quand on comprend vraiment comment un programme fonctionne, on peut littéralement voir dans l’avenir…

Bien joué Minki !

Mirage 2 - le moteur de jeu IA qui génère des mondes en temps réel

Par : Korben
22 août 2025 à 12:21

Toutes les nuits, en m’endormant, je me pose la question suivante : “Et si on pouvait créer un jeu vidéo juste en le décrivant ?

Non, c’est faux, je m’endors en 30 secondes chrono comme une merde, épuisé par une journée à écrire sur ce site. Mais n’empêche, décrire un jeu vidéo et y jouer, bah figurez-vous que c’est maintenant possible avec Mirage 2.

DynamicsLab AI vient en effet de lancer ce qu’ils appellent un Generative World Engine, c’est à dire un modèle général qui vous permet de créer, jouer et transformer n’importe quel monde instantanément. Et ce n’est pas juste pour les jeux, mais pour n’importe quel monde interactif que votre imagination peut créer.

Ce qui est cool surtout c’est qu’on peut maintenant uploader nos propres images… un croquis, un concept art, une photo, même un dessin d’enfant aux crayons, et hop Mirage 2 les transforme en environnements jouables. Vous y décrivez ensuite ce que vous voulez voir apparaître comme une ruelle pour vous échapper, changer d’apparence, de décor… etc et le moteur intègre votre demande instantanément dans le jeu en cours.

Ainsi, là où les précédents moteurs neuronaux comme Oasis ou GameNGen de Google se contentaient de rejouer des séquences pré-entraînées, Mirage 2 permet aux joueurs d’éditer, d’étendre et de créer des mondes entièrement nouveaux.

C’est le futur des jeux en monde ouvert mes amis ! Et cerise sur le gâteau : vous pouvez partager vos mondes créés avec vos potes qui peuvent ensuite les explorer et y jouer.

Niveau contrôles, on peut basculer entre contrôle textuel, clavier et manette de façon fluide. Vous tapez par exemple “spawn une moto”, l’instant d’après vous la pilotez avec les touches directionnelles. Avec une latence d’environ 200ms et la possibilité de jouer pendant plus de 10 minutes d’affilée, c’est déjà impressionnant pour de la génération pure.

Sous le capot, Mirage 2 repose sur ce qu’ils appellent un “modèle de diffusion autorégressif basé sur des transformers”. En gros, c’est une IA qui a appris à comprendre et générer des séquences de jeu cohérentes en puisant dans une énorme base de données de gameplay collectée sur internet. Et ça tourne sur un seul GPU (celui de la machine de l’utilisateur), donc pas besoin d’une ferme de serveurs.

D’ailleurs, comparé à Genie 3 de DeepMind annoncé récemment, Mirage 2 a l’avantage d’être jouable maintenant… C’est pas juste une n-ième démo tech qu’on peut voir que sur YouTube.

Notez que l’équipe derrière DynamicsLab AI ce sont des anciens de Google, Nvidia, Amazon, SEGA, Apple et Microsoft et ils positionnent leur technologie comme un nouveau média où les jeux ne se téléchargent plus, mais s’imaginent, se promptent et se vivent….

Bien sûr, vous verrez en testant, c’est encore loin d’être parfait. Les virages à droite peuvent parfois bugger, les transitions rapides génèrent des variations visuelles bizarres, et le contrôle des personnages demande encore du travail. Mais quand on voit ce que ça donne aujourd’hui et qu’ils sont passés de Mirage 1 à Mirage 2 en seulement un mois, j’imagine facilement ce que ça va donner dans 2-3 ans.

On va peut-être passer d’un modèle où les développeurs créent des mondes fixes qu’on explore, à un système où chaque joueur co-crée son expérience en temps réel. Je sens que ça va encore faire grincer des dents mais les possibilités pour les plateformes créatives sont énormes car ça va permettre d’offrir un contenu personnalisé instantané, des formats infiniment rejouables, et surtout une barrière d’entrée à la création réduite à une simple idée.

Si ça vous chauffe de tester Mirage 2 directement dans votre navigateur, c’est par ici : demo.dynamicslab.ai

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