Nintendo exige des autorisations pour speedrunner ses jeux… même pour une opération caritative
Vous savez quoi ? Il y a des jours où je me dis que Nintendo fait vraiment tout pour se faire détester. En effet, des speedrunners organisent un événement caritatif pour récolter des fonds pour Médecins Sans Frontières, et Nintendo débarque avec ses avocats pour leur dire “STOP, vous n’avez pas le droit !!! How dare you !?”.
C’est exactement ce qui vient de se passer avec le RTA in Japan, et franchement, c’est à se demander si quelqu’un chez Nintendo ne veut pas “une part de l’argent de l’opé caritative” comme le soulignent avec ironie les joueurs sur les forums.
C’est donc le 13 juin dernier que les organisateurs du RTA in Japan ont reçu un petit cadeau de Nintendo : un avertissement leur indiquant que toutes leurs diffusions précédentes constituaient une “utilisation non autorisée” de leurs jeux.
Pourquoi maintenant ? Bah tout simplement parce que l’association est devenue une entité juridique en 2020. Et apparemment, dans la tête de Nintendo, association officielle + speedrun = demande d’autorisation obligatoire pour chaque jeu. Oui, vous avez bien lu… Nintendo leur demande de soumettre une demande individuelle pour chaque titre qu’ils veulent utiliser.
Du coup, pour l’édition été 2025 qui démarre le 9 août, les organisateurs ont préféré jeter l’éponge. Pas le temps de faire toutes les demandes, pas envie de se prendre la tête… résultat, zéro jeu Nintendo au programme. Et on parle du plus gros événement de speedrun du Japon, celui où Super Mario 64 cartonnait systématiquement en termes d’audience. Les speedrunners et les fans sont dépités, et on les comprend.
Ce qui rend la situation encore plus absurde, c’est le contraste avec les autres éditeurs. Ubisoft et Activision tolèrent l’utilisation de leurs jeux dans des événements caritatifs, mais Nintendo, lui, reste inflexible, y compris pour un événement qui ne génère aucun profit personnel et reverse tout à des œuvres caritatives. Bref, la communauté est très énervé, et certains qualifient cette décision de “nouveau plus bas niveau” pour Nintendo.
Les organisateurs du RTA in Japan restent évidemment diplomates et annoncent qu’ils vont désormais faire les demandes pour les prochains événements. Mais franchement, obliger une association caritative à remplir de la paperasse pour chaque jeu Mario ou Zelda qu’ils veulent speedrunner, c’est vraiment un move de connards. Cette entreprise étouffe sa propre communauté sous les procédures administratives, et je trouve ça vraiment moche.
Le pire dans tout ça c’est que Nintendo aurait pu simplement dire “ok, faites vos demandes à partir du prochain événement” au lieu de forcer l’annulation de tous leurs jeux pour cet été. Mais non, il fallait marquer le coup, montrer qui avait les plus grosses coui… euh carapaces. Et dire que pendant ce temps, Games Done Quick aux États-Unis continue de speedrunner des jeux Nintendo sans problème grâce aux exceptions de fair use du droit américain.
Comme quoi, le problème n’est pas le speedrun en lui-même, mais bien l’obsession maladive de Nintendo pour le contrôle de sa propriété intellectuelle.
Alors oui, Nintendo a légalement le droit de faire ça. Mais avoir le droit ne veut pas dire que c’est intelligent. Bloquer un événement caritatif qui met en valeur vos jeux et génère de l’engagement communautaire positif, c’est vraiment se tirer une balle dans le pied niveau relations publiques, je trouve.
Bref, les speedrunners continueront à jouer, les donations iront toujours à Médecins Sans Frontières, mais l’image de Nintendo vient d’en prendre encore un coup. Et ça, aucune autorisation ne pourra le réparer.