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Offline Kids - Le site qui veut décoller vos gamins des écrans

29 heures par semaine. C’est le temps qu’un gamin de 12 ans passe aujourd’hui sur son smartphone. Un mi-temps, quoi ! Et pendant que je tape ces lignes, des milliers de parents flippent en voyant leurs mômes hypnotisés par TikTok. Et je les comprends.

L’OMS vient de lâcher des chiffres qui donnent le vertige : entre 2018 et 2022, l’usage problématique des réseaux sociaux chez les ados est passé de 7% à 11%. Un ado sur dix, c’est énorme. Sans compter les 12% qui sont accros aux jeux vidéo et ne veulent rien faire d’autre. Autant dire qu’on a collectivement un sacré problème sur les bras.

C’est dans ce contexte, qu’un mouvement de résistance prend de l’ampleur. Le Smartphone Free Childhood, lancé par deux parents britanniques début 2024, cartonne méchamment et plus de 140 000 parents ont déjà signé leur pacte pour retarder l’arrivée du smartphone chez leurs gosses. Le truc a tellement pris qu’on retrouve des groupes similaires dans 60 pays, de l’Argentine à l’Ouzbékistan.

Jonathan Haidt, un prof qui a écrit “The Anxious Generation” (lien affilié), pousse le concept avec ses 4 règles simples : pas de smartphone avant 14 ans, pas de réseaux sociaux avant 16 ans, des écoles sans téléphones et surtout, redonner aux gamins une vraie enfance avec des activités dans le monde réel. Simple sur le papier, mais dans la pratique, c’est une autre paire de manches.

Le souci, c’est que quand vous êtes le seul parent à dire non au smartphone, votre gosse devient le paria de la cour de récré. “Mais tous mes copains en ont un !”… on la connaît tous celle-là. C’est pour ça que le mouvement mise sur l’action collective. Si tous les parents d’une classe ou d’une école s’y mettent ensemble, ça change la donne.

Bon, c’est bien beau tout ça, mais là c’est les vacances, on bosse tous en télétravail, et on a en même temps les enfants dans le collimateur. Alors concrètement, on fait quoi pour occuper nos chères têtes blondes sans écrans ? C’est là qu’intervient Offline Kids, un site lancé en 2025 qui propose des activités sans écran pour les 2-10 ans. Le concept est malin car tout est classé par durée (de 15 minutes à 2 heures), par âge, par type d’activité et même par niveau de bordel que ça va mettre dans votre salon.

Le site propose des trucs variés : arts créatifs, jeux, musique, danse, activités d’extérieur… Y’a même une catégorie “life skills” pour apprendre aux gamins des trucs utiles. Et franchement, quand je vois certaines idées, ça me rappelle ma propre enfance. Genre faire des châteaux avec des cartons Amazon (au moins ils servent à quelque chose), organiser des chasses au trésor dans le jardin ou apprendre à faire des crêpes.

Ce qui est cool, c’est qu’ils ont pensé aux parents crevés. Y’a toute une section d’activités que les gosses peuvent faire en autonomie pendant que vous êtes en call ou en train de préparer le dîner. Parce que oui, on a tous déjà autoriser plus d’heures de console ou de télévision pour avoir la paix pendant une conf call importante.

Et en France, on n’est pas en reste notamment avec le Défi Déconnexion 2025 qui mobilise parents, profs et animateurs pour créer des alternatives aux écrans. Car ce n’est pas en fliquant les gamins qu’on va s’en sortir, mais en proposant des activités qui les éclatent vraiment. D’ailleurs, les bénéfices d’une digital detox en famille sont prouvés : meilleure communication, plus de créativité, amélioration de la concentration et des résultats scolaires. Sans parler du sommeil qui revient et de l’anxiété qui diminue. Mais le plus important, c’est peut-être de retrouver du temps ensemble, du vrai temps, pas juste coexister dans la même pièce chacun sur son écran.

Alors oui, c’est pas facile. Les écrans, c’est pratique, ça occupe, ça calme. Mais quand on voit que depuis 2010, le temps que les ados passent avec leurs potes a chuté de 65%, y’a de quoi se poser des questions. On est en train de fabriquer une génération de gosses qui savent swiper avant de savoir lacer leurs chaussures.

D’ailleurs, j’avais déjà parlé des dangers des smartphones avant 13 ans et franchement, toutes ces nouvelles études ne font que le confirmer. Et le mouvement prend de l’ampleur puisque des célébrités comme Benedict Cumberbatch ont signé le pacte. Des écoles entières passent ainsi en mode “smartphone free”.

Maintenant, pour ceux qui veulent tenter l’aventure, le site Offline Kids est un bon point de départ. C’est tout en anglais mais bon, je pense que vous êtes assez malin pour traduire tout ça comme des grands. En plus, les activités sont simples, pas chères et testées par de vrais parents. Et surtout, pas besoin de matériel compliqué… Il faut juste un peu d’imagination et de bonne volonté. Et si ça permet de retrouver des moments de complicité avec vos gamins, ça vaut le coup d’essayer, non ?

Parce qu’au final, nos gosses n’ont qu’une enfance et elle est trop courte pour la passer derrière un écran. (Dis le vieux con qui a passé la sienne devant le Club Dorothée ^^)

Les smartphones avant 13 ans - Pourquoi les dernières études tirent la sonnette d'alarme

Bon, j’ai une question qui va faire mal : Vous savez vraiment ce qui se passe dans le cerveau de votre gamin de 10 ans quand il scrolle sur TikTok pendant 4 heures ? Et bien d’après les dernières études qui viennent de sortir, c’est pas joli joli. Entre les pensées suicidaires qui explosent chez les filles et la régulation émotionnelle qui part en vrille, on a un sacré problème sur les bras.

