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LockBit revendique la cyberattaque contre l’Hôpital Simone Veil de Cannes !

Le gang de ransomware LockBit a revendiqué la cyberattaque contre l'Hôpital Simone Veil de Cannes ! Cet acte malveillant s'est déroulé il y a deux semaines. Voici les dernières informations !

Souvenez-vous : dans la nuit du 15 au 16 avril 2024, l'Hôpital Simone Veil de Cannes a été victime d'une cyberattaque. Cet incident de sécurité a eu un impact important sur l'Hôpital, contraint de fonctionner en mode dégradé et de reporter certains rendez-vous.

Le redoutable groupe de cybercriminels LockBit est de retour ! Pourtant, il a été fortement perturbé et contrarié par l'opération Cronos menée par les forces de l'ordre de 10 pays, en février dernier. Lors de cette opération, des serveurs de LockBit ont été saisis et les autorités étaient parvenus à publier un outil de déchiffrement pour permettre à certaines victimes de récupérer leurs données. Deux mois après cette opération, les cybercriminels de LockBit s'en sont pris à cet hôpital français.

En effet, ceci semble être de l'histoire ancienne, car ce 30 avril 2024, le groupe de LockBit a revendiqué la cyberattaque contre l'Hôpital Simone Veil de Cannes. L'établissement a été référencé sur le site de LockBit :

Source : Numerama

Désormais, l'Hôpital Simone Veil de Cannes doit payer la rançon demandée par les pirates, sinon les données volées lors de la cyberattaque seront divulguées. En plus de chiffrer les données, les cybercriminels de LockBit ont pour habitude d'exfiltrer les données pour mettre la pression à leur victime. Dans le cas présent, la direction devrait avoir pour consigne de ne pas payer la rançon, donc des données seront certainement publiées.

Pour le moment, l'Hôpital Simone Veil de Cannes n'a pas confirmé ces informations. À suivre.

Source

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Analysez vos partages de fichiers Active Directory avec Snaffler pour protéger vos données

I. Présentation

Dans cet article, nous allons explorer la problématique du stockage d'informations sensibles dans les partages de fichiers d'un système d'information et des conséquences que la mauvaise gestion des permissions et les négligences humaines peuvent avoir. Je vous partagerai mon retour d'expérience à ce sujet et notamment pourquoi il s'agit d'un incontournable dans le mode opératoire d'un attaquant lors d'une cyberattaque.

Nous allons également apprendre à utiliser l'outil Snaffler, qui peut être utilisé par la blue team (équipe de défense du SI) afin d'avoir une démarche proactive sur ce sujet et complémentaire vis-à-vis des autres bonnes pratiques de sécurité que nous allons évoquer.

Snaffler est un outil qui permet d'automatiser la recherche d'informations sensibles dans tous les partages de fichiers des systèmes du domaine. Cela grâce à de la découverte automatique de partage ainsi que des règles pré-conçues et personnalisables.

II. Partage réseau et informations sensibles

Les diverses missions que j'ai accomplies en tant qu'auditeur en cybersécurité et pentester m'ont conduit à la conclusion suivante : il est presque impossible de garantir qu'une donnée sensible n'est pas accessible à un utilisateur non légitime dans les partages réseau.

La recherche de fichiers contenant des mots de passe ou des données techniques sensibles est toujours une opération fructueuse via un compte authentifié sur le domaine.

La multitude de groupes, sites géographiques, permissions, ACL, partages, dossiers et sous-dossiers multipliée par la négligence, les mauvaises pratiques humaines et l'historique du SI font que dès qu'un attaquant compromet un compte utilisateur sur un domaine, il parvient à obtenir des identifiants grâce à une recherche d'information dans les partages de fichier. Ces identifiants peuvent être stockés dans :

  • des fichiers bureautiques;
  • des fichiers textes;
  • des coffres-fort de mots de passe;
  • des fichiers de configuration;
  • le code source d'une application web;
  • des disques dur de machines virtuelles;
  • des archives contenant un ou plusieurs des items précédents;
  • etc.

Le stockage d'informations sensibles dans les partages réseau des serveurs d'une entreprise est plutôt commun. C'est exactement le but de ces services : stocker les informations critiques de l'entreprise sur ses propres serveurs, au sein de son propre système d'information.

Cependant, c'est la gestion des permissions d'accès à ces informations qui pose majoritairement un problème. Une fois que l'attaquant obtient un compte valide du domaine, il peut alors profiter des droits de cet utilisateur, les groupes métiers auquel il appartient donneront de fait accès aux données relatives à son contexte métier.

Ça, c'est dans le meilleur des cas. Dans la réalité, le fait de disposer de n'importe quel compte utilisateur valide sur le domaine permet de profiter des droits permissions aux groupes "Tout le monde" et "Utilisateurs authentifiés". Ce sont les droits accordés à ces groupes sur les partages de fichiers qui sont généralement beaucoup trop permissifs. Et pour cause, lorsque l'on souhaite partager un dossier, celui-ci intègre par défaut une ACL de lecture sur le groupe "Tout le monde" (qui comprend "Utilisateurs authentifiés"), qu'il faut manuellement supprimer :

Pour rappel, Le groupe "Authenticated Users/Utilisateurs authentifiés" englobe tous les utilisateurs dont l'authentification a été vérifiée lors de leur connexion. Cela inclut à la fois les comptes d'utilisateurs locaux et ceux provenant de domaines de confiance. Le groupe "Tout le monde" inclut tous les membres du groupe "Utilisateurs authentifiés" ainsi que le compte intégré Invité, et divers comptes de sécurité intégrés (SERVICE, LOCAL_SERVICE, etc.).

Il faut aussi intégrer le fait que plus l'attaquant compromettra de compte utilisateur, plus il profitera des nouveaux privilèges obtenus pour accéder à de nouveaux partages et dossiers réseau en fonction des groupes d'appartenances des groupes compromis.

Par négligence, facilité ou ignorance des conséquences, il est très fréquent que la plupart des partages de fichiers soient accessibles aux membres du groupe "Utilisateurs authentifiés" du domaine, c'est-à-dire tous les utilisateurs.

Également, il faut connaitre et noter la différence entre les permissions appliquées les partages réseau et les permissions NTFS (appliquées sur les dossiers et sous-dossiers de ces partages). Ces permissions NTFS permettent de gérer les permissions des différents dossiers à l'intérieur d'un partage de fichier, en autorisant ou interdisant l'accès à des dossiers spécifiques. Dans les faits, cela permet donc de définir de façon granulaire qui a accès à quel dossier, mais cela rajoute de la complexité de gestion qui peut mener à des erreurs, des oublis, etc.

Pour mieux comprendre la différence entre permissions NTFS et permissions des partages, je vous invite à consulter notre article à ce sujet : Serveur de fichiers – Les permissions NTFS et de partage, résumé dans la vidéo ci-dessous :

Il est à noter que par "informations sensibles", la première idée qui vient en tête est bien sûr le mot de passe d'un compte privilégié du domaine. Dans un contexte d'entreprise, il peut s'agit également de données métiers (secrets industriels), d'informations financières et bancaires, mais aussi d'informations personnelles (RGPD) concernant les clients ou les salariés de l'entreprise. Nous verrons par la suite que ce détail à une importance pour la red team (attaquant), mais aussi pour la blue team (défenseur) qui souhaite avoir une démarche proactive et rechercher elle-même l'exposition excessive de données dans les partages réseaux.

Lors d'une cyberattaque, pour accomplir cette tâche de manière complète, la red team doit opérer de la façon suivante :

  1. Énumérer les hôtes du domaine.
  2. Énumérer les services de partage de fichiers présents sur ces hôtes.
  3. Énumérer les partages exposés et les permissions d'accès avec l'utilisateur courant.
  4. Parcourir chaque dossier et chaque fichier accessible à la recherche d'informations sensibles.

Vous l'imaginez bien, cette tâche est fastidieuse et ne peut être menée à bien dans un délai raisonnable. C'est pourquoi des outils ont été créés pour l'automatiser de façon efficace. De plus, ces opérations sont fréquentes dans le mode opératoire des attaquants et disposent de leur propre TTP dans le framework MITRE ATT&CK, preuve qu'il s'agit d'un sujet à prendre au sérieux :

Prenez notamment le temps de jeter un œil à la section "Procedure Examples" du TTP T1083. Cette section liste les cas avérés et documentés de cyberattaque ayant exploité ce TTP. Ici, près de 350 cas sont répertoriés.

III. Gestion des droits sur les partages réseaux : les bonnes pratiques standard

La gestion des permissions sur les partages réseau est une tâche à la base simple, qui devient très complexe dans un contexte réel d'entreprise. Il faut à la fois permettre la collaboration entre les utilisateurs, s'assurer que le principe de moindre privilège est respecté et garder un œil sur le respect des bonnes pratiques et directives données.

Le principe de moindre privilège est un concept fondamental en cybersécurité. Il consiste à n'accorder à un utilisateur, un processus ou un objet uniquement les privilèges nécessaires à l'accomplissement de ses tâches, et ce, sans accorder de droits superflus.

Ce principe vise à limiter les risques en réduisant la surface d'attaque potentielle. Il est souvent mis en avant lors de la gestion des droits d'accès pour souligner l'importance de mettre en place un modèle de privilèges granulaire, afin de minimiser les risques d'exploitation par des attaquants.

Les mesures "traditionnelles" de sécurité à prendre concernant la gestion des permissions d'accès aux partages de fichiers sont les suivantes :

  • S'assurer que les partages de fichiers ne sont pas accessibles en mode anonyme : cela peut paraitre étonnant, mais c'est beaucoup plus fréquent qu'on ne le croit d'après mes expériences.
  • Définir un modèle de droit clair et efficace, adapté au contexte de sécurité de l'entreprise. Pour trouver un modèle "standard" de sécurité, vous pouvez notamment consulter cet article sur la méthode AGDLP : AGDLP – Bien gérer les permissions de son serveur de fichiers.
  • S'assurer d'avoir une équipe formée sur le sujet : la gestion des droits sur les partages de fichiers peut avoir quelques secrets. Il faut s'assurer que notre équipe est techniquement formée, mais qu'elle connait aussi les bonnes pratiques internes de l'entreprise afin de savoir s'il y est légitime que tel groupe accède à telle information. On peut citer la directive n°1 du guide d'hygiène de l'ANSSI : Former les équipes opérationnelles à la sécurité des systèmes d’information.
  • Sensibiliser et former les utilisateurs concernant la manipulation, le stockage et la partage d'informations sensibles au quotidien, au sein d'une équipe ou avec des utilisateurs externes : On peut citer la directive n°2 du guide d'hygiène de l'ANSSI : Sensibiliser les utilisateurs aux bonnes pratiques élémentaires de sécurité informatique.
  • Archiver les données qui ne sont plus utilisées afin de réduire la surface d'attaque. Il est évident que si une donnée n'est plus exposée, elle ne pourra être compromise.

Même avec toutes ces bonnes pratiques, qu'est-ce qui empêcherai un utilisateur de stocker le mot de passe du compte X (ex-Twitter) de l'entreprise dans un fichier texte sur le partage "\\SRV-FICHIER\Communs\Communication", pour l'échanger plus facilement avec ses deux collègues du pôle communication ?

IV. Démarche proactive de recherche d'informations sensibles dans les partages

A. Snaffler : automatiser la recherche d'information sensibles

En complément des mesures et bonnes pratiques listées dans la section précédente, la blue team peut souhaiter avoir une démarche proactive et utiliser elle-même les outils et méthodes des attaquants. Cela dans le but de vérifier que les mesures de sécurité sont efficaces et bien implémentées au travers des vérifications régulières. C'est ici que Snaffler entre en jeu.

Snaffler est un exécutable plutôt simple d'utilisation au regard de la charge de travail qu'il permet d'économiser. Comme indiqué précédemment, dans son utilisation standard, celui-ci va

  1. Se connecter à l'Active Directory et lister les objets "Ordinateur".
  2. Se connecter à chaque ordinateur afin de lister les partages de fichiers exposés.
  3. Vérifier les droits de lecture sur chacun des partages, dossiers et sous-dossiers avec l'utilisateur courant.
  4. Lister les fichiers et sélectionner les plus intéressants.
  5. Lire le contenu de chacun des fichiers accessibles dans ces partages en fonction des règles de recherche configurées.

À chaque étape de ce processus sont appliquées des règles de matching afin de déterminer si le partage, répertoire ou fichier est intéressant ou doit être mis de côté. Ce processus peut être schématisé de la façon suivante :

Schéma macro du fonctionnement de Snaffler.
Schéma macro du fonctionnement de Snaffler.

B. Utiliser Snaffler au sein d'un domaine Active Directory

Soyez vigilant à utiliser cet outil que si vous y êtes autorisé. Pour rappel : Code pénal : Chapitre III : Des atteintes aux systèmes de traitement automatisé de données

Maintenant que nous avons introduit le sujet, passons à l'action. Il faut bien sûr commencer par télécharger l'exécutable depuis son dépôt Github : Github - Snaffler.

