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Debian supprime les blagues qui discriminent et la communauté s'enflamme

Vous connaissez les fortunes ? Mais siii, ce sont petites citations aléatoires qui s’affichent dans le terminal ! Eh bien figurez-vous que Debian a décidé de faire le grand ménage dans les versions “offensantes” de ces paquets. Et forcément, ça fait des vagues.

L’histoire a commencé avec deux bug reports (#1109166 et #1109167) déposés par Andrew M.A. Cater qui a tout simplement demandé la suppression pure et simple des paquets fortunes-es-off (la version espagnole) et fortunes-it-off (la version italienne), arguant que ces blagues n’avaient “aucune place dans Debian”. Et c’est là, que c’est parti en cacahuète.

D’un côté, il y a donc Agustin Martin qui maintient le paquet espagnol depuis des années et qui nous explique qu’il a déjà fait un sacré tri en virant les trucs vraiment violents, et que ce qui reste c’est de l’humour qui peut choquer certaines personnes “avec un seuil de tolérance bas”. Et de l’autre, Salvo Tomaselli qui gère la version italienne et qui n’était vraiment pas content qu’on lui demande de supprimer son paquet en pleine période de freeze.

Alors quand le contributeur NoisyCoil a analysé le contenu du paquet italien et y a trouvé des citations qui appellent explicitement à la violence contre les femmes, du genre, des trucs qui disent que les femmes devraient être battues régulièrement, c’était plus possible !

Là, on n’était clairement plus dans l’humour douteux mais dans quelque chose de beaucoup plus problématique.

Paul Gevers de l’équipe de release Debian a donc tranché en déclarant que “les versions offensantes des paquets fortune n’ont plus leur place dans Debian”. Une décision qui fait écho à ce qui s’était déjà passé avec la version anglaise fortunes-off, supprimée il y a déjà quelques années.

Ce qui est intéressant, je trouve, dans cette histoire, c’est de voir comment une communauté open source gère ce genre de tensions car d’un côté, vous avez cette “tradition” de la liberté totale, et de l’autre, la volonté de créer un environnement inclusif.

Mais bon, au final, Tomaselli a cédé et supprimé les paquets offensants notant avec une pointe d’ironie dans le changelog que c’était dû à des “bug reports bien synchronisés de l’équipe de release pendant la période de freeze”.

Alors est-ce qu’on doit tout accepter au nom de la liberté ? Ou est-ce qu’il y a des limites à ne pas franchir ?

Perso, je pense qu’entre une blague de mauvais goût et un appel à la violence contre les femmes, il y a quand même une sacrée différence. Mais bon visiblement, tout le monde n’est pas d’accord là-dessus… Certes les mentalités évoluent dans le bon sens, mais il y en a qui évoluent moins vite que les autres (voire qui sont encore bloqués dans les années 50…).

Bref, ce qui est sûr, c’est que tant que certains n’auront pas compris que discriminer des gens déjà fortement discriminés, ce n’est pas de l’humour mais de la violence, alors ce genre de débat continuera à agiter le monde du libre !

Source

Le paradoxe du créateur - Pourquoi on vous reprochera toujours d'avoir changé

Vous savez ce qui est relou parfois quand on crée du contenu ? C’est que plus vous restez fidèle à vous-même, plus certains vous reprochent d’avoir “changé”. Un paradoxe de ouf qui mérite quand même qu’on s’y attarde, parce que derrière ce “c’était mieux avant”, il y a toute une psychologie que je trouve fascinante à décoder.

Après +20 ans dans ce métier, j’ai entendu toutes les variations possibles. “T’as changé”, “C’est plus ce que c’était”, “Avant tu parlais de trucs intéressants”. Ces petites phrases, elles reviennent avec une régularité de métronome, peu importe ce que vous faites ou depuis combien de temps vous le faites. Vous pourriez publier exactement le même type de contenu pendant 10 ans, il y aura toujours quelqu’un pour vous dire que non, carrément, c’était mieux avant.

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