Vous voyez cet emoji ? 😎󠄺󠄗󠅑󠅙󠄐󠅠󠅑󠅣󠄐󠅥󠅞󠄐󠅠󠅕󠅥󠄐󠅜󠅕󠄐󠅝󠅕󠅙󠅜󠅜󠅕󠅥󠅢󠅣󠄐󠅣󠅙󠅤󠅕󠄐󠅔󠅥󠄐󠅝󠅟󠅞󠅔󠅕󠄐󠄯 Hé bien, il contient peut-être un message secret que vous ne pouvez pas voir.
Non je ne suis pas devenu fou, c’est de la stéganographie Unicode et c’est le sujet de ma dernière vidéo.
L’idée c’est de planquer du texte invisible à l’intérieur de n’importe quel caractère grâce aux sélecteurs de variation Unicode. Ces petits caractères invisibles se glissent après un emoji et peuvent encoder un message complet. À l’oeil nu, vous voyez juste un smiley. Mais en réalité, y’a peut-être tout un paragraphe caché dedans.
Dans cette vidéo, je vous montre donc comment utiliser l’outil open source de
Paul Butler
pour encoder et décoder vos propres messages. On teste aussi si ChatGPT arrive à lire ces messages cachés et je vous explique les applications concrètes comme le watermarking de contenu ou l’envoi de messages discrets.
C’est une technique à la fois fun et utile à connaître, que ce soit pour protéger vos créations ou juste pour impressionner vos potes geeks.
J’ai tout expliqué en 13 minutes, accessible même si vous n’y connaissez rien en Unicode. Et un grand merci à
mes soutiens sur Patreon
sans qui rien ne serait possible !
Le concept ici c’est de prendre la série animée trash de Trey Parker et Matt Stone et de la transformer en film d’époque grâce à l’IA. Ça commence donc de manière assez réaliste avec les personnages principaux en version live-action rétro avec une petite voix off à l’ancienne… puis ça part complètement en vrille quand on arrive à Mr. Garrison, Satan et Mr. Hankey (mon préféré).
Et pour ceux qui se demandent, le Super Panavision 70 c’était le format cinéma panoramique haute résolution utilisé pour les grandes productions hollywoodiennes dans les années 50-70 pour Ben-Hur, 2001 l’Odyssée de l’espace, ce genre de trucs épiques.
Maintenant, appliquez ça à South Park et ses personnages bien trash et vous aurez quelque chose de très sympa ! La chaîne
Abandoned Films
qui a produit ce clip s’est spécialisée dans ce genre de contenus rétro générés par IA donc si vous aimez, vous pouvez aller voir le reste de leur contenu.
C’est le genre de trucs qu’on regarde à 2h du mat’ (ou à 7h du mat comme moi) en se demandant comment on est arrivé là dans sa vie ^^.
En général, quand on parle de fin du monde, c’est soit du blabla philosophique autour d’une bière, soit c’est Bruce Willis qui sauve l’humanité avec une perceuse. Mais cette fois, on va aller un peu plus loin que ça… Car une équipe de chercheurs a trouvé le moyen d’observer pour de vrai comment les gens se comportent quand ils savent que tout va disparaître.
Pour cela, ils ont utilisé le MMORPG ArcheAge. C’est moins spectaculaire qu’un astéroïde géant ou qu’une guerre thermonucléaire, mais les données sont meilleures !
Ah Reum Kang de l’Université de Buffalo et ses collègues ont pour cela analysé 270 millions d’enregistrements de comportements durant la 4ème bêta fermée du jeu ArcheAge en 2011 et 2012. Le principe c’est qu’à la fin de la bêta fermée, tous les personnages sont supprimés, toute progression est perdue, tous les objets virtuels disparaissent… Vous avez passé 11 semaines à construire votre empire virtuel, à farmer vos légendaires, à monter votre guilde au top… Et pouf, tout disparait et y’a pas de Ctrl+Z possible. Désolé.
Pour les 81 000 joueurs testeurs, c’était comme vivre dans un monde avec une date d’expiration connue à l’avance. Et contrairement aux études philosophiques classiques basées sur des sondages et des suppositions, là on avait des données brutes, précises, et massives sur ce que les gens font vraiment.