Attention, il faut également savoir que le binaire "Snaffler.exe" peut être détecté comme malveillant par certains EPP et EDR, le binaire étant autant utilisé par les défenseurs que par les attaquants, il est normal que des solutions de sécurité le catégorisent ainsi :

Analyse VirusTotal de la dernière version de Snaffler.exe.
Analyse VirusTotal de la dernière version de Snaffler.exe.

D'après cette analyse VirusTotal réalisée sur la dernière version de Snaffler, 43 des 73 produits de sécurité utilisés considèrent le binaire comme malveillant. Il faudra donc certainement passer par une mise en liste blanche du binaire.

Snaffler est open-source, vous pouvez donc étudier son code source avant exécution sur votre système d'information.

Le plus simple pour avoir une vue rapide de ses capacités et de l'exécuter depuis un poste du domaine avec un utilisateur "non privilégié" du domaine.

Cependant, les choix de l'utilisateur et de la position sur le réseau du système utilisé ont ici leur importance et doivent refléter la situation de l'attaquant tel que souhaité dans votre simulation. S'agit-il d'un compte RH, stagiaire ou d'un membre de l'équipe IT ? L'attaquant effectue-t-il sa recherche depuis le réseau Wifi invité, le poste utilisateur de l'accueil ?, etc. À ce titre, plusieurs itérations du même test peuvent être effectuées, en modifiant le compte utilisateur utilisé ou la position réseau du système émettant la recherche. Vous pourrez alors comparer les résultats obtenus.

Depuis un poste intégré au domaine et un compte utilisateur valide sur le domaine, j'utilise Snaffler de la façon suivante :

.\Snaffler.exe -s -v Data

L'option "-s" est utilisée ici pour rediriger la sortie vers le terminal et l'option "-v Data" est utilisée pour définir le niveau de verbosité. "Data" signifie ici que nous n'aurons que des informations à propos des données trouvées, aucune information de debug.

Pas d'authentification, pas de spécification de cible (même si cela est possible via les options). Snaffler va utiliser la session actuelle de l'utilisateur ainsi que les informations du domaine pour se connecter à l'Active Directory et commencer son énumération.

En fonction de votre système d'information, Snaffler peut s'exécuter pendant assez longtemps (j'ai déjà vu des cas où l'analyse prenait plusieurs heures). Cependant, vous devriez avoir des premiers résultats assez rapidement. Ceux-ci s'affichent au fil de l'eau.

Voici un exemple de résultat (cliquez sur l'image pour zoomer) :

Exemple de sortie produite par Snaffler avec découverte d'informations sensibles.
Exemple de sortie produite par Snaffler avec découverte d'informations sensibles.

A noter que pour une utilisation en live, cette première commande suffit. On peut toutefois stocker la sortie de Snaffler dans un fichier texte, ce qui est notamment intéressant lorsque la sortie produite est volumineuse :

snaffler.exe -s -v Data -o snaffler.log

Snaffler va alors écrire ses résultats dans un fichier dédié, qui pourra être parcouru après coup.

C. Comprendre les résultats de Snaffler

Comme vous pouvez le voir dans la capture ci-dessus, Snaffler peut être assez verbeux dans sa sortie. Lorsque l'on connait la structure de cet affichage, les choses deviennent cependant beaucoup plus simples. Dans un premier temps, on peut voir que Snaffler se connecte à tous les objets Ordinateurs retournés par sa requête LDAP (l'AD et un poste utilisateur dans mon cas) et liste les partages réseau disponibles (Cliquez sur l'image pour zoomer) :

Vue des systèmes et partages découverts par Snaffler dans la sortie standard.
Vue des systèmes et partages découverts par Snaffler dans la sortie standard.

À noter que j'effectue ma démonstration ici avec l'Administrateur du domaine, qui a donc accès à tous les répertoires partagés du domaine. En fonction de votre objectif (trouver absolument une donnée, où qu'elle soit, ou voir à quoi à accès tel profil utilisateur depuis telle position réseau), votre résultat pourra nettement différer.

Suite à cela, Snaffler commence à journaliser des informations à propos des fichiers qu'il trouve intéressant, ainsi que des extraits de ces fichiers (Cliquez sur l'image pour zoomer) :

Vue des fichiers et chaines de caractère découverts par Snaffler dans les partages de mon domaine.
Vue des fichiers et chaines de caractère découverts par Snaffler dans les partages de mon domaine.

Chaque ligne commence par le nom de l'utilisateur utilisé pour l'énumération ("[IT-CONNECT\Administrateur@AD01]" :

  • La première ligne nous indique qu'une règle de détection a trouvé un fichier intéressant (d'après son nom) : "confCons.xml". Les connaisseurs reconnaitront le nom d'un fichier de configuration de l'outil "mRemoteNG", utilisé pour stocker les connexions (nom, login, mot de passe) des connexions RDP, SSH, etc.
  • La seconde ligne est le résultat d'une règle de parsing du contenu d'un fichier et nous donne un extrait d'une donnée de ce même fichier de configuration. C'est souvent le plus intéressant et facile d'accès, car il s'agit de fichier "texte", facile à parser pour Snaffler. Mais, il ne faut pas forcément s'arrêter là.
  • La troisième ligne est à nouveau une règle de matching sur un nom de fichier. Snaffler a découvert un fichier de dump mémoire (".DMP"). Le chemin et nom complet du fichier (en violet) nous indique qu'il s'agit d'un dump mémoire du processus LSASS, notamment connu pour y stocker les identifiants et sessions des utilisateurs connectés. La structure du fichier n'étant pas du simple texte, Snaffler nous indique simplement sa présence et c'est à nous d'aller plus loin si l'on juge cela intéressant.

Pour mieux comprendre encore, voici la structure de chaque ligne de sortie Snaffler (cliquez sur l'image pour zoomer) :

Détails de la structure de sortie de Snaffler.
Détails de la structure de sortie de Snaffler.

La couleur a notamment une importance, elle détermine le niveau de certitude et d'intérêt que Snaffler a sur la présence d'une information recherchée :

  • Black : certitude que l'information ou le fichier découvert est sensible
  • Red : a de grande chance d'être ou de contenir une information sensible
  • Yellow et Green : peut présenter un intérêt, mais une investigation plus poussée est nécessaire

Ces niveaux de catégorisation sont inscrits dans les différentes règles de Snaffler. La découverte d'un champ "password=" dans un fichier sera Red alors que la découverte d'un script PowerShell sera Green. À ce titre, il est possible de filtrer la sortie de Snaffler pour n'afficher, par exemple, que les résultats Red ou Black :

.\Snaffler.exe -s -v Data -b 3

L'option "-b 3" entraine une journalisation de la catégorie Black uniquement (la plus élevée). Je vous recommande cependant de journaliser au moins à partir du niveau Red, qui sont en général pertinents. Pour cela, utilisez l'option "-b 2".

D. Réaliser une recherche locale de données via Snaffler

Nous avons pour le moment utilisé Snaffler dans son mode "par défaut", dans lequel il va lui-même chercher une liste d'hôtes auprès de l'Active Directory. Il est aussi possible de réaliser une exécution uniquement locale de Snaffler, ciblant le système du fichier de l'hôte sur lequel il est déposé, sans communication réseau et avec des chances de détection réduite pour un attaquant :

.\Snaffler.exe -s -v Data -i C:\

Via l'option "-i", on ordonne à Snaffler de ne pas faire de récupération d'hôte et de se fier à notre liste à la place. Cette option peut aussi être utilisée pour spécifier un partage précis sur un système de notre choix :

.\Snaffler.exe -s -v Data -i \\AD01.it-connect.tech\Partage_IT

Enfin, si l'on souhaite que Snaffler effectue une découverte des partages, mais pas des hôtes, on peut lui fournir une liste d'hôte à énumérer avec l'option "-n" :

.\Snaffler.exe -s -v Data -n AD01.it-connect.tech,DESKTOP-VAU6BQO.it-connect.tech

Ces deux dernières options sont intéressantes pour une analyse ciblée sur un serveur ou un partage donné.

V. Utilisation et configuration personnalisée de Snaffler

A. Comprendre le fonctionnement des règles Snaffler

Pour mieux comprendre le fonctionnement de Snaffler, il faut savoir que celui-ci effectue une recherche et catégorisation progressive des fichiers et informations en fonctions des règles fournies. D'abord, il va rechercher les fichiers dans tous les partages, dossiers et sous-dossiers sur lequel il dispose de droits de lecture. Un premier tri est effectué sur ces fichiers :

  • En fonction de leurs tailles (pour des raisons de performance)
  • En fonction de leurs extensions (.kdbx, .id_rsa, .ppk, etc.)
  • En fonction des noms de fichier (web.config)
  • En fonction d'un mot présent dans le nom du fichier ("Mes mots de passe 2024.xlsx")

En fonction de ces critères ou d'une combinaison d'entre eux, Snaffler appliquera une décision :

  1. Discard : Exclure le fichier de l'analyse (trop gros, fichiers généralement pas intéressants ou difficiles à parser).
  2. Keep : Journaliser le fichier (terminal/fichier de log).
  3. Relay : passer le fichier à une ou plusieurs règles en vue d'y chercher une donnée spécifique (en fonction du format/type de fichier). Par exemple, si une règle recherchant les extensions ".ps1" trouve un fichier, elle passera ce fichier à un ensemble de règles permettant d'y chercher les mots "password", "net user", etc. grâce à des expressions régulières.

Les règles sont écrites au format TOML et sont assez complexes au premier abord. Il faut notamment bien comprendre le fonctionnement et les capacités de Snaffler pour les mieux les appréhender. Préférez donc utiliser l'outil dans un premier temps avant de vouloir concevoir vos propres règles.

Les règles par défaut de Snaffler, intégrées dans l'exécutable, sont généralement suffisantes pour avoir des résultats pertinents lors d'une première analyse.

Pour dégrossir le sujet et mieux comprendre Snaffler, étudions la règle suivante :

[[ClassifierRules]]
EnumerationScope = "FileEnumeration"
RuleName = "RelayPsByExtension"
MatchAction = "Relay"
RelayTargets = ["KeepPsCredentials",
"KeepCmdCredentials",
"KeepAwsKeysInCode",
"KeepInlinePrivateKey",
"KeepPassOrKeyInCode", "KeepSlackTokensInCode",
"KeepSqlAccountCreation",
"KeepDbConnStringPw"]
Description = "Files with these extensions will be searched for PowerShell related strings."
MatchLocation = "FileExtension"
WordListType = "Exact"
MatchLength = 0
WordList = ["\.psd1",
"\.psm1",
"\.ps1"]
Triage = "Green"

Les noms des différents attributs sont assez explicites et nous avons déjà aperçu des "EnumerationScope" précédemment dans l'article :

  • ShareEnumeration : règles portant sur les partages, permettant notamment d'exclure de l'analyse certains partages peu intéressant ("\\PRINT$" "\\IPC$").
  • DirectoryEnumeration : règles portant sur les noms des répertoires, permettant également d'en exclure certains.
  • FileEnumeration : règles portant sur les noms et extensions des fichiers, permettant d'inclure ou exclure certains d'entre eux de l'analyse, de journaliser les fichiers intéressants et de passer aux règles suivantes les fichiers à parser.
  • ContentsEnumeration : règles de parsage de fichier, qui permettent de détecter des patterns précis dans des fichiers ("password=", "client_secret", etc.)
  • PostMatch : Règles spécifiques d'exclusion pour exclure certains faux positifs classiques.

Notre règle ci-dessus va donc rechercher les fichiers ayant des extensions précises ("MatchLocation = FileExtension"), comme ".psd1", ".psm1" ou ".ps1". En cas de match, elle va relayer ("MatchAction = Relay") le fichier cible aux règles présentes dans la liste "RelayTargets". Voici, en exemple, l'une des règles cible en question :

[[ClassifierRules]]
EnumerationScope = "ContentsEnumeration"
RuleName = "KeepPsCredentials"
MatchAction = "Snaffle"
Description = "Files with contents matching these regexen are very interesting."
MatchLocation = "FileContentAsString"
WordListType = "Regex"
MatchLength = 0
WordList = [ "-SecureString",
"-AsPlainText",
"\[Net.NetworkCredential\]::new\("]
Triage = "Red"

Cette règle va rechercher dans le contenu du fichier ("MatchLocation = FileContentAsString") les mots "-SecureString", "-AsPlainText", "\[Net.NetworkCredential\]::new\(" et journaliser "MatchAction = Snaffle" en cas de match. Lorsqu'un script PowerShell contient l'instruction "-AsPlainText" ou qu'il fait référence à une SecureString, c'est généralement le signe qu'il y a un mot de passe intégré dans le script.

Les règles par défaut de Snaffler sont mises à jour occasionnellement en fonction des apports de la communauté (voir l'historique des pull requests Github), vous pouvez notamment consulter le contenu des règles sur le Github également : Github - Snaffler/SnafflerRules. N'hésitez pas à les consulter en parallèle de vos premières utilisations pour comprendre précisément comment ces règles sont structurées.

B. Créer une règle Snaffler personnalisée

Ces deux exemples devraient vous fournir les bases nécessaires à la modification des règles existantes et la création de vos propres règles. Nous allons voir dans cette section comment ajouter une règle de recherche dans le contenu des fichiers PowerShell. Dans un premier temps, il est nécessaire de générer une base de fichier de configuration à l'aide de l'option "-z" :

Snaffler.exe -z

Cette option va générer un fichier "default.toml" dans votre répertoire courant, qu'il faudra ensuite spécifier lors du lancement de Snaffler (c'est ce fichier qui contient la limite de taille de fichier au-delà de laquelle Snaffler ne s'intéressera pas à un fichier).