Alors attention, je ne suis pas là pour vous faire la morale ou vous dire comment élever vos mômes mais quand une étude publiée dans le Journal of the Human Development and Capabilities nous balance que l’usage du smartphone avant 13 ans est associé à des pensées suicidaires, une régulation émotionnelle pourrie, une estime de soi dans les chaussettes et carrément un détachement de la réalité, bah on peut se poser des questions non ?

Et ce n’est pas juste une étude isolée qui crie dans le désert. On a 120 chercheurs de 11 disciplines différentes qui ont bossé ensemble et qui nous disent tous la même chose : les smartphones et les réseaux sociaux sont corrélés avec des problèmes d’attention et une addiction comportementale. Et devinez quoi ? Les filles morflent encore plus avec des problèmes d’image corporelle, du perfectionnisme maladif et même des risques de harcèlement sexuel en ligne.

Entre 2012 et 2015, la dépression a ainsi augmenté chez les garçons de 21%, et chez les filles on est à 50% d’augmentation !! Oui, plus du double !! Mais attendez, parce que l’histoire devient encore plus tordue puisqu’une étude de l’USF (University of South Florida) vient foutre le bordel en disant exactement l’inverse : Les gamins avec smartphones auraient une meilleure estime d’eux-mêmes, seraient moins déprimés et passeraient plus de temps avec leurs potes en vrai.

Alors qui croire ??????

En fait, le problème c’est peut-être pas le smartphone en lui-même, mais comment on l’utilise. Les chercheurs ont découvert ce qu’ils appellent un “effet dose-réponse”… en gros, plus les mômes passent de temps sur leur téléphone, plus les problèmes s’aggravent. Et le pire c’est l’usage nocturne… Les gamins qui dorment avec leur téléphone et qui checkent leurs notifs à 3h du mat’, sont ceux qui vraiment sont dans la merde niveau santé mentale.

Ah et j’oubliais un truc super important : la “technoférence”. C’est le nouveau mot à la mode pour dire que les parents aussi sont scotchés à leur écran et que ça interfère avec les interactions parent-enfant. Genre vous êtes en train de gronder votre gamin parce qu’il passe trop de temps sur Fortnite, mais en même temps vous avez votre iPhone dans une main et vous scrollez Instagram de l’autre. 70% des parents admettent faire ça, et les chercheurs pensent que c’est un problème encore sous-estimé.

Heureusement, en France, on ne rigole pas avec ça puisque la santé mentale des jeunes est devenue cause nationale pour 2025. Un rapport remis à Macron en avril 2024 préconise carrément d’interdire les écrans avant 3 ans et les téléphones portables avant 11 ans. Et les réseaux sociaux, pas avant 15 ans minimum. C’est radical, mais quand on voit que 8,3% des enfants de 3 à 6 ans présentent déjà des difficultés de santé mentale qui impactent leur vie quotidienne (étude Enabee), on se dit qu’il y a peut-être urgence.

Par contre, au collège, ça devient plus compliqué parce que le préado a besoin d’autonomie et d’une vie sociale mais là encore, les experts recommandent d’attendre. Jonathan Haidt, dans son bouquin “The Anxious Generation”, propose carrément 16 ans pour les réseaux sociaux. Perso, moi les miens, c’est pas avant leur 15 ans et pas de réseaux sociaux avant leur 18 ans.

Bon, et concrètement on fait quoi ? Parce que dire à un gamin de 12 ans qu’il ne peut pas avoir de smartphone alors que tous ses potes en ont un, c’est la garantie de se faire détester pendant 6 mois minimum.

Et bien les experts suggèrent quelques pistes : pas de téléphone dans la chambre la nuit (investissez dans un bon vieux réveil), des zones “sans écran” à la maison (genre la table du dîner), et surtout, montrer l’exemple. Parce que si vous passez votre vie le nez dans votre téléphone, difficile de convaincre votre môme de faire autrement. Pour ma part, c’est ça le plus dur car je passe ma vie à bosser et je trimballe mon laptop / smartphone partout dans ma maison et en vacances. Par contre, je ne suis pas / plus accro aux réseaux sociaux donc c’est peut-être déjà ça…

Dans l’étude SMART.USE, on apprend sans surprise que 21,1% des jeunes seraient aussi totalement dépendants à leur smartphone, avec une moyenne de 4,92 heures par jour d’utilisation. Pour comparaison, les non-dépendants sont à 2,88 heures. Et évidemment, plus tu passes de temps sur ton téléphone, plus tes résultats scolaires dégringolent. Alors oui, certains chercheurs comme Candice Odgers nuancent en disant qu’on ne sait pas toujours dans quel sens va la causalité. Est-ce que les réseaux sociaux rendent dépressifs ou est-ce que les jeunes déprimés passent plus de temps sur les réseaux ? “On a peut-être la flèche qui pointe dans la mauvaise direction”, dit-elle mais c’est vrai que c’est une question légitime.

Alors en attendant d’avoir toutes les réponses, je pense qu’il vaut mieux appliquer le principe de précaution. Surtout quand on voit que les mêmes big tech qui nous vendent ces smartphones interdisent à leurs propres enfants de les utiliser. Ça devrait nous mettre la puce à l’oreille, non ?

Source : CNN - “Smartphones aren’t safe for kids under 13. Here’s why” et l’étude est ici. (Merci Patrick)

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