Le coup de maître d'OpenAI qui cache une stratégie à 500 milliards
Vous savez ce qui m’a le plus questionné dans cette annonce d’OpenAI dont tout le monde parle ? Pas le fait qu’ils offrent ChatGPT Enterprise aux agences fédérales américaines pour 1 dollar. Non, c’est surtout que ça arrive pile poil au moment où la boîte négocie une valorisation à 500 milliards de dollars avec ses investisseurs.
Un dollar contre 500 milliards. Ça vous paraît logique comme calcul ?
À moi non plus.
La réalité, c’est qu’OpenAI vient de jouer l’un des coups les plus brillants de l’histoire de la tech et contrairement à ce qu’on pourrait croire, cette “générosité” n’a rien de charitable. C’est du business pur et dur, orchestré avec une précision chirurgicale. Parce que voyez-vous, OpenAI a déjà empoché un contrat de 200 millions de dollars avec le Département de la Défense en juin dernier. Ils ont alors lancé “OpenAI for Government” et obtenu l’approbation officielle de la GSA (General Services Administration) comme fournisseur agréé pour les agences fédérales. Cette offre à 1 dollar, c’est donc juste la cerise sur le gâteau.
L’astuce (selon moi), c’est qu’ils viennent de transformer le gouvernement américain en client captif. Des milliers de fonctionnaires qui vont s’habituer à utiliser ChatGPT au quotidien, qui vont intégrer l’outil dans leurs workflows, leurs processus, leurs habitudes. Et au bout d’un moment, quand OpenAI reviendra avec un tarif “normal”, croyez-vous que le gouvernement pourra s’en passer et revenir à l’age de pierre ?
C’est exactement la stratégie du dealer qui offre la première dose gratuite.
Mais le plus top moumoute dans toute cette histoire (et vous pouvez me traiter de parano), c’est l’accès aux données que ça leur offre. Parce qu’avec ChatGPT Gov qui permet aux agences d’y injecter des “informations sensibles non-publiques”, OpenAI va avoir une vision privilégiée sur les tendances, les projets, les préoccupations du gouvernement américain. Pas besoin d’espionner quand vos “clients” vous donnent volontairement accès à leurs réflexions stratégiques.
OpenAI demande même au gouvernement américain d’évaluer “le niveau de données disponible pour entrainer les IA américaines” et pousse pour que les lois fédérales préemptent les réglementations des États. En gros, ils veulent façonner le cadre réglementaire à leur avantage tout en ayant un accès privilégié aux rouages du pouvoir.
OpenAI veut devenir puissant.
D’un point de vue investisseurs, c’est du caviar. Montrer qu’on a le gouvernement américain dans sa poche, c’est le genre d’argument qui fait monter les valorisations. Surtout quand on sait que les contrats publics, une fois établis, sont rarement remis en question et peuvent durer des décennies.
Au final, cette opération séduction va rapporter bien plus que les quelques millions “perdus” sur cette offre symbolique car entre les futurs contrats gouvernementaux, l’influence réglementaire et la crédibilité que ça apporte face aux investisseurs, ça parle déjà d’un retour sur investissement qui se chiffre en milliards.
OpenAI n’est pas votre ami. OpenAI devient naturellement l’extension technologique d’Oncle Sam et vous verrez, dans quelques années, quand on parlera de dépendance technologique, on citera cette manœuvre comme un cas d’école, j’en suis convaincu !