À titre d'exemple, imaginons que nous venons de mettre en place un SI de sauvegarde cloisonné de notre SI principal et totalement décorrélé de notre domaine. Dans la démarche d'un attaquant ayant compromis notre domaine et souhaitant atteindre les sauvegardes avant de déployer son ransomware, celui-ci peut chercher dans notre documentation, scripts et mails la trace d'un éventuel SI de sauvegarde.

Nous ne souhaitons donc pas qu'un attaquant ayant compromis un compte d'un membre du SI puisse découvrir de script contenant le nom de notre serveur de sauvegarde ("SRV-BACKUP01") et par conséquent l'existence de notre SI de sauvegarde. Je vais dans un premier temps ajouter la règle suivante :

[[ClassifierRules]]
EnumerationScope = "ContentsEnumeration"
RuleName = "CUSTOM-KeepPsBackupServer"
MatchAction = "Snaffle"
Description = "File containning our backup server name, should be deleted ASAP."
MatchLocation = "FileContentAsString"
WordListType = "Regex"
MatchLength = 0
WordList = [ "SRV-BACKUP01"]
Triage = "Red"

Celle-ci va rechercher le terme "SRV-BACKUP01" dans tous les fichiers qui lui seront relayés. Ensuite, nous allons reprendre la structure de la règle "RelayPsByExtension" vu précédemment, ajouter quelques extensions et préciser ma nouvelle règle dans la liste des "RelayTargets" :

[[ClassifierRules]]
EnumerationScope = "FileEnumeration"
RuleName = "RelayScriptExtension"
MatchAction = "Relay"
RelayTargets = ["CUSTOM-KeepPsBackupServer"]
Description = "Files with these extensions will be searched for script related strings."
MatchLocation = "FileExtension"
WordListType = "Exact"
MatchLength = 0
WordList = ["\\.psd1",
"\\.psm1",
"\\.ps1",
"\\.bat",
"\\.cmd",
"\\.vbs"]
Triage = "Green"

Si j'exécute Snaffler en spécifiant ma nouvelle configuration, une analyse avec uniquement mes deux règles sera effectuée :

Snaffler.exe -s -v Data -z .\default.toml

Voici un résultat possible :

Ma nouvelle règle "CUSTOM-KeepPsBackupServer" a effectivement permis de trouver un script contenant le nom de mon serveur de sauvegarde, il ne s'agit pas d'une information sensible au regard des règles par défaut de Snaffler, mais dans mon contexte, cette information a intérêt à être remontée.

Attention, cette action va exécuter une analyse avec uniquement vos règles. Celles par défaut ne seront plus utilisées. Si vous souhaitez ajouter vos règles de façon durable dans l'analyse en plus de celles par défaut, il faut ajouter des fichiers ".toml" contenant vos règles dans le dossier "Snaffler/SnaffRules/DefaultRules", puis recompiler le binaire, qui contiendra alors l'ensemble des règles.

VI. Conclusion

Nous avons étudié dans cet article la problématique du stockage des informations sensibles dans les partages de fichiers et de la difficulté de gestion des droits et permissions dans le temps sur ces éléments. Snaffler est à mon sens un outil très intéressant pour compléter les mesures de sécurité habituelles sur ces sujets, puisqu'il permet de faire une analyse complète et concrète des informations visibles par un utilisateur sur les partages.

Il s'agit d'un outil très utilisé dans les phases de recherche, notamment lors des opérations de simulations d'attaques (tests d'intrusion). Dans des opérations réelles, l'attaquant ne va pas utiliser Snaffler car celui-ci est trop bruyant (un même compte utilisateur qui s'authentifie sur toutes les machines du domaine pour lister les partages), mais l'opération restera la même : voir quelles informations sont accessibles par un utilisateur compromis, et trouver des données techniques ou métier.

Enfin, il faut savoir qu'une version "étendue" de Snaffler existe ("UltraSnaffler"), elle permet de chercher des données dans des fichiers plus complexes comme des fichiers ".docx", ".xlsx". Ces possibilités ne sont pas proposées par défaut, car elle nécessite l'inclusion de librairies qui multiplie par 1200% le poids du binaire. Cela reste néanmoins une piste intéressante pour une utilisation et investigation avancée.

N'hésitez pas à donner votre avis dans les commentaires ou sur notre Discord !

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Ces failles de sécurité peuvent permettre la compromission de votre NAS QNAP !

Vous utilisez un NAS QNAP ? Veillez à ce qu'il soit à jour, car plusieurs failles de sécurité critiques ont été corrigées ! Elles représentent une menace sérieuse pour votre NAS et vos données. Faisons le point.

En mars dernier, nous avons déjà publié un article au sujet de 3 failles de sécurité critiques découvertes dans le système d'exploitation utilisé par les NAS QNAP. Il s'avère que 3 autres vulnérabilités sont désormais mentionnées dans ce bulletin de sécurité et qu'une autre alerte mentionne 2 failles de sécurité découvertes à l'occasion d'une édition de la compétition de hacking Pwn2Own. L'exploitation de ces vulnérabilités peut permettre à un attaquant d'exécuter des commandes sur le NAS, ce qui pourrait lui permettre de compromettre l'appareil.

Commençons par évoquer les trois failles de sécurité critiques évoquées sur cette page :

  • CVE-2024-27124 :

Cette vulnérabilité d'injection de commande pourrait permettre à des utilisateurs d'exécuter des commandes sur le système du NAS, à distance, via le réseau. Elle est associée à un score CVSS de 7.5 sur 10.

  • CVE-2024-32764 :

Cette vulnérabilité donne accès à une fonction critique du système sans authentification et pourrait permettre à des utilisateurs standards (sans privilèges élevés) d'accéder à certaines fonctions et de les utiliser, à distance. Ceci est lié au service myQNAPcloud Link. Elle est associée à un score CVSS de 9.9 sur 10.

"Un défaut de contrôle de l’authentification dans myQNAPcloud Link permet à un attaquant non authentifié, en envoyant des requêtes spécifiquement forgées, d’accéder à certaines fonctionnalités critiques.", peut-on lire sur le site du CERT Santé.

  • CVE-2024-32766 :

Cette vulnérabilité d'injection de commande pourrait permettre à un attaquant non authentifié d'exécuter des commandes arbitraires sur le système du NAS, à distance, via le réseau. Elle est associée à un score CVSS de 10 sur 10.

En plus de ces 3 vulnérabilités, voici 2 autres failles de sécurité importantes patchées il y a quelques jours par QNAP :

  • CVE-2023-51364, CVE-2023-51365 :

Il s'agit de deux vulnérabilités de type "path transversal" permettant à un attaquant de lire le contenu de fichiers protégés, et potentiellement, d'exposer des données sensibles via le réseau. Elles sont associées à un score CVSS de 8.7 sur 10.

Quelles sont les versions affectées ?

Voici la liste des versions affectées, pour chaque système :

  • QTS 5.x et QTS 4.5.x
  • QuTS hero h5.x et QuTS hero h4.5.x
  • QuTScloud c5.x
  • myQNAPcloud 1.0.x
  • myQNAPcloud Link 2.4.x

Comment se protéger ?

Pour vous protéger de l'ensemble de ces failles de sécurité, vous devez utiliser l'une de ces versions :

  • QTS 5.1.4.2596 build 20231128 et supérieur
  • QTS 4.5.4.2627 build 20231225 et supérieur 
  • QuTS hero h5.1.3.2578 build 20231110 et supérieur 
  • QuTS hero h4.5.4.2626 build 20231225 et supérieur 
  • QuTScloud c5.1.5.2651 et supérieur 
  • myQNAPcloud 1.0.52 (2023/11/24) et supérieur
  • myQNAPcloud Link 2.4.51 et supérieur

En complément, veillez à utiliser un mot de passe robuste sur vos comptes d'accès au NAS (activez le MFA également), sauvegardez régulièrement vos données et limitez les accès au NAS notamment l'exposition de l'appareil sur Internet.

À vos mises à jour !

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Canada – Une cyberattaque force London Drugs à fermer des dizaines de magasins !

La chaîne de magasins canadienne "London Drugs" est victime d'une cyberattaque majeure ! Plusieurs magasins sont actuellement fermés à cause de cet incident de sécurité ! Faisons le point.

London Drugs est une grande chaîne de magasins canadiens qui vend des produits divers et variés : des produits de beauté, des outils de jardinage ou encore des ordinateurs. Le site officiel mentionne 80 magasins pour un total de 8 000 employés.

Le 28 avril 2024, les équipes techniques de London Drugs ont fait la découverte d'une intrusion sur leur système informatique. L'information a été révélée dimanche soir dans un e-mail envoyé à CBC/Radio-Canada.

Suite à cette cyberattaque, qualifiée de problème opérationnel, des mesures ont été prises : "London Drugs a immédiatement pris des contre-mesures pour protéger son réseau et ses données", notamment en sollicitant l'aide d'experts externes. De plus, la direction a pris la décision de fermer temporairement tous ses magasins présents dans l'ouest du Canada, pour une durée indéterminée. Il s'agit d'une mesure de précaution et une conséquence de l'indisponibilité éventuelle d'une partie du système informatique. Rien qu'en Colombie-Britannique, London Drugs compte plus de 50 magasins.

Voici ce que l'on peut lire sur le compte X (Twitter) officiel de London Drugs : "À l'heure actuelle, nous n'avons aucune raison de penser que des données de clients ou d'employés ont été affectées."

Pour le moment, aucune information n'a été publiée quant à l'origine de cette attaque. Nous ignorons s'il s'agit d'un ransomware et s'il y a eu un vol de données.

Source

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Sécurité de l’IA Générative : l’ANSSI a publié un guide !

L'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI) a mis en ligne un nouveau guide au sujet de la sécurité de l'IA générative ! Un document probablement attendu par de nombreuses organisations et personnes compte tenu de la popularité du sujet !

Ce guide mis en ligne par l'ANSSI est le bienvenu ! Il devrait donc être consulté par toutes les entreprises qui envisagent d'utiliser ou de concevoir une IA générative.

D'ailleurs, c'est quoi exactement l'IA générative ? L'ANSSI nous propose sa définition dans les premières pages de son guide : "L’IA générative est un sous-ensemble de l’intelligence artificielle, axé sur la création de modèles qui sont entraînés à générer du contenu (texte, images, vidéos, etc.) à partir d’un corpus spécifique de données d’entraînement." - Autrement dit, il s'agit d'une IA destinée à différents cas d'usage tels que les Chatbots, la génération de code informatique ou encore l'analyse et la synthèse d'un document.

L'ANSSI insiste sur le fait que la mise en œuvre d'une IA générative peut se décomposer en trois phases :

1 - La phase d'entraînement, à partir d'ensembles de données spécifiquement sélectionnés.

2 - La phase d'intégration et de déploiement.

3 - La phase de production où l'IA est mise à disposition des utilisateurs.

Chacune de ces phases doit être associée à des "mesures de sécurisations spécifiques", notamment en tenant compte de "la sensibilité des données utilisées à chaque étape et de la criticité du système d’IA dans sa finalité.", peut-on lire. La confidentialité et la protection des données utilisées pour l'entraînement initial de l'IA est l'un des enjeux.

Au-delà de s'intéresser à l'IA générative dans son ensemble, ce guide traite de plusieurs scénarios concrets et qui font échos à certains usages populaires actuels.

Scénarios d'attaques sur un système d'IA générative

L'ANSSI évoque également des scénarios d'attaques sur l'IA générative, telles que les attaques par manipulation, infection et exfiltration. Le schéma ci-dessous met en lumière plusieurs scénarios où l'attaquant s'est introduit à différents emplacements du SI (accès à l'environnement de développement, accès à une source de données, accès à un plugin sollicité par le système d'IA, etc.).

Guide ANSSI - Sécurité IA Générative
Source : ANSSI

Sécurité de l'IA générative : les recommandations de l'ANSSI

Tout au long de ce guide, l'ANSSI a introduit des recommandations. Au total, il y a 35 recommandations à mettre en œuvre pour sécuriser l'intégralité d'un système d'IA générative. Il y a un ensemble de recommandations pour chaque phase du déploiement.

L'ANSSI insiste notamment sur l'importance de cloisonner le système d'IA, de journaliser et de filtrer les accès notamment car les plugins externes représentent un risque majeur, et de dédier les composants GPU au système d'IA. Autrement dit, l'ANSSI déconseille de mutualiser le matériel destinée à l'IA.

Pour consulter ce guide, rendez-vous sur le site de l'ANSSI :

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Patchez votre serveur CrushFTP pour vous protéger de cette faille de sécurité critique et exploitée !

Environ 1 000 serveurs exposés sur Internet sont vulnérables à une faille de sécurité critique présente dans l'application CrushFTP ! Elle a déjà été exploitée par les cybercriminels en tant que zero-day ! Voici ce qu'il faut savoir.