Les chercheurs se sont appuyés sur ce qu’ils appellent le mapping principle. L’idée c’est que les joueurs agissent en ligne comme dans la vraie vie. Bon, c’est vrai que perdre son avatar n’est pas exactement comme perdre sa vie (quoique, allez expliquer ça à un joueur qui vient de perdre son level 50 avec full stuff épique, ok les boomers ? ^^). Mais quand vous avez investi 300 heures à bâtir votre royaume virtuel, la claque psychologique reste bien réelle. C’est un peu comme effacer votre disque dur sans backup, mais avec plus de dragons et de sortilèges.
Et les résultats sont plutôt encourageant pour notre prochaine fin du monde. En effet, y’a pas eu de chaos généralisé. On aurait pu croire que tout le monde allait se transformer en psychopathe, tuer son voisin, piller les maisons virtuelles et foutre le feu à tout ce qui bouge. Mais non. La plupart des joueurs n’ont pas vraiment changé leur comportement… Même en sachant que demain tout disparaissait, ils ont continué à jouer normalement.
C’est presque décevant, non ?
Alors vous allez me dire “Moi je suis pas comme ça, si mon serveur WoW ferme demain je vais tout péter ! J’suis un déglingo, un fou dans ma tête !!”. Mouais. Les stats sont contre vous les amis. Vous allez probablement juste continuer à farmer vos objets rares et à spammer le chat de guilde comme d’habitude.
Par contre c’est vrai, quelques marginaux ont bien pété les plombs. Les chercheurs ont détecté une hausse du PK (player killing, c’est quand vous tuez un autre joueur de votre propre camp, ce qui est considéré comme un meurtre dans le jeu…) mais ça a concerné seulement 334 joueurs sur 81 000. Donc pas vraiment American nightmare…
Ceux qui on abandonné le navire en cours de route, genre 3 semaines avant l’apocalypse, sont ceux qui sont devenus les plus toxiques pour la communauté. Ceux qui sont restés jusqu’au bout par contre, ont gardé une forme de loyauté envers la communauté, même quand ils savent que tout va disparaître. C’est assez révélateur sur l’attachement social.
Par exemple, en analysant les chats du jeu, les chercheurs ont mesuré ce qu’ils appellent le valence score. C’est un indicateur de positivité dans le langage et devinez quoi ? Hé bien au lieu de devenir déprimants ou agressifs, les échanges dans les canaux sociaux sont devenus légèrement plus joyeux à l’approche de la fin. Les joueurs ont augmenté leurs interactions… plus de messages échangés, plus de groupes formés pour des quêtes. Un peu comme si, face à l’apocalypse, les gens se rapprochaient au lieu de s’éloigner.
Mais alors, est-ce qu’on continue à se battre pour s’améliorer quand on sait que demain tout s’efface ?
Martin Luther aurait dit “Même si je savais que le monde disparaît demain, je planterais quand même mon pommier”. Et bien les joueurs d’ArcheAge, eux, n’ont pas planté de pommiers et encore moins mangé de la compote… Non, l’étude montre en réalité une grosse baisse des activités de progression. Il y a eu moins de quêtes complétées, moins de montées de niveau, moins de changements de compétences. Les joueurs ont carrément abandonné tout ce qui concerne l’amélioration de leur personnage.
Bah oui pourquoi s’emmerder à farmer de l’XP pendant 8 heures si demain votre magnifique niveau 50 redevient niveau 0 ?
Par contre, ils n’ont pas arrêté de jouer pour autant. Ils ont juste changé leurs priorités. Plus de construction de maisons (parce que bon, une maison virtuelle qui va être détruite dans 3 jours, autant la construire et en profiter maintenant), plus de crafting d’items, plus d’interactions sociales. Bref, des activités qui apportent une satisfaction immédiate plutôt qu’un bénéfice à long terme.
Alors posez-vous la question. Est ce que vous êtes plutôt team “je reste jusqu’au dernier screenshot avec ma guilde” ou de la team “je me barre 2 semaines avant insultant tout le monde” ?
Parce que statistiquement, si vous êtes du genre à ragequit, vous avez 78% de chances de devenir un serial killer virtuel avant de partir. Les scientifiques l’ont prouvé, bon courage pour votre karma de merde ^^.
