Test UGREEN NAS DXP4800 Plus

Cela fait maintenant un an que le fabricant UGREEN a fait son entrĂ©e sur le marchĂ© des NAS. Aujourdâhui, nous recevons en test le DXP4800 Plus. Dans cet article, nous allons tout dâabord explorer le matĂ©riel, puis nous nous attarderons sur la partie logicielle, enfin place aux tests de performance sur notre banc de mesure. AnnoncĂ© Ă moins de 600âŹ, que vaut ce nouveau NAS ?
Test UGREEN NAS DXP4800 Plus
UGREEN est un fabricant chinois bien connu pour ses accessoires destinĂ©s aux smartphones, tablettes et ordinateurs. Sa rĂ©putation repose sur des produits fiables et performants. En 2024, la marque sâest lancĂ©e sur le marchĂ© des NAS via une campagne de financement participatif (Kickstarter). CâĂ©tait un pari maĂźtrisĂ©, qui a rencontrĂ© un vif succĂšs, avec une communautĂ© active autour du projet.
Le lancement a Ă©tĂ© relativement rapide. Entre lâannonce du Kickstarter et lâenvoi des premiĂšres unitĂ©s, tout cela sâest fait en 6 mois. GrĂące Ă ses usines et ressources internes, Ugreen a su maĂźtriser sa production. Initialement rĂ©servĂ©e Ă certains pays, la commercialisation sâest aujourdâhui Ă©tendue.
Une concurrence qui sâinterroge
Dâabord ignorĂ© par les acteurs historiques, le projet Ugreen a rapidement attirĂ© lâattention. Certains fabricants ont mĂȘme sollicitĂ© notre avis. DerriĂšre une façade de dĂ©sintĂ©rĂȘt apparent, les leaders du secteur ont perçu lâimpact de ce nouvel entrant, dĂ©sormais considĂ©rĂ© avec une certaine prudence.
Le Forum des NAS propose une section UGREEN, ce qui en fait la premiÚre communauté francophone pour des NAS de la marque.
DXP4800 Plus
AprĂšs ce rappel, intĂ©ressons nous de plus prĂšs au DXP4800 Plus. Il y a quelques semaines, un membre de la communautĂ© Cachem avait partagĂ© ses premiĂšres impressions. Le fabricant nous a envoyĂ© le mĂȘme modĂšle afin dâapprofondir cette premiĂšre approche.
Contenu de la boĂźte
Ă lâouverture, on retrouve :
- Le DXP4800 Plus en lui-mĂȘme ;
- 2 cùble réseau RJ45 Cat. 7 ;
- Lâalimentation externe et son cĂąble ;
- Des vis pour les SSD avec un tournevis ;
- 2 blocs de pĂąte thermique pour les SSD NVMe ;
- Un guide de démarrage rapide en anglais, allemand et chinois ;
- Une feuille sur la garantie de 2 ans.
Lâemballage est trĂšs soignĂ©, avec plusieurs niveaux de protection. On note un effort de prĂ©sentation proche de celui dâApple.
Design et connectivité
Nous sommes en prĂ©sence dâun NAS bien lourd. En effet, le boitier est en une piĂšce en aluminium bleu-gris (unibody Ă la façon dâApple). Son poids impressionne avec 4,1 kg sur la balance. Ă lâarriĂšre, un ventilateur de 140 mm souffle de lâair vers lâintĂ©rieur du boĂźtier, contrairement Ă la plupart des fabricants qui extraient lâair chaud.
En façade, on a 4 emplacements pour disques durs (ou SSD SATA). On retrouve Ă©galement le bouton marche/arrĂȘt en bas Ă gauche, ainsi que des diodes (LAN et disques).
CĂŽtĂ© connectique :â
- 1 port 10 Gb/s RJ45 ;
- 1 porte 2,5 Gb/s RJ45 ;
- 1 port USB 3.0 (Ă lâarriĂšre)
- 2 ports USB 2.0 (Ă lâarriĂšre) ;
- 1 sortie audio-vidéo HDMI compatible 4K ;
- 1 port USB 3.1 Gen.2 (type-A Ă lâavant)
- 1 port USB 3.1 Gen.2 (type-C Ă lâavant)
- 1 emplacement pour carte SD.
Une connectivité complÚte et bien pensée.
Intérieur du DXP4800 Plus
Le DXP4800 Plus repose sur un processeur Intel Pentium Gold 8505 cadencĂ© Ă 3,3 GHz (5 cĆurs, 6 threads, jusquâĂ 4,4 GHz en Burst) avec iGPU intĂ©grĂ©. Il est Ă©paulĂ© par 8 Go de RAM DDR5 (extensibles Ă 64 Go). Le score PassMark est de 9220 points, plutĂŽt prometteur !!!
Installation du NAS
Les disques dur 3,5âł sâinstallent sans outils. Les chariots, bien que diffĂ©rents des standards Synology ouQNAP, sont fonctionnels.