La faille de sécurité CVE-2024-4040 dans CrushFTP

Il y a quelques jours, une faille de sécurité critique a été découverte dans l'application CrushFTP, qui, comme son nom l'indique, permet de mettre en place un serveur FTP.

Associée à la référence CVE-2024-4040, elle permet à un attaquant distant et non authentifié de lire des fichiers présents sur le serveur, d'outrepasser l'authentification pour obtenir les droits admins et d'exécuter du code arbitraire sur le serveur. Autrement dit, si un serveur est vulnérable, il peut être totalement compromis par cette faille de sécurité et un attaquant peut en prendre le contrôle.

Un rapport publié par Rapid7 met en avant le fait que cette vulnérabilité est facilement exploitable : "L'équipe de recherche sur les vulnérabilités de Rapid7 a analysée la CVE-2024-4040 et a déterminé qu'elle ne nécessite aucune authentification et exploitable de manière triviale."

Par ailleurs, d'après CrowdStrike, cette vulnérabilité a déjà été exploitée en tant que faille de sécurité zero-day dans le cadre d'attaques, notamment pour compromettre les serveurs CrushFTP de plusieurs organisations aux États-Unis.

Quelles sont les versions vulnérables ? Comment se protéger ?

La vulnérabilité CVE-2024-4040 affecte toutes les versions de CrushFTP antérieures à 10.7.1 et 11.1.0, sur toutes les plateformes sur lesquelles l'application est prise en charge. Autrement dit, pour vous protéger, vous devez passer sur l'une des deux nouvelles versions publiées par CrushFTP : 10.7.1 ou 11.1.0.

"Les versions de CrushFTP v11 inférieures à 11.1 présentent une vulnérabilité qui permet aux utilisateurs d'échapper à leur VFS et de télécharger des fichiers système. Cette vulnérabilité a été corrigée dans la version 11.1.0.", peut-on lire sur le site officiel.

Environ 1 000 serveurs vulnérables

D'après le moteur Shodan.io, il y a 5 215 serveurs CrushFTP accessibles sur Internet, aux quatre coins du globe. Néanmoins, ceci ne donne pas le nombre de serveurs vulnérables.

Pour obtenir des informations plus précises, il faut se référer la carte publiée par The Shadowserver accessible à cette adresse. La carte a été actualisée le 27 avril 2024 et elle permet de connaître le nombre de serveurs CrushFTP vulnérables par pays.

Voici quelques chiffres clés :

  • États-Unis : 569
  • Allemagne : 110
  • Canada : 85
  • Royaume-Uni : 56
  • France : 24
  • Australie : 20
  • Belgique : 19
  • Suisse : 13

Tous les administrateurs de serveurs CrushFTP sont invités à faire le nécessaire dès que possible ! Cette vulnérabilité représente un risque élevé.

Source

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Qu’est-ce que le Shadow IT ? Définition, risques et solutions

I. Présentation

Dans cet article, nous allons évoquer un phénomène courant dans la majorité des organisations et qui représente un risque réel pouvant exposer une entreprise à une cyberattaque : le Shadow IT.

Nous commencerons par définir ce qu'est le Shadow IT, avant d'évoquer les risques associés pour une organisation. Puis, la dernière partie de l'article s'intéressera à l'analyse de la surface d'attaque externe d'une organisation pour démontrer son importance vis-à-vis du Shadow IT.

II. Qu'est-ce que le Shadow IT ?

Le Shadow IT appelé aussi Rogue IT, que l'on peut traduire en français par "Informatique fantôme" ou "Informatique parallèle", est un terme faisant référence à l'utilisation de logiciels et applications dans le dos du service informatique. Autrement dit, le service informatique n'est pas au courant que certains utilisateurs font usage de tel service ou telle application. Cela signifie que les processus de validation et d'implémentation ont été esquivés, volontairement ou non, par les utilisateurs.

Le Shadow IT fait également référence aux systèmes oubliés ou non référencés : il peut s'agir d'un PoC mené par le service informatique en lui-même, sous la forme d'un environnement de tests. Celui-ci peut rester actif bien au-delà de la phase d'expérimentation et s'il n'est pas correctement isolé de la production, ou pire encore, s'il est exposé sur Internet, peut représenter un risque.

En réalité, le Shadow IT est devenu un phénomène courant en raison de la prolifération des applications et services, dont certains sont très faciles à utiliser et à appréhender pour les utilisateurs. Les services Cloud, proposé en tant que solution SaaS, sont un bon exemple, pour ne pas dire le meilleur exemple.

Cependant, le Shadow IT est associé à un ensemble de risques, notamment en matière de sécurité, de conformité et de gestion de l'information. C'est ce que nous allons évoquer dans la prochaine partie de l'article.

III. Les risques associés au Shadow IT

  • La sécurité

Par définition, les applications déployées sans l'approbation du service informatique ne respecteront pas les normes de sécurité de l'entreprise. Autrement dit, ils ne seront pas correctement configurés, ni même sécurisés, et potentiellement, les données ne seront pas sauvegardées. Au fil du temps, si ces applications ne sont pas suivies, elles peuvent être vulnérables à une ou plusieurs failles de sécurité que les cybercriminels peuvent exploiter. Ceci est d'autant plus vrai et critique s'il s'agit d'un système exposé sur Internet.

  • Les données

Au-delà des risques relatifs à l'absence de contrôle de sécurité (configuration, suivi des mises à jour, etc.), le Shadow IT représente un réel risque pour la gestion des données de l'organisation. En effet, les données peuvent être stockées dans des endroits non sécurisés : absence d'authentification (dépôt public), connexion non chiffrée, mauvaise gestion des permissions, etc. Par ailleurs, l'entreprise peut perdre le contrôle des données concernées et ne plus savoir où elles se situent. Tôt ou tard, ceci peut engendrer une fuite de données si un tiers non autorisé parvient à accéder à ces données.

  • La conformité et le RGPD

Il existe également un lien étroit entre la notion de conformité et le Shadow IT, notamment vis-à-vis du RGPD. Pour rappel, le RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données) est une législation de l'Union européenne qui vise à protéger les données personnelles des citoyens de l'UE. Il exige un suivi strict et précis des données personnelles traitées par les entreprises.

Cela signifie que l'organisation doit avoir connaissance de l'endroit où les données sont stockées et qui y a accès. Des principes contraires à la problématique du Shadow IT puisque les données peuvent être stockées sur des systèmes non approuvés ou peut-être même non conforme au RGPD. En cas de violation de données, l'entreprise peut être tenue responsable et être sanctionnée par une amende. L'aspect conformité peut également être associé à la gestion des licences et aux conditions d'utilisation d'un service ou d'une application.

  • En résumé

En résumé, avec le Shadow IT, il n'y a pas que des dommages techniques et cela peut être beaucoup préjudiciable pour l'entreprise. Le Shadow IT peut être à l'origine d'un problème de sécurité (intrusion, fuite de données, etc.) pouvant engendrer une indisponibilité de tout ou partie de l'infrastructure de l'entreprise. Dans ce cas, il y aura un impact financier pour l'organisation et son image de marque sera également entachée.

IV. L'analyse de la surface d'attaque externe

Compte tenu des risques représentés par le Shadow IT, il est crucial pour les entreprises de prendre les dispositions nécessaires pour protéger leurs données. Au-delà de mettre en place des procédures strictes, une organisation peut adopter un outil d'analyse de la surface d'attaque externe (EASM) afin d'obtenir une cartographie précise des assets exposés sur Internet. Ils représentent un risque important et peuvent être utilisés comme vecteur d'attaque initial, au même titre que les e-mails de phishing.

Nous pouvons voir plusieurs avantages à l'utilisation de l'EASM pour lutter contre le Shadow IT :

- Identifications des actifs (assets) non autorisés : l'analyse effectuée par l'outil EASM peut identifier tous les actifs associés à une organisation, qu'ils soient autorisés ou non. Autrement dit, cette analyse sera utile pour découvrir de façon proactive les systèmes, applications et services utilisés sans l'approbation de la direction informatique.

- Suivi continu : le processus de découverte régulier de la solution d'EASM assure une surveillance continue. C'est important pour réduire au maximum le délai entre le moment où l'actif est mis en ligne et le moment où il est détecté. Ainsi, l'organisation, par l'intermédiaire de son équipe technique, peut réagir rapidement pour minimiser les risques.

- Évaluation des risques : chaque actif identifié sera passé en revue et évalué pour déterminer les risques potentiels qui lui sont associés. Ceci permettra d'identifier ses faiblesses, notamment les problèmes de configuration, les vulnérabilités, etc... Comme le ferait un pentester.

En identifiant les vulnérabilités et les risques associés à chaque système et service exposé, l'outil EASM vous aidera à prendre les mesures nécessaires et les bonnes décisions. Dans le cas du Shadow IT, cela peut induire la désactivation du système non autorisé ou la conservation du système sous réserve que sa configuration soit révisée (hardening du système, par exemple).

Précédemment, nous avions présenté la solution EASM Sweepatic de chez Outpost24 :

👉 Sweepatic, une solution pour gérer sa surface d’attaque externe en continu

En plus de l'analyse de la surface d'attaque externe, les organisations peuvent traquer le Shadow IT grâce à :

  • La formation des employés pour les informer des risques associés au Shadow IT, mais aussi, pour leur expliquer les processus de validation internes de l'entreprise. Par exemple, la procédure à respecter pour demander l'accès à une application ou un service. Ceci est valable aussi pour le service informatique en lui-même : aucun passe-droit et ils doivent veiller à la bonne application de ces processus.
  • La gestion des appareils et des autorisations : les outils de gestion des appareils et des applications mobiles peuvent aider à déployer des applications, mais aussi, des politiques pour accorder et refuser certaines actions. Cela peut aussi permettre de contrôler quels appareils et applications ont accès aux données de l'organisation.
  • La surveillance et audit du réseau et des systèmes pour détecter les flux et les événements inhabituels.
  • Le dialogue entre le service informatique et les salariés, ainsi que les responsables de service, joue un rôle important, au-delà des solutions techniques. L'origine du Shadow IT peut être lié à un contentieux entre un salarié et le service informatique.

V. Conclusion

Le Shadow IT doit être pris au sérieux. Ne fermez pas les yeux sur cette informatique déjà dans l'ombre par définition. Cherchez plutôt à mettre en lumière les services, les applications et les systèmes utilisés sans l'approbation de l'équipe IT afin de prendre les bonnes décisions. La formation, la sensibilisation et l'écoute pourront aussi permettre de limiter la tentation des utilisateurs.

Cet article contient une communication commerciale.

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Sécurisation de l’Active Directory – Quelles sont les nouveautés d’Harden AD 2.9.8 ?

Il y a quelques jours, une nouvelle version d'Harden AD a été publiée ! L'occasion d'évoquer les nouveautés intégrées à la version 2.9.8 de cette solution destinée à sécuriser votre infrastructure basée sur l'Active Directory.

Au fait, c'est quoi Harden AD ?

Harden AD est le projet phare de la communauté Harden, qui est représentée par une association loi 1901 (à but non lucratif). Depuis ses premières versions, son objectif reste le même : permettre aux organisations d'améliorer la sécurité de leur système d'information en s'appuyant sur l'Active Directory.

Harden AD est là pour faire gagner du temps aux équipes techniques, en plus de leur fournir une ligne directrice grâce à toutes les règles prédéfinies dans l'outil. Ces règles sont en adéquation avec les recommandations de l'ANSSI et de Microsoft, mais elles sont également basées sur l'expérience des experts Active Directory de la communauté Harden. Autrement dit, cet outil facilite le hardening de l'Active Directory.

Si cet outil est disponible pour tout le monde, c'est parce qu'il y a cette volonté de le rendre accessible à toutes les typologies d'organisation : la sécurité d'un SI n'est pas que l'affaire des grandes organisations, et trop de TPE et PME font l'impasse sur ce sujet par manque de budgets et connaissances. Pourtant, vous le savez, de par sa fonction, l'Active Directory est la pierre angulaire de nombreux systèmes d'information.

Pour en savoir plus, consultez cet article :

Les nouveautés d'Harden AD 2.9.8

Intéressons-nous aux nouveautés introduites à la version 2.9.8 de l'édition communautaire d'Harden AD. Désormais, lors de l'exécution du script PowerShell principal, nommé "HardenAD.ps1", vous avez la possibilité de passer des paramètres ! Trois paramètres sont actuellement pris en charge :

  • -EnableTask : ceci vous permet d'activer une ou plusieurs séquences de tâches, sans modifier le fichier XML de configuration. Autrement dit, l'outil peut être exécuté afin d'effectuer la configuration d'un ou plusieurs "modules".
  • -DisableTask : sur le même principe que pour le paramètre précédent, mais dans le but de désactiver une ou plusieurs séquences de tâches. Si elle est combinée à l'activation, la désactivation l'emporte.
  • -NoConfirmationForRootDomain : évite de valider le nom de domaine.

Par ailleurs, la fonction destinée à gérer le groupe des administrateurs locaux des machines a été révisée afin d'être découpée en trois scripts PowerShell et d'être configurée via des fichiers au format XML. Ceci laisse le choix entre l'utilisation de la configuration prédéfinie dans l'outil et la déclaration d'une configuration sur-mesure.