Bon après, il faut quand même relativiser car ArcheAge n’est qu’un jeu vidéo, et pas la vraie vie. Les chercheurs le reconnaissent eux-mêmes, personne ne meurt pour de vrai à la fin de la bêta (heureusement quand même ^^) mais cette recherche a des implications concrètes.
Pour les développeurs de jeux, ça aide à comprendre quels comportements peuvent servir de signaux d’alerte pour détecter les joueurs qui vont quitter le jeu. Si quelqu’un commence à supprimer ses personnages et à PK à tour de bras, c’est probablement qu’il est sur le départ ! Pour les chercheurs en sciences sociales, c’est également une mine d’or. Avoir accès à 270 millions de décisions humaines dans un contexte de fin annoncée, avec des règles du jeu parfaitement contrôlées et connues, c’est le genre de dataset dont on ne peut que rêver dans les études traditionnelles.
Et pour nous, simples mortels ?
Et bien ça confirme quelque chose d’assez réconfortant. Face à la fin du monde, la plupart des gens ne deviennent pas des monstres. Ils se rapprochent des autres, renforcent leurs liens sociaux, et arrêtent juste de se projeter dans un futur qui n’existe plus.
Donc si demain on vous annonce que la vraie apocalypse arrive (pas celle du jeu vidéo hein, la vraie avec les robots tueurs de Trump, les zombies de Poutine ou l’astéroïde piloté par des aliens dont parlent les complotistes en ce moment), vous n’allez probablement pas piller le supermarché du coin mais plutôt appeler vos potes pour une dernière soirée pizza-bière.
Vous vous souvenez de Windows 95 et de ses icônes ? A cette époque, moi je passais des heures à explorer chaque fichier .dll et .exe pour y découvrir des trésors cachés (
Resource Hacker
qui se souvient ?).
Et bien tenez-vous bien, il y en a une bien nostalgique qui existe toujours dans Windows 11. Elle s’appelle pifmgr.dll, elle pèse 36 Ko, et elle a été créée “juste pour rire” il y a 30 ans.
Raymond Chen, un ingénieur Microsoft légendaire qui tient le blog
The Old New Thing
depuis des années, vient de raconter l’histoire de ce fichier qui refuse de crever et c’est une histoire assez marrante parce qu’elle dit beaucoup sur la façon dont Microsoft gère son propre bordel historique !
À l’origine, pifmgr.dll a été créée pour Windows 95 et son job officiel c’était de gérer les fichiers PIF, c’est-à-dire les Program Information Files qui décrivaient comment lancer une session MS-DOS virtuelle pour faire tourner vos vieux programmes DOS sous Windows. Je m’en souviens bien car à cette époque pour lancer certains jeux DOS sous Windows, il fallait configurer manuellement la mémoire étendue et la mémoire conventionnelle afin que ça démarre correctement…
Mais Raymond Chen, ce coquin, a décidé de planquer dedans une petite collection d’icônes 16 couleurs totalement inutiles. Des fenêtres, des balles, des trompettes, des chapeaux de magicien, des blocs de jeu avec des lettres, des nuages. Je suis sûr que ça va vous rappeler des souvenirs !! C’est le genre de trucs qu’on mettait sur nos raccourcis foireux quand on voulait customiser notre bureau Windows avec des icônes qui claquaient ^^.
Y’a même une pomme croquée du côté gauche… Ça ne vous rappelle rien ? C’est le genre de petite vanne passive-agressive que les développeurs Microsoft aimaient mettre partout dans les années 90.
Les nuages aussi, c’est pas un hasard. C’était le thème visuel de Windows 95. Vous vous souvenez du ciel bleu avec les nuages blancs qui s’affichait au démarrage ? Bah voilà, ils ont mis des icônes de nuages dans pifmgr.dll pour rester dans le mood.
Bref, aucune utilité pratique à tout ça, mais juste du fun. Et aujourd’hui, 30 ans plus tard (ouin ! on est vieux.), cette dll existe toujours dans Windows 11.
Et pas parce que Microsoft a voulu préserver l’histoire ou rendre hommage aux pionniers de Windows 95, non, la vraie raison,
c’est que Microsoft a la flemme de la virer
. Supprimer un fichier comme ça, ça coûte plus cher en tests et en compatibilité plutôt que de le laisser traîner.