Pour les SSD, il faut retirer une fixation via un outil fourni. Malheureusement, il faut forcer lĂ©gĂšrement sur une piĂšce en plastique fragile. Sur 4 chariots, lâune sâest abĂźmĂ©e pour nous.
Le NAS propose 2 emplacements pour SSD NVMe, accessibles via une trappe sous lâappareil. Lâajout de pĂąte thermique (fournie) et le rĂŽle de dissipateur thermique du capot en aluminium sont des points positifs.


Petit dĂ©faut, le NAS nâest pas suffisamment surĂ©levĂ©. Les patins dessous sont trop bas, ce qui limite la circulation de lâair et favorise les vibrations. De nombreux utilisateurs recommandent lâajout de petits amortisseurs en Ă©lastomĂšre pour corriger ce lĂ©ger dĂ©faut.
UGOS
Vous ĂȘtes nombreux Ă vouloir en savoir plus sur le systĂšme embarquĂ© UGOS. Nous allons ĂȘtre transparents de ce cĂŽtĂ© : le bon, voire trĂšs bon et le moins bon. Nous avons bien conscience que Ugreen est encore jeune sur le marchĂ© et il faut savoir ĂȘtre indulgent. Le fabricant met Ă jour trĂšs rĂ©guliĂšrement son systĂšme afin de rivaliser avec les tĂ©nors du marchĂ©.
Installation dâUGOS
AprĂšs la dĂ©couverte positive du matĂ©riel, la deuxiĂšme Ă©tape de lâinstallation est importante. Lâutilisateur dĂ©couvre pour la premiĂšre fois ce quâUgreen va lui proposer. Le fabricant a bien compris lâimportance dâaccompagner lâutilisateur dĂšs ses premiers pas avec UGOS. On vous laisse dĂ©couvrir les Ă©tapes ci-dessousâŠ




On regrettera que lâinstallation ne soit quâen anglais. Cette premiĂšre Ă©tape est pourtant cruciale⊠AprĂšs ces 4 premiers Ă©crans, il faut ensuite patienterâŠ










Comme vous pouvez le constater, les Ă©crans dâattente jouent un rĂŽle crucial pour anticiper les Ă©tapes suivantes du processus. Il est donc impĂ©ratif quâUgreen les traduise rapidement afin dâamĂ©liorer lâexpĂ©rience utilisateur.
Une fois lâinstallation terminĂ©e, le NAS a redĂ©marré⊠en changeant dâadresse IP pour nous. Initialement configurĂ© sur 192.168.1.151, il est passĂ© sans avertissement Ă 192.168.1.191. Un comportement pour le moins surprenant, qui pourrait facilement passer inaperçu si vous accĂ©dez au NAS via son nom rĂ©seau ou si vous utilisez lâapplication officielle dâUgreen que nous vous recommandons.
Pour retrouver son NAS sur le rĂ©seau, vous pouvez utiliser lâapplication ou taper dans votre navigateur find.ugnas.com
DĂ©couverte dâUGOS
LâĂ©cran de connexion permet de sâauthentifier par identifiant et mot de passe classique⊠ou de cliquer en haut Ă droite pour obtenir un QR Code Ă utiliser avec lâapplication mobile.
Premier lancement






Au dĂ©marrage, un tutoriel se lance pour vous faire rapidement le tour du propriĂ©taire. Câest simple, rapide et en français cette fois.
Volume de stockage