L'équipe d'Harden AD a également entamé un gros travail d'optimisation et de rationalisation sur le fichier "TasksSequence_HardenAD.xml". Il joue un rôle clé dans le fonctionnement d'Harden AD, car il référence tous les paramètres de configuration et leur valeur. Cette simplification permettra de prendre en main l'outil plus facilement et d'avoir moins de valeur à adapter manuellement.

Enfin, une nouvelle GPO a été ajoutée et une autre GPO existante a été révisée.

  • HAD-UNC-Hardened-Path : une nouvelle GPO, liée à l'OU "Domain Controllers", dont l'objectif est d'activer les chemins UNC durcis pour les partages "SYSVOL" et "NETLOGON".
  • HAD-LoginRestrictions-{tier} : le paramètre "Deny Network Logon" a été remplacé afin de ne plus refuser les autres comptes Admin de Tier, mais seulement le compte Guest (Invité). L'objectif étant d'apporter un peu de souplesse aux équipes techniques, tout en maintenant un niveau de sécurité pertinent et adapté. Ce paramètre impactait "quotidiennement les actions techniques, telles que l'ajout d'une imprimante sur un ordinateur ou l'application d'un rafraîchissement des stratégies de groupe à partir de la console GPMC", peut-on lire dans le changelog.

Pour en savoir plus sur cette version, et pourquoi pas tester Harden AD, rendez-vous sur le GitHub officiel :

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Passez sur GLPI 10.0.15 pour vous protéger de 2 failles de sécurité de type « injection SQL »

Mercredi 24 avril 2024, l'éditeur Teclib a publié une nouvelle version de la solution GLPI : 10.0.15. Au-delà de corriger quelques bugs, cette mise à jour corrige également deux failles de sécurité ! Faisons le point.

Deux vulnérabilités de type "injection SQL" ont été découvertes dans l'application GLPI. Elles sont toutes les deux considérées comme importantes :

  • CVE-2024-31456 : injection SQL à partir de la fonction de recherche dans la carte (nécessite d'être authentifié)
  • CVE-2024-29889 : prise de contrôle d'un compte via une injection SQL présente dans la fonction de recherche sauvegardée

Une injection SQL peut permettre à un attaquant d'exécuter des requêtes SQL arbitraires dans la base de données de l'application. Cela peut lui permettre de lire, modifier ou supprimer des données dans l'application, et donc, de compromettre l'application.

Les versions 10.0.0 à 10.0.14 de GLPI sont affectés par ces vulnérabilités. Vous pouvez récupérer cette nouvelle version sur le GitHub du projet GLPI, via cette page, et consulter l'article publié sur le site de Teclib pour en savoir plus sur cette nouvelle version.

Les dernières mises à jour de GLPI

Voici un historique des dernières versions mineures les plus récentes de GLPI 10, avec de nombreuses failles de sécurité découvertes et corrigées :

  • GLPI 10.0.14 - Sortie le 14 mars 2024 - Cette version corrige un bug gênant introduit par la version 10.0.13
  • GLPI 10.0.13 - Sortie le 13 mars 2024 - Cette version corrige 6 failles de sécurité
  • GLPI 10.0.12 - Sortie le 1er février 2024 - Cette version corrige 2 failles de sécurité
  • GLPI 10.0.11 - Sortie le 11 décembre 2023 - Cette version corrige 3 failles de sécurité
  • GLPI 10.0.10 - Sortie le 25 septembre 2023 - Cette version corrige 10 failles de sécurité

Comment effectuer la mise à jour de GLPI ?

Si vous avez besoin d'aide pour mettre à jour GLPI, référez-vous à notre tutoriel via le lien ci-dessous :

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Threat Intelligence : protégez-vous des adresses IP malveillantes avec CrowdSec

I. Présentation

Dans cet article, nous allons découvrir les fonctionnalités gratuites de la CrowdSec Console, qui se présente comme une solution de Threat Intelligence complète et simple d'utilisation accessible avec un tableau de bord en ligne.

Cette solution va, d'une part, nous permettre d'en savoir plus sur la réputation des adresses IP grâce à la Threat Intelligence. D'autre part, elle offre une vue d'ensemble sur les activités malveillantes détectées et bloquées par vos éventuelles instances CrowdSec protégées par cet IDS/IPS. Lisez la suite de cet article pour en savoir plus et effectuer une prise en main complète de cette console !

Avant de commencer, voici nos précédents articles au sujet de CrowdSec :

II. Les fonctionnalités gratuites de la console CrowdSec

A. Créer un compte

La première étape consiste à créer un compte CrowdSec Console : vous avez seulement besoin d'une adresse e-mail valide. Pour accéder directement à la page d'inscription, suivez ce lien :

Après avoir indiqué une adresse e-mail et un mot de passe, cliquez sur "Sign up" afin de recevoir un e-mail avec un lien de validation.

Dès que c'est fait, vous avez accès à la console CrowdSec à partir de votre nouveau compte ! Lors de la première connexion, on vous posera deux questions : le type de votre organisation et le nombre de salariés. Rien de plus.

B. Les fonctionnalités principales

Avant de créer un compte sur la Console CrowdSec, vous souhaitez probablement en savoir plus sur les fonctionnalités offertes par cette console ! Nous allons évoquer les fonctionnalités gratuites et accessibles à tous. Au-delà d'avoir une vue d'ensemble sur vos serveurs où CrowdSec est déployé, ce compte vous donne accès à la Cyber Threat Intelligence de CrowdSec, ainsi qu'à diverses listes d'adresses IP malveillantes que vous pouvez pousser vers vos instances CrowdSec.

👉 Voici un récapitulatif :

  • Surveiller les serveurs où CrowdSec est déployé et inscrits à la console

Vous pouvez obtenir l'état et la version du moteur CrowdSec sur le serveur, obtenir la liste des scénarios actifs, ainsi que la liste des bouncers actifs sur ce serveur. Vous avez également accès à différentes métriques telles que le nombre d'alertes.

  • Synthèse des alertes sur l'ensemble de vos instances CrowdSec

La Console CrowdSec indique le nombre d'alertes par instance et donne accès à un ensemble de statistiques et graphes. Il est possible de visualiser les informations pour une instance ou plusieurs instances, sur une période plus ou moins longue, grâce à un système de filtres. La version gratuite donne accès aux données sur les 7 derniers jours (et 500 alertes).

Ainsi, vous pouvez en apprendre davantage sur le profil des attaquants : adresses IP, pays d'origine, fournisseurs de service, niveau d'agressivité, type d'attaques, etc. Ceci étant lié à la Threat Intelligence évoquée ci-dessous.

  • CrowdSec Threat Intelligence

La Console CrowdSec donne accès aux informations de la Cyber Threat Intelligence (CTI) de CrowdSec, appelée judicieusement CrowdSec Threat Intelligence. Ceci permet d'en savoir beaucoup plus sur les adresses IP malveillantes, grâce aux signaux collectés à partir des serveurs de CrowdSec et des milliers d'instances déployées par la communauté.

Ces informations sont précieuses et elles permettent de répondre à différentes questions. Par exemple : si une adresse IP s'attaque à votre serveur depuis plusieurs heures ou jours, s'agit-il d'une attaque ciblée à l'encontre de mon organisation ou tout simplement une adresse IP agressive à la recherche d'une opportunité ? Il pourrait s'agir d'une adresse IP qui effectue un scan constant d'Internet à la recherche de serveurs exposés et pas suffisamment sécurisés. Dans la CTI, si l'adresse IP est déjà connue, elle sera catégorie et vous pourrez en savoir plus à son sujet.

Il y a deux manières d'accéder à ces informations : effectuer une recherche sur l'adresse IP de votre choix, grâce à une zone de recherche, ou cliquer sur l'adresse IP associée à une alerte sur votre instance CrowdSec.

  • Les blocklists d'adresses IP

Quand vous installez CrowdSec, vos instances bénéficient des listes noires d'adresses IP détectées par la communauté CrowdSec. Ceci protège vos serveurs équipés de CrowdSec, mais bien que continuellement mises à jour, ces listes ne sont pas exhaustives. Aucune liste n'est exhaustive de toute façon, d'où l'intérêt de combiner plusieurs sources. C'est là que les blocklists tierces proposées par CrowdSec interviennent en complément de quelques blocklists estampillées "CrowdSec Premium" (réservées aux utilisateurs de la version Enterprise).

Avec la version gratuite, vous pouvez vous abonner à trois blocklists et les affecter à vos instances CrowdSec.

C. Quels sont les plus de la version Enterprise ?

Sans surprise, la version Enterprise fait sauter un ensemble de brides associées à la version gratuite. Nous pouvons citer quelques exemples : elle donne accès à la rétention des données sur 1 an au lieu de 7 jours, autorise la création de plusieurs utilisateurs et organisations, et permet de s'abonner à un nombre illimité de blocklists. De plus, vous avez accès à un support professionnel, en direct, et n'êtes pas limité au serveur Discord de la communauté CrowdSec.

Autre avantage de cette version payante, c'est qu'elle vous permet de gérer les décisions de vos instances à partir de la console CrowdSec. Ainsi, vous pouvez ajouter une adresse IP à la console CrowdSec pour pousser vers vos instances afin qu'elle soit bloquée. À l'inverse, vous pouvez supprimer une décision (c'est-à-dire le ban sur une adresse IP, par exemple), à partir de la console CrowdSec.

Pour comparer les différentes offres de CrowdSec et en savoir plus sur les tarifs, consultez cette page :

III. Les avantages de connecter ses instances CrowdSec à la console

Dans cette partie de l'article, nous allons déployer CrowdSec sur une machine Windows Server 2022 puis nous allons inscrire cette instance dans la Console CrowdSec pour voir quels bénéfices nous pouvons en tirer.

A. Déployer CrowdSec sur Windows Server 2022

Si vous n'avez jamais déployé CrowdSec, la Console est un bon point de départ, car elle vous guide dans ce déploiement qui s'effectue en trois étapes :

1 - Installer CrowdSec "Security Engine" sur le serveur (composant principal).

2 - Installer le "Bouncer" pour permettre le blocage des adresses IP.

3 - Enregistrer l'instance CrowdSec dans la console.

La console CrowdSec contient différents liens pour vous orienter dans la documentation.

Sur le serveur Windows Server 2022, nous allons installer CrowdSec après l'avoir téléchargé à partir du GitHub officiel. L'installation s'effectue en quelques clics.

Suite à l'installation, la configuration de CrowdSec sera accessible dans le répertoire suivant :

C:\ProgramData\CrowdSec

Ensuite, nous devons installer le bouncer "Windows Firewall", ce qui va permettre de bloquer les adresses IP malveillantes grâce à des règles de refus créées dans le pare-feu Windows Defender. Il a besoin du Runtime .NET en version 6 pour fonctionner.

Nous allons télécharger le fichier "cs_windows_firewall_installer_bundle.exe" dans sa dernière version, pour ensuite effectuer l'installation. Ce fichier, qui contient le mot "bundle", englobe à la fois le bouncer et le Runtime .NET. L'installation s'effectue en quelques clics.

Deux nouveaux services sont désormais présents sur la machine Windows :

B. Inscrire l'hôte à la console CrowdSec

Pour enregistrer la nouvelle instance dans la console CrowdSec, nous devons exécuter la commande fournie sur l'interface de la console :

cscli console enroll clv3tfwqb001fjv083qftmaxd

Sachez que vous pouvez compléter cette commande, notamment en précisant le nom sous lequel vous souhaitez effectuer cet enregistrement. Sinon, elle va remonter avec un nom aléatoire, ce qui peut être gênant si vous envisagez d'inscrire plusieurs instances. Néanmoins, sachez que le nom peut être changé à tout moment, comme nous le verrons par la suite.

cscli console enroll clv3tfwqb001fjv083qftmaxd --name "WS-2022-IIS"

Une fois que c'est fait, relancez le service CrowdSec :

Restart-Service CrowdSec

Voici un exemple :

Du côté de la console CrowdSec, nous devons approuver cette demande d'inscription via le bouton "Accept enroll".

Désormais, l'instance CrowdSec déployée sur le serveur Windows Server est inscrite dans la console. Nous pourrions en ajouter d'autres sur le même principe.

Le nom de l'instance n'étant pas très évocateur, nous allons le modifier en choisissant "Edit name or tags" après avoir cliqué sur le widget de l'instance.

Ici, nous allons choisir le nom "WS-2022-IIS" car c'est le nom d'hôte du serveur. Puis, nous pouvons ajouter des tags. Cette fonctionnalité est pratique pour catégoriser vos instances selon différents critères : système d'exploitation, rôle, etc.... Vous pouvez nommer ces tags comme vous le souhaitez. Dans l'exemple ci-dessous, je crée 2 tags : "OS" et "Type".

Il ne reste plus qu'à cliquer sur "Update" pour valider. C'est plus propre, désormais :

C. S'abonner à une blocklist d'adresses IP malveillantes

La prochaine étape va consister à nous abonner à une blocklist supplémentaire afin de bloquer des adresses IP malveillantes connues, avant même qu'elles aient une chance de s'en prendre à notre serveur. Après avoir cliqué sur l'instance, nous cliquer sur "Browse available blocklists" pour accéder à la liste des blocklists.