Car oui, quelque part dans le monde, il y a forcément un script d’entreprise qui référence cette dll, ou un vieux raccourci qui pointe vers une de ces icônes. Et si Microsoft supprime le fichier, ben ça va péter quelque part, et ça va générer des tickets de support.
Donc Microsoft préfère garder ce petit fichier de 36 Ko qui ne fait de mal à personne. En plus, c’est tellement léger que ça ne vaut même pas le coup d’en discuter. Du coup, pifmgr.dll continue sa petite vie tranquille, planquée dans les profondeurs de Windows 11, comme une capsule temporelle des années 90 que personne n’a demandée mais que tout le monde garde par pure flemme.
Marrant non ?
Donc si vous voulez voir ces icônes de vos propres yeux, vous pouvez aller chercher pifmgr.dll dans votre installation Windows car elle est toujours là, avec ses 16 couleurs et ses gros pixels.
Merci à Lorenper pour ce partage qui m’a fait replonger dans mes souvenirs de Windows 95 !
Vous vous souvenez de FCKGW-RHQQ2-YXRKT-8TG6W-2B7Q8 ?
Si vous avez touché à un PC entre 2001 et 2005, y’a des chances que oui ! C’était LA clé magique qui activait Windows XP sans broncher, celle qui circulait sur tous les forums, qui était sur tous les CD gravés, et toutes les installations pirates de la planète ! Dave Plummer, le gars qui a créé le Gestionnaire des tâches et le système d’activation de produits Windows chez Microsoft, vient de raconter
sur son compte X toute l’histoire
et c’est un régal à lire !
Déjà, pour les djeuns qui n’ont pas connu cette époque bénie, je vais vous donner un peu de contexte… Windows XP est sorti en octobre 2001 avec un super système d’activation antipiratage. E n gros, vous installiez le système, vous tapiez votre clé produit, et normalement ça vérifiait que vous n’utilisiez pas la même clé sur 50 machines. Sauf que FCKGW, elle, passait partout…. Des installations illimitées, aucune vérification, aucun blocage. Bref, le saint Graal du piratage Windows.
Et pendant des années, personne ne savait vraiment d’où elle venait. Une fuite ? Un employé de Microsoft rebelle ? Un hack génial ? Hé bien selon Dave Plummer, la vérité est à la fois plus simple et plus embarrassante pour Microsoft. En fait, cette clé, c’était une VLK, c’est à dire une Volume License Key. Les VLK ce sont des clés qui étaient faites pour les grandes entreprises qui devaient installer Windows sur des centaines de machines sans se taper l’activation à chaque fois. Microsoft les whitelistait directement dans le code d’activation de l’OS pour qu’elles passent sans contrôle.
Le problème, ou plutôt le GROS FUCKING PROBLEME, c’est que FCKGW a fuité seulement 5 petites semaines AVANT la sortie officielle de Windows XP. Oups la boulette !
C’est le groupe warez devils0wn a mis la main dessus et l’a balancée dans la nature et comme elle était whitelistée, Microsoft ne pouvait pas la désactiver sans casser toutes les installations légitimes des entreprises qui l’utilisaient. Du coup, bah y’avait plus rien à faire et ils ont laissé comme ça…
Dave Plummer explique que ça a été l’un des plus gros échecs de sécurité de Microsoft… la clé a circulé pendant des années, installée sur des millions de machines à travers le monde. Vous alliez chez un pote pour “réparer son PC”, vous sortiez votre CD Windows XP gravé, vous tapiez la FCKGW, et hop, il avait une installation propre et activée. Pas besoin de crack ni de keygen douteux. C’était royal !
Le truc marrant, c’est que pas mal de monde connaissait cette clé par cœur. Perso, j’ai pas été loin non plus de savoir la réciter par cœur les yeux fermés, à force de la taper. FCKGW-RHQQ2-YXRKT-8TG6W-2B7Q8 est gravée dans la mémoire collective de toute une génération de bidouilleurs PC, au même titre que les codes de GTA ou que la mélodie du modem 56k.
Voilà pour cette jolie histoire… Aujourd’hui, Windows XP n’est plus supporté depuis 2014, et cette clé ne sert plus à rien et Microsoft s’en fout d’ailleurs probablement. Mais 20 ans plus tard, on s’en souvient encore et c’est devenu un fail légendaire de plus dans l’histoire de l’informatique !