Ensuite, on est guidé vers la création du premier volume de stockage.
LĂ encore, on apprĂ©ciera lâaccompagnement dâUGOS⊠Beaucoup dâinformations importantes et cruciales pour la suite, bravo Ă Ugreen.
Comme on peut le constater, le systĂšme ne prend pas le volume (unique) par dĂ©faut. Câest Ă lâutilisateur de le sĂ©lectionner.
Tout nâest pas parfait, mais lâutilisateur est bien accompagnĂ©.
Robot dâaccompagnement
Sur lâĂ©cran principal, vous noterez la prĂ©sence dâun robot virtuel en bas Ă droite. Ce dernier fournit des informations (plus ou moins importantes). En cliquant dessus, voici les informations affichĂ©es :
Il disparaitra une fois toutes les Ă©tapes finalisĂ©es. A noter quâil faut aller jusquâau bout pour le faire disparaitre (donc cliquer sur activer lâaccĂšs Ă distance).
CrĂ©ation dâun dossier partagĂ©
On clique sur le bouton CrĂ©er pour la crĂ©ation du premier dossierâŠ
Ici encore, un tutoriel se lance pour vous accompagner. UGOS utilise 3 terminologies différentes :
- Dossier personnel : privé, accessible à un seul utilisateur ;
- Dossier partagé : visible selon les autorisations définies ;
- Dossier utilisateur (rĂ©servĂ© Ă lâadmin) : ensemble des dossiers personnels
Si vous avez dĂ©jĂ manipulĂ© dâautres NAS, ces notions ne vous seront pas inconnues. La diffĂ©rence entre dossier personnel et dossier partagĂ©, câest que le dossier personnel nâest que pour un et un seul utilisateur. Alors que le dossier partagĂ© sera partagĂ© avec les autres utilisateurs.
SynthĂšse de lâinstallation et premiers pas
Lâaccompagnement est plutĂŽt bien rĂ©alisĂ© de la part dâUgreen. Lâutilisateur nâa quâĂ se laisser guider. On regrettera lâabsence dâun âmode expertâ pour les utilisateurs avancĂ©s, et lâimpossibilitĂ© de dĂ©sactiver certains assistants. Ne soyons pas trop dur, on ne peut que les fĂ©liciter du travail rĂ©alisĂ©.
Usage au quotidien



UGOS est un systĂšme Linux optimisĂ© pour le stockage en rĂ©seau. Il propose un ensemble de fonctionnalitĂ©s, qui sont complĂ©tĂ©es par des applications via le Centre dâapplications : Antivirus, Download Center, Text Edit, etc. Nous sommes encore loin des capacitĂ©s dâun NAS Synology ou QNAP. Ugreen a fait le choix de privilĂ©gier Docker pour complĂ©ter plusieurs de ses lacunes.
Au moment oĂč nous Ă©crivons ses lignes, les snapshots (instantanĂ©s avec Btrfs) viennent dâarriver, mais les capacitĂ©s sont encore limitĂ©es. Il nây a toujours pas la possibilitĂ© de chiffrer un dossier, pas de reverse proxy en natif, absence de planificateur de tĂąches, pas de sauvegarde vers un support externe⊠plutĂŽt frustrant.
Cloud Drive permet des sauvegardes et synchronisations vers OneDrive ou Google Drive, mais lâoutil reste perfectible (pas de chiffrement, filtrage limitĂ©, pas de planification).
Espérons que le fabricant corrige ces petits défauts agaçants dans les prochaines semaines.
Applications pour ordinateur, tĂ©lĂ©phoneâŠ
UGREEN propose une application de bureau (Windows et macOS) ce qui est une excellente idĂ©e. Il y a Ă©galement une application mobile complĂšte (Android et iOS), compatible Ă©galement avec Apple TV et Android TV. Elles permettent dâaccĂ©der aux fichiers, au statut du NAS, aux notifications⊠mais aussi Ă la sauvegarde de photos, au visionnage de vidĂ©o, etc. Tout y est, un vĂ©ritable couteau suisse.
Mises à jour réguliÚres
Ugreen dĂ©ploie frĂ©quemment des mises Ă jour pour corriger des bugs et soucis de traductions, mais aussi pour amĂ©liorer les performances et ajouter des fonctionnalitĂ©s. La derniĂšre en date vient dâintroduire une protection contre les attaques DDoS.
Un NAS est coĂ»teux, câest un investissement sur le long terme. Aujourdâhui, les NAS sont rĂ©guliĂšrement mis Ă jour⊠et surtout pendant de nombreuses annĂ©es.
Nouvel entrant : doit-on faire preuve de tolérance ?
Ugreen est nouveau sur le marchĂ© des NAS, mais ce nâest pas un novice. Lâentreprise possĂšde une solide expĂ©rience industrielle et maĂźtrise dĂ©jĂ la conception matĂ©rielle et logicielle. Le fabricant savait dans quoi il sâengageait avec ce secteur exigeant, dominĂ© par des acteurs comme Synology et QNAP.
CĂŽtĂ