Ici, nous retrouvons une liste de blocklists, avec une description associée à chacune d'elles. Il y a également des statistiques intéressantes : le nombre total d'adresses IP dans cette blocklist et le nombre actuel d'abonnés, ce qui indique la popularité de cette blocklist.

Nous allons cliquer sur le bouton "Subscribe" au niveau de la blocklist nommée "Firehol cybercrime tracker list". Elle contient des adresses IP malveillantes associées à des serveurs de Command and Control (C2) utilisés par des attaquants.

Le fait de cliquer sur "Subscribe" nous donne accès à différents insights très intéressants au sujet de cette blocklist !

  • False positives : la liste est fiable, car il n'y a eu aucun faux positif signalé.
  • Already reported IPs : le pourcentage d'adresses IP présentes dans cette blocklist et déjà identifiée par des utilisateurs de CrowdSec.
  • Exclusivity : le pourcentage d'exclusivité, c'est-à-dire le pourcentage d'adresses IP présentes uniquement dans cette blocklist. Ici, c'est très élevé, donc nous avons tout intérêt à l'utiliser pour renforcer la protection de notre serveur.
  • Top behaviors / Top classifications : le top des attaques effectuées par les adresses IP présentes dans cette liste, et dans quel but.

Ces indicateurs permettent d'évaluer la pertinence d'une blocklist vis-à-vis d'une autre et ajoutent de la transparence à la Console CrowdSec.

Tout en bas de la page, nous allons cliquer sur le bouton "Add Security Engine(s)" puis sélectionner notre instance. Nous devons également choisir un type d'action à appliquer à ces adresses IP : "Ban" permet de bannir les adresses IP de cette blocklist. Une fois que c'est fait, il ne reste plus qu'à valider.

Voilà, notre serveur "WS-2022-IIS" est désormais abonné à cette blocklist ! Au passage, l'image ci-dessous nous permet de voir quels sont les pays les plus ciblés par les adresses IP contenues dans cette liste.

IV. Analyser une adresse IP avec CrowdSec Threat Intelligence

Au quotidien, la Console CrowdSec vous permettra d'avoir un œil sur les attaques et les scans identifiés et bloqués par vos serveurs. La liste des décisions et des alertes est accessible en mode console (via le jeu de commandes "cscli") mais aussi via l'interface de la console.

Dans l'exemple ci-dessous, nous pouvons constater que l'adresse IP "52.186.17.219" a été bannie par CrowdSec, car elle a effectué des actions suspectes sur le service Web de mon serveur, en plus d'un brute force sur le service RDP.

Pour en savoir plus sur cette adresse IP et notamment savoir "A quoi elle correspond" et si elle est connue pour effectuer de nombreuses attaques, il suffit de cliquer dessus. Autrement dit, nous allons pouvoir en apprendre plus sur la réputation de cette adresse IP.

Nous sommes directement redirigés vers la Threat Intelligence de CrowdSec où nous pouvons visualiser un ensemble d'insights associés à cette adresse IP. Ici, l'adresse IP apparaît comme inconnue et nous n'apprenons pas grand-chose à son sujet : c'est normal, j'ai effectué ce scan du service web à partir d'un serveur que je contrôle et cette adresse IP n'est pas utilisée à des fins malveillantes, sauf pour cette démonstration.

Néanmoins, dans un cas réel, cela ne veut pas dire que ce n'est pas une adresse IP dangereuse : si l'adresse IP en question remonte souvent dans les alertes et qu'elle semble cibler votre serveur en particulier, il pourrait s'agir d'une attaque ciblée. Méfiance, donc.

Les choses ont évoluées au bout de plusieurs heures. Après avoir effectué plusieurs tests de scans de port et tentatives de brute force, depuis cette adresse IP et à destination de mon serveur "WS-2022-IIS". Comme le montre l'image ci-dessous, nous pouvons voir que la Threat Intelligence de CrowdSec commence à dresser le profil de cette adresse IP. Par exemple, l'adresse IP est désormais connue pour effectuer des attaques par brute force.

Sans parler des alertes et décisions de notre instance, nous pouvons solliciter la Threat Intelligence de CrowdSec pour obtenir des informations sur une adresse IP. Prenons l'exemple de l'adresse IP suivante : "193.142.146[.]226".

Nous allons cliquer sur "CrowdSec Threat Intelligence" dans le menu, saisir cette adresse IP et cliquer sur le bouton "Search" pour lancer une recherche à son sujet. Dans ce nouvel exemple, nous utilisons l'interface Web de la console CrowdSec, mais il y a également une API et des intégrations avec d'autres solutions (OpenCTI, Splunk SIEM, TheHive, etc.).

Sur le même principe que pour l'exemple précédent, nous obtenons un ensemble d'indicateurs. Sauf qu'ici, il s'agit d'une adresse IP malveillante avec une très mauvaise réputation. Nous avons des informations plus précises et un historique très complet sur les activités malveillantes initiées depuis cette adresse IP.

Nous pouvons constater que cette adresse IP est très active et agressive depuis plusieurs mois. De plus, nous pouvons constater qu'elle est déjà référencée dans la blocklist "Firehol cybercrime tracker list" à laquelle notre serveur est abonné ! C'est une bonne nouvelle, puisque cela veut dire que cette adresse IP est déjà bloquée sur notre serveur grâce au fait qu'il soit abonné à cette liste.

Sachez que même si vous ne déployez pas CrowdSec sur vos serveurs, vous pouvez tout de même créer un compte CrowdSec Console pour solliciter la "CrowdSec Threat Intelligence" afin d'obtenir des renseignements sur une adresse IP. Vous pouvez effectuer 10 requêtes par cycle de 2 heures.

V. Conclusion

Suite à la lecture de cet article, vous avez une vue d'ensemble des principales fonctionnalités offertes par la CrowdSec Console ! Grâce à la Threat Intelligence, elle a une réelle valeur ajoutée dans le suivi des menaces et sur l'activité associée à chaque adresse IP publique. Que vous soyez ou non utilisateur de la solution CrowdSec Security Engine, elle peut vous être utile !

Cet article contient une communication commerciale.

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Les pirates d’ArcaneDoor ont compromis les firewalls Cisco pour accéder à des réseaux gouvernementaux !

Depuis novembre 2023, un groupe de pirates exploite 2 failles de sécurité zero-day présentes dans les firewalls Cisco pour compromettre des infrastructures gouvernementales dans le monde entier. Faisons le point sur cette menace.

Si vous utilisez un firewall Cisco ASA (Adaptive Security Appliance ou Cisco FTD (Firepower Threat Defense), vous devriez lire cette alerte de sécurité avec une attention particulière. Un groupe de pirates, traqués sous le nom UAT4356 par Cisco Talos, et STORM-1849 par Microsoft, a compromis des firewalls vulnérables au début du mois de novembre 2023, dans le cadre d'une campagne de cyberespionnage baptisée "ArcaneDoor".

Dans le cadre de ces attaques, le groupe de pirates a exploité deux vulnérabilités en tant que failles de sécurité zero-day :

  • CVE-2024-20353 : un attaquant distant non authentifié peut provoquer un déni de service sur l'appareil.
  • CVE-2024-20359 : un attaquant local authentifié peut exécuter un code arbitraire avec les privilèges "root", ce qui implique de compromettre l'appareil au préalable.

Ce n'est qu'en janvier 2024 que Cisco a pris connaissance de la campagne ArcaneDoor. Mais, d'après les chercheurs en sécurité de chez Cisco, les attaquants ont développé et testé des exploits pour ces deux failles zero-day en juillet 2023. Le vecteur d'attaque initial reste inconnu à ce jour.

Sur les appareils Cisco compromis et sur lesquels ils avaient la main, les pirates ont déployé des logiciels malveillants inconnus jusqu'ici. Le premier implant se nomme "Line Dancer" et il permet d'exécuter du code en mémoire pour désactiver la journalisation, activer l'accès distant ou encore exfiltrer les paquets capturés.

Le second implant se nomme "Line Runner" et il s'agit d'une porte dérobée persistante permettant l'exécution de code Lua sur les équipements, tout en étant discret et difficilement détectable.

Dans le rapport de Cisco Talos, nous pouvons lire : "UAT4356 a déployé deux portes dérobées dans le cadre de cette campagne, "Line Runner" et "Line Dancer", qui ont été utilisées collectivement pour mener des actions malveillantes sur la cible, notamment la modification de la configuration, la reconnaissance, la capture/exfiltration du trafic réseau et, éventuellement, le déplacement latéral."

Cisco a publié des correctifs de sécurité

Cisco a mis en ligne des correctifs de sécurité pour permettre aux entreprises de se protéger de ces failles de sécurité importantes, déjà exploitées dans le cadre de la campagne de cyberespionnage menée par le groupe UAT4356.

"Cisco recommande vivement à tous ses clients d'effectuer une mise à niveau vers les versions logicielles patchées.", peut-on lire sur le site de Cisco.

En complément de l'installation du correctif de sécurité, Cisco vous recommande de surveiller les journaux de système à la recherche d'une activité suspecte. Il peut s'agir d'un redémarrage non programmé de l'appareil, d'un changement de configuration ou encore de connexions suspectes.

Source

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Pendant 5 ans, la Chine a espionné le groupe Volkswagen : 19 000 documents ont été volés !

Pendant 5 ans, des pirates sponsorisés par l'État chinois ont espionné le groupe automobile Volkswagen ! Pendant cette période, ils ont dérobé des milliers de documents confidentiels au sujet des futurs véhicules électriques de la marque, mais pas seulement...

19 000, c'est le nombre de documents qu'est parvenu à dérober un groupe de pirates, entre 2010 et 2015. Cette information a été révélée il y a quelques jours grâce à des journalistes allemands parvenus à obtenir des documents internes évoquant cet espionnage important. Pour être plus précis, le 20 avril 2024, les médias allemands ZDF et Der Spiegel ont publié des articles à ce sujet.

Un groupe de pirates lié à la Chine ?

Même si la Chine n'est pas directement accusée de cet acte de cyberespionnage, tout porte à croire qu'elle en est à l'origine. En effet, il y a plusieurs indices qui vont dans ce sens, notamment la méthodologie employée par les pirates et le fait que les adresses IP utilisées par les pirates soient associées à la Chine. Bien qu'il n'y ait pas de preuve réelle, voici ce que l'on peut lire dans l'article du média ZDF : "Nous avons pu remonter l'adresse IP jusqu'à Pékin, et même jusqu'à l'Armée populaire de libération (APL)."

Par ailleurs, les pirates ont utilisé deux logiciels espions habituellement utilisés par les acteurs étatiques chinois : "China Chopper" et "PlugX". Par exemple, China Chopper est un web shell découvert pour la première fois en 2012 et utilisé pour obtenir la persistance sur un système compromis.

À quoi correspondent les documents volés ?

Au total, les pirates auraient volé environ 19 000 documents. Mais, alors, à quoi correspondent-ils ? Au-delà des informations au sujet des véhicules électriques de Volkswagen, les pirates ont mis la main sur d'autres documents, car ce n'était pas leur cible initiale. Parmi les objectifs identifiés des pirates, il y avait :

  • Le développement de moteurs à allumage commandé
  • Le développement de boîtes de vitesses
  • Les boîtes de vitesses à double embrayage

Par ailleurs, des documents relatifs aux boites de vitesses automatiques, aux travaux effectués sur les piles à combustibles ou encore l'e-Mobilité, ont été dérobés par les cybercriminels.

Cette affaire est clairement de l'espionnage industriel et les documents volés ont pu participer à donner un avantage concurrentiel à la Chine, si elle est bien à l'origine de cette attaque. Ceci est d'autant plus vrai que le groupe Volkswagen comprend également d'autres marques comme Audi, Lamborghini, MAN, Porsche, Skoda et Bentley.

Source

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Hack the box – Sherlocks (forensic) : découverte et solution de Litter

I. Présentation

Je vous propose dans cet article un writeup du Sherlocks Litter proposé par Hack The Box. Cette investigation nous permettra notamment de manipuler Wireshark pour explorer un cas de protocol tunneling via le DNS : une technique utilisée pour faire communiquer discrètement un système compromis avec le serveur de contrôle distant d'un attaquant.

Les Sherlocks sont des challenges d'investigation numérique/forensic mis à disposition par la plateforme Hack The Box. Dans cet article, nous allons détailler la démarche qui permet de résoudre le Sherlocks Litter, de difficulté "Facile". Cet article sera notamment l'occasion de comprendre comment peut se dérouler concrètement une cyberattaque, et quels sont les modes opératoires des attaquants et des analystes en cybersécurité.

Lien du challenge : Hack The Box - Sherlocks - Litter

Cette solution est publiée en accord avec les règles d'HackThebox et ne sera diffusée que lorsque le Sherlocks en question sera indiqué comme "Retired".

Technologies abordéesWindows, DNS, protocol tunneling
Outils utilisésWireshark, python

Retrouvez tous nos articles Hack The Box via ce lien :

II. Découverte de l'archive

Dans le cadre de l'investigation, un contexte et une archive sont mis à disposition :

D'après les éléments de contexte qui nous sont fournis, l'hôte ciblé semble être utilisé pour tout et n'importe quoi et par n'importe qui. Cela ne va certainement pas nous aider à comprendre ce qui est légitime de ce qui ne l'est pas. Également, nous apprenons que des données de l'entreprise y ont été volées.

Nous commençons donc par ouvrir l'archive à sur notre Kali Purple fraîchement installée. À l'intérieur, un fichier Wireshark, un célèbre outil d'analyse réseau :

III. Investigation numérique : le cas Litter

A. Tâche n°1: Identifier le protocole utilisé

  • Énoncé - Task 1 : At a glance, what protocol seems to be suspect in this attack?

La première tâche consiste à identifier le protocole qui semble avoir été utilisé pour la réalisation de l'attaque. Wireshark nous permet d'avoir des statistiques intéressantes concernant la volumétrie des protocoles au sein d'un même fichier ".pcap" :

Si l'on cherche les protocoles les plus utilisés, 4 candidats sont intéressants : les protocoles UDP "QUIC IETF" et "DNS", ainsi que les protocoles TCP "TLS" et "HTTP".

Après quelques recherches, je comprends que QUIC IETF est censé être un "nouveau" protocole de transport (comme UDP ou TCP) : QUIC: A UDP-Based Multiplexed and Secure Transport. Intéressant, mais un peu trop obscure pour un challenge "facile". Il semble également complexe d'investiguer sur des échanges chiffrés TLS. Ce qui nous oriente sur deux candidats : HTTP ou DNS.

Si l'on effectue un filtre sur le protocole HTTP avec la fonctionnalité "Conversations" de Wireshark, nous pouvons très rapidement isoler les hôtes avec lesquels des échanges HTTP ont eu lieu :

On peut noter que l'adresse IP avec laquelle le serveur compromis a le plus discuté est "13.107.4.50". Les autres échanges comportent trop peu de paquets pour nous intéresser. Renseignons-nous sur cette adresse IP à l'aide de la commande "whois" :

Notre hôte compromis à interrogé un point d'entrée "/msdownload/" sur une adresse IP appartenant à Microsoft. De toute évidence, il s'agit d'échanges en rapport avec les mises à jour Windows.

Attention : dans la réalité, les attaquants peuvent héberger ou utiliser des services Microsoft/Cloud pour leurs actions malveillantes, ils profitent alors du crédit et de la confiance accordés à ces services/IP/plateformes par les blues team et les solutions de sécurité. Je pense notamment à l'hébergement de service C&C (Command and Control) par Azure ou l'utilisation de machines Azure compromises comme intermédiaires.

Exemple : T1567.002 - Exfiltration Over Web Service: Exfiltration to Cloud Storage

Il ne nous reste donc plus que le protocole DNS comme candidat !

B. Tâche n°2 : Identifier l'IP suspecte

  • Énoncé - Task 2 : There seems to be a lot of traffic between our host and another, what is the IP address of the suspect host?

Maintenant que nous savons quel protocole a principalement été utilisé (DNS), et bien que ce dernier nous paraisse inoffensif au premier abord, tentons d'identifier quelle est l'adresse IP suspecte. Nous pouvons ici à nouveau utiliser la fonctionnalité "Conversations" de Wireshark après avoir effectué un filtre sur le protocole DNS :

Nous pouvons clairement voir que l'une des adresses IP a beaucoup plus discuté que les autres au travers le protocole DNS. Il est d'ailleurs suspect en soi qu'un tel volume de paquet DNS ait été échangé, il s'agit d'un protocole d'ordinaire plutôt "léger" dans la mesure où seuls quelques éléments textes sont échangés.

L'adresse IP "192.168.157.145" est donc celle de notre suspect.

C. Tâche n°3 : une commande via DNS ?

  • Énoncé - Task 3 : What is the first command the attacker sends to the client?

Il est maintenant temps de s'intéresser au contenu de ces échanges DNS. Commençons par isoler les paquets en appliquant un filtre sur ce protocole et l'IP suspecte :

DNS && (ip.addr==192.168.157.144 && ip.addr==192.168.157.145)

Ces échanges paraissent pour le moins inhabituels. Les noms DNS sont la plupart du temps intelligibles, et ils ne sont jamais aussi long. Ici, ils semblent être constitués uniquement des alphabets suivants avec aucun mot intelligible à part "microsofto365.com" :

  • 1-9
  • a-f

Voilà qui nous rappelle quelque chose : de l'hexadécimal. Je récupère au hasard une requête TXT et copie le contenu de la requête via la fonction Copy Value de WIreshark (pensez à bien faire un clic droit sur le champ exact à copier dans le paquet ciblé) :

Je tente ensuite de décoder l'hexadécimal à l'aide de l'outil en ligne "CyberChef".

Cyberchef se présente comme "The Cyber Swiss Army Knife", c'est un outil très pratique proposé par le GCHQ (services de renseignement britannique) qui permet d'encoder/décoder ou chiffrer/déchiffrer des données au sein d'une application web intuitive. Cela permet de tenter rapidement tout un tas de format de conversions, d'encodage/decodage ou d'algorithme de chiffrement sur des données sans saisir la moindre ligne de commande : https://gchq.github.io/CyberChef/

Si vous souhaite l'utiliser dans un contexte professionnel, je vous recommande son installation sur un de vos serveurs déconnectés d'internet pour l’investigation : https://github.com/gchq/CyberChef

La conversion "hexadecimal -> ASCII" nous donne donc un bout de texte intelligible !

L'attaquant est parvenu à utiliser le protocole DNS en tant que protocole d’encapsulation en vue d'envoyer des commandes au serveur compromis, puis de recevoir en retour le résultat. Cette technique est connue sous le nom de DNS protocol Tunneling et est référencée sur le site du MITRE : T1071.004 - Application Layer Protocol: DNS

Un C2, C&C, ou centre de commandement et de contrôle (en anglais, Command and Control), est un élément crucial dans le contexte des cyberattaques. C'est une infrastructure utilisée par les cybercriminels pour gérer et contrôler des systèmes compromis à distance. Les attaquants utilisent de nombreuses infrastructures, techniques et protocoles pour que les agents déployés sur les systèmes compromis des entreprises communiquent avec leur C2, le MITRE ATT&CK en référence un certain nombre : TA0011 - Command and Control

Il est à noter que, contrairement à ce que l'on pourrait penser, le nom de domaine microsofto365.com n'appartient pas à Microsoft, dans la réalité, personne ne possède ce nom de domaine :

Pour comprendre l'intégralité de l'échange, il faut donc isoler le nom DNS exact dans les requêtes et les réponses des paquets déjà isolés, supprimer les éléments parasites (les "." et le "microsofto365.com"), concaténer le tout puis effectuer une conversation hexadécimal vers ASCII, je ne pense pas parvenir à faire cela avec Wireshark, je suis donc passé par le script Python suivant :

#!/usr/bin/python3
import argparse
from scapy.all import rdpcap, DNSQR, DNSRR

def main(args) -> None:
  f = ""
  last = ""
  for p in rdpcap(args.file):
      if p.haslayer(DNSQR) and not p.haslayer(DNSRR) :
          if "microsofto365" in p[DNSQR].qname.decode('utf-8'):
              qry = p[DNSQR].qname.decode('utf-8').replace(args.domain,"").strip().split(".")


              qryStr = ''.join(qry)[4:]
              if len(qryStr) > 1:
                decoded_string = bytes.fromhex(qryStr).decode('utf-8', errors='replace')

                if (len(decoded_string) > 20) and last != decoded_string:
                  f += decoded_string
                last = decoded_string
  print(f)

if __name__ == '__main__':
  # create the top-level parser
  parser = argparse.ArgumentParser(prog='PROG')
  parser.add_argument("-f", '--file', help='.pcap filepath', required=True)
  parser.add_argument("-d", '--domain', help='top domain to remove (eg. attacker.com)', required=True)
  args = parser.parse_args()
  main(args)

J'ai notamment utilisé "scapy" pour isoler les échanges DNS concernant le nom de domaine "microsofto365.com". Des recherches sur le décodage des échanges "dnscat2" m'ont également renseigné sur le besoin de retirer les 4 premiers octets de chaque échange DNS (Analysis on Popular DNS Tunneling Tools), qui correspond à un marqueur spécifique permettant le suivi des sessions "DNScat" : inutile dans le cadre d'une conversion en texte donc. Suite à l'exécution du script :

python3 dnscat2text.py -f suspicious_traffic.pcap -d microsofto365.com

J'obtiens le résultat suivant :

Le résultat n'est pas parfait, mais nous pouvons tout de même comprendre les échanges et exécution de commande qui on eut lieu. On obtient notamment la première commande exécutée par l'attaquant suite au déploiement de sa backdoor : whoami.

D. Tâche n°4 : dnscat2

  • Énoncé - Task 4 : What is the version of the DNS tunneling tool the attacker is using?

Maintenant que nous sommes parvenus à avoir l'échange client-serveur presque en clair, il nous est plus facile de comprendre les opérations réalisées par l'attaquant. Nous pouvons notamment identifier la version de dnscat utilisée dans le nom du binaire déposé par l'attaquant :

Nous savons donc que l'attaquant à utiliser "dnscat2" en version 0.07.

E. Tâche n°5 : un attaquant presque discret

  • Énoncé - Task 5 : The attackers attempts to rename the tool they accidentally left on the clients host. What do they name it to?

L'attaquant aurait tenté de renommer son outil une fois déposé sur le système compromis, nous pouvons de nouveau facilement repérer ses tentatives dans les échanges client-serveur "dnscat2" décodés :

L'attaquant a renommé son binaire "dnscat2" en "win_installer.exe".

Le fait de changer le nom d'un outil malveillant avant de le déposer sur un système surveillé par une solution de sécurité (antivirus, EPP, EDR, etc.) correspond au TTP T1036.005 - Masquerading: Match Legitimate Name or Location. Cela vise à contourner les règles de détections basées sur des mots ou des noms caractéristiques d'outils malveillants ou les analyses manuelles. Les attaquants optent souvent pour des noms communs et connus pour tenter de contourner ses règles, par exemple, en renommant leur malware "firefox.exe", "teams.exe", etc. EPP/EDR et humains peuvent facilement se faire berner par ce genre d'opérations.

Il est à noter que changer le nom du binaire après son dépôt sur le système est moins utile en termes de discrétion. En effet, une bonne partie des solutions de sécurité vont analyser celui-ci et lever une alerte dès sa création sur le système et pas seulement lors de son exécution.

Cependant, ce type de renommage peut être utile dans le cadre d'une persistance. En effet, un administrateur effectuant une analyse manuelle des processus en cours d'exécution ne prêtera pas attention à un processus win_installer.exe en cours d'exécution, alors qu'un processus "dns2cat.exe" l'interrogera un peu plus, le poussant à investiguer.

F. Tâche n°6 : Enumeration utilisateur

  • Énoncé - Task 6 : The attacker attempts to enumerate the users cloud storage. How many files do they locate in their cloud storage directory?

Il semblerait que l'attaquant ait tenté d'énumérer les fichiers Cloud depuis le système compromis. En effet, nous pouvons voir cette tentative :

Seulement le dossier "OneDrive" parcouru par l'attaquant ne contenait aucun fichier.

G. Tâches n°7 et 8 : fuite d'informations sensibles

  • Énoncé - Task 7 : What is the full location of the PII file that was stolen?
  • Énoncé - Task 8 : Exactly how many customer PII records were stolen?

Ces deux tâches peuvent être traitées en même temps. Il s'agit de retrouver le nom et le contenu du fichier sensible ayant été dérobé par l'attaquant. Il nous suffit de suivre le flux des échanges clients-serveur décodés jusqu'à trouver ceci :

Nous voyons que l'attaquant a consulté le fichier "C:\users\test\documents\client data optimisation\user details.csv" et que celui-ci contient des informations personnelles :

Ce fichier contient 721 lignes (le premier objet ayant l'identifiant 0), c'est donc le nombre de clients uniques contenu dans le fichier dérobé.

IV. Résumé de l'attaque

Au cours de cette investigation, nous avons découvert que suite une compromission du système "desktop-umncbe7" par un vecteur non connu, l'attaquant a déposé un binaire sur le système, puis a utilisé le protocole DNS pour établir une communication directe entre son C2 et le système compromis. L'attaquant a effectué une brève recherche de fichiers sensibles sur le système et a récupéré les informations personnelles de 721 clients, incluant noms, prénoms, mails, adresses, numéros de téléphone, date de naissance, etc.

Pour aller jusqu'au bout de la démarche, voici les TTP (Tactics, Techniques and Procedures) utilisés :

TTP (MITRE ATT&CK)Détails
T1583.001 - Acquire Infrastructure: DomainsAcquisition du nom de domaine microsofto365.com
T1583.002 - Acquire Infrastructure: DNS ServerMise en place d'un serveur DNS via un dnscat2 exposé sur Internet en vue de recevoir et de répondre aux requêtes du système compromis (client)
TA0002 - ExecutionCompromission de l'utilisateur test sur le système desktop-umncbe7 par un vecteur non connu
T1608.002 - Stage Capabilities: Upload ToolDépôt du binaire dnscat2
T1071.004 - Application Layer Protocol: DNSExécution du binaire dnscat2 et établissement d'un canal de communication encapsulé dans le protocole DNS
T1036.005 - Masquerading: Match Legitimate Name or LocationRenommage du binaire dnscat2 en win_installer.exe
T1083 - File and Directory DiscoveryRecherche dans le système de fichier du système compromis
T1048.003 - Exfiltration Over Alternative Protocol: Exfiltration Over Unencrypted Non-C2 ProtocolAffichage et exfiltration du fichier "user details.csv" contenant les informations personnelles

V. Notions abordées

Nous allons à présent mettre en avant les principales notions et les apprentissages de cet exercice, aussi bien pour l'attaquant que pour les défenseurs ou l'analyste. Il ne s'agit pas d'un point de vue complet, n'hésitez pas à améliorer ce contenu en donnant votre avis dans les commentaires :).

A. Côté analyste

Côté analyste, connaitre les outils et les méthodes des attaquants pour être discret et passer sous les radars est important. Ici, il est facile pour un analyste de passer à côté des flux DNS. La connaissance et le suivi actif des mises à jour des TTP du MITRE ATT&CK permet aux analystes de rester à jour sur les outils et techniques utilisés par les attaquants.

Il est à noter qu'en conditions réelles, le protocole DNS serait totalement noyé (en volume) par les autres protocoles, ce qui rendrait d'autant plus difficile cette investigation. Il serait peut-être intéressant de disposer d'un outil qui oriente les recherches de l'analyste, au moins sur les techniques connues et fréquemment utilisées et lors d'une analyse de formats connus et standardisés comme les fichiers PCAP. Une des fonctions de cet outil pourrait, par exemple, répondre à la question "est-ce qu'il existe des requêtes DNS portant sur des noms très long ?".

Nous avons également vu que la maitrise de Wireshark est importante et permet de gagner du temps sur les analyses de flux réseau. Notamment via les fonctions de statistique et les filtres.

Disposer d'une boite à outils pour se faciliter la vie est également important et c'est ce qu'apporte, entre autres, l'expérience et la formation. L'outil cyberchef est ici un incontournable, comme les outils capables d'identifier et d'extraire des informations concernant les noms de domaine. Il en va de même pour les méthodologies d'analyse. Je suis, par exemple, passé à côté du fait que le domaine microsofto365.com n'est pas un domaine officiel de Microsoft pendant toute l'analyse, car je n'ai pas fait la requête "whois" concernant ce nom de domaine immédiatement. Cela aurait pu m'induire en erreur (miser sur l'utilisation d'instances Cloud par l'attaquant par exemple).

B. Côté défense

Côté défense, il peut déjà être recommandé d'investiguer de façon plus approfondie sur les raisons de la compromission, élément qui est hors du périmètre de cette analyse.

Également, la mise en place de règles de détections basées sur un volume anormalement élevé de requête DNS ou la taille de noms de domaine peut être recommandé. Il faut savoir qu'un nom DNS a une taille maximale de 255 caractères :

Cependant, dans la réalité, il est très rare de croiser des noms de domaine dépassant 50 ou 60 caractères. J'ai d'ailleurs déjà croisé des solutions de sécurité basées sur l'analyse des flux réseau émettant une alerte de sécurité lorsqu'une requête ou réponse DNS concernant un nom de domaine trop long était identifiée.

La mise en place d'une solution de sécurité capable de détecter les outils malveillants que pourrait déposer un attaquant est également à recommander. Il est, par exemple, aisé de trouver des règles de détection SIGMA (utilisées par les EDR et IDS, entre autres) concernant le binaire ou les commandes PowerShell dnscat2 : Detection.fyi - Dnscat Execution

Il est difficile de proposer des améliorations concernant le nom de domaine utilisé par l'attaquant. Impossible de prévoir toutes les permutations DNS non enregistrées concernant Google, Microsoft ou autres Cloud provider. Si l'entreprise souhaite surveiller ses propres noms de domaine et être informé de l'enregistrement d'un nom de domaine ressemblant au sien par un attaquant, différents outils peuvent être utilisés :

C. Côté attaquant

Ici, nous sommes parvenus à décoder les échanges encapsulés dans le protocole DNS, car ceux-ci étaient simplement encodés en hexadécimal. Il faut savoir que dnscat2, l'outil utilisé par l'attaquant, possède une fonction permettant de chiffrer les échanges à l'aide d'une clé fixe avant transmission via le réseau. Il est alors plus complexe pour l'analyste de retrouver le contenu des échanges avec le C2.

Également, il pourrait être intéressant pour l'attaquant de renommer ses binaires malveillants avant dépôt sur le système, cela pour éviter qu'un éventuel antivirus, EPP ou EDR n'émette une alerte basée sur un terme surveillé dans les noms des fichiers ou des commandes.

V. Conclusion

J'espère que cet article vous a plu ! Au-delà de la résolution du challenge, il est toujours intéressant de savoir tirer parti de ces exercices pour s'améliorer et en extraire le maximum d'apprentissage. N'hésitez pas à utiliser les commentaires et le Discord pour partager votre avis ! 🙂

Enfin, si vous voulez accéder à des cours et des modules dédiés aux techniques offensives ou défensives et améliorer vos compétences en cybersécurité, je vous oriente vers Hack The Box Academy, utilisez ce lien d'inscription (je gagnerai quelques points 🙂 ) : Tester Hack the Box Academy

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En 2024, combien de temps faut-il pour casser un mot de passe ?

L'entreprise Hive Systems a mis en ligne la nouvelle version de son étude permettant de connaître le temps nécessaire pour "brute forcer" un mot de passe, c'est-à-dire le casser, le deviner quoi ! Alors vos mots de passe sont-ils en vert ? Réponse dans cet article !

L'algorithme bcrypt et le matériel utilisé pour les tests

Avant d'évoquer les résultats et cette fameuse matrice "Password Table", évoquons la méthodologie utilisée par les équipes de Hive Systems. Jusqu'ici, les tests étaient effectués sur des hashs de mots de passe chiffrés avec l'algorithme MD5 : ce qui n'était pas cohérent et représentatif, car il est obsolète. Mais, si Hive Systems se basait sur cet algorithme, c'est parce qu'il était encore massivement utilisé. Désormais, la "Password Table" indique le temps qu'il faut pour casser un mot de passe chiffré avec bcrypt, et non md5.

"MD5 a régné en maître pendant plusieurs années, mais bcrypt a pris la tête en 2020, 2021, 2023 et, jusqu'à présent, en 2024.", ce qui justifie le fait de basculer de md5 vers bcrypt.

Le matériel utilisé reste le même entre cette édition 2024 et l'édition 2023 : 12 cartes graphiques (GPU) RTX 4090, ce qui représente une puissance très élevée ! Hive Systems estime a fait le choix de ce matériel, car c'est "la meilleure configuration matérielle accessible au grand public." - En complément, des résultats sont donnés pour des configurations beaucoup plus musclées basées sur des GPU A100, notamment utilisées pour l'IA.

Oubliez les mots de passe de 8 caractères

À partir de différentes configurations matérielles, d'une simple RTX 2080 à une configuration monstrueuse de 10 000 GPU A100 (ChatGPT), Hive Systems a essayé de casser des mots de passe de 8 caractères plus ou moins complexes, aussi bien avec le md5 que le bcrypt. Ces résultats prouvent que le bcrypt est plus robuste que le md5, mais il montre aussi les limites des mots de passe de 8 caractères.

Voici le comparatif, avec md5 au-dessus, et bcrypt en dessous :

Source : Hive Systems

La matrice Password Table de 2024

Alors, en 2024, combien de temps faut-il pour casser un mot de passe ? Bien entendu, cela dépend de la longueur de ce mot de passe et du type de caractère.

Pour être "dans le vert", selon la matrice d'Hive Systems, le mot de passe doit être d'au moins 13 caractères et utiliser 4 types de caractère (nombres, majuscules, minuscules et symboles) car il faudra 11 milliards d'années pour le casser. Il faudra surement beaucoup moins de temps avec du matériel encore plus performant.

Au-delà des types de caractère, cette matrice met en avant l'importance de la longueur des mots de passe. Un mot de passe de 14 caractères, avec uniquement des lettres minuscules et majuscules, sera cassé en 766 000 années. Pour utiliser seulement ces deux types de caractère et "être dans le vert", comptez 17 caractères minimum : c'est facilement atteignable avec une passphrase.

Voici la fameuse matrice de 2024 :

Combien de temps pour pirater un mot de passe en 2024

Vous pouvez accéder à l'étude complète et au téléchargement en haute définition de cette Password Table en visitant cette page.

Une nouvelle fois, ce type d'étude m'encourage à vous recommander l'utilisation de passphrases plutôt que de mots de passe.

Que pensez-vous de cette étude ?

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La Ville d’Albi victime d’une cyberattaque !

Tarn : la Ville d'Albi est actuellement victime d'une cyberattaque qui est déroulée dans la nuit de dimanche à lundi ! Certains services sont inaccessibles suite à cet incident de sécurité. Voici ce que l'on sait !

La Ville d'Albi a été ciblée par une cyberattaque qui s'est déroulée dans la nuit du dimanche 21 avril au lundi 22 avril 2024. Sur ses réseaux sociaux, notamment sur Facebook, la Ville d'Albi précise : "La Ville d’Albi est victime depuis ce lundi 22 avril 2024 à 6h du matin d’une attaque informatique."

Sans surprise, cette cyberattaque perturbe les activités des services publics de la Ville d'Albi (Mairie, Police municipale, État civil, Urbanisme, etc.), et directement, les Albigeoises et les Albigeois. Le communiqué officiel donne quelques précisions à ce sujet : "Les numéros de téléphone habituels, les mails et les services informatiques du quotidien sont inaccessibles pour une durée indéterminée." - Ce qui n'est pas étonnant, car l'accès à Internet a probablement été désactivé volontairement suite à cette intrusion.

D'après des propos relayés par le site La Dépêche, un agent a évoqué un retour au papier et au stylo, en indiquant que "Tout a été crypté" pour reprendre les termes exacts qu'il a utilisés. S'il y a réellement eu un chiffrement des données, cela signifierait que la Ville d'Albi serait victime d'une attaque par ransomware. Il s'agit là que d'une hypothèse, car aucune information officielle n'a été publiée quant à l'origine de cette attaque.

De son côté, un syndicat a évoqué la paie des agents : s'il y a une perte de données, la paie sera identique au mois dernier et une régularisation sera effectuée plus tard. Un représentant du personnel a indiqué que cette décision avait été prise en accord avec le Trésor public.

En attendant, les équipes techniques doivent identifier l'origine de cette cyberattaque et restaurer les services afin qu'ils soient de nouveau en ligne. D'ailleurs, en réponse à cet incident de sécurité, la Ville d'Albi a sollicité l'aide de l'ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information), habituée à gérer ce type d'événement.

Récemment, ce sont la ville de Saint-Nazaire et son agglomération qui ont subi une cyberattaque, ainsi que l'hôpital Simone Veil de Cannes.

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Proton Mail va détecter les fuites d’identifiants sur le Dark Web pour alerter ses utilisateurs

Proton s'intéresse à la surveillance du Dark Web pour détecter les éventuelles fuites de données impliquant les utilisateurs de la solution Proton Mail. Faisons le point sur cette nouveauté !

La solution Proton Mail s'enrichit d'une nouvelle fonctionnalité permettant de protéger encore un peu plus ses utilisateurs grâce à la détection et l'analyse des fuites de données présentes sur le Dark Web.

Si par malheur, votre adresse e-mail Proton Mail est identifiée dans une fuite de données, vous recevrez une alerte dans le Centre de sécurité Proton Mail de votre compte. Celle-ci vous indiquera précisément quelles sont les informations personnelles compromises et la source de la fuite de données.

En complément, des recommandations sur la manière dont les utilisateurs peuvent se protéger seront intégrées. Autrement dit, cela vous permettra d'être réactif et de procéder à un changement immédiat de votre mot de passe sur le service impacté (et les éventuels autres services où vous utilisez le même mot de passe...).

"La détection de fuites d’identifiants vient compléter le chiffrement de bout en bout éprouvé de Proton Mail et avertit les utilisateurs en cas de brèche d'un service tiers pour lequel ils auraient utilisé leur adresse Proton Mail pour s'inscrire.", peut-on lire dans le communiqué de presse officiel. Par exemple, si vous utilisez votre adresse Proton Mail pour vous inscrire sur le service "XYZ" et que ce dernier est victime d'une fuite de données publiée sur le Dark Web, vous en serez informé.

Grâce à cette nouveauté, Proton Mail souhaite protéger ses utilisateurs et leurs données, mais aussi limiter les pertes financières : "En identifiant en informant rapidement les utilisateurs des informations d'identification compromises, Proton peut aider à prévenir les pertes financières résultant du vol d'identité et de la fraude.", peut-on lire.

Précision importante : cette nouvelle fonctionnalité sera accessible à tous les utilisateurs qui ont un abonnement payant à Proton Mail. Si vous utilisez la version gratuite de Proton Mail, vous ne pourrez pas en bénéficier. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter cette page du blog de Proton Mail.

Dernièrement, Proton a lancé son application de bureau pour son service Proton Mail et la prise en charge des passkeys a été ajoutée à Proton Pass.

Source : communiqué de presse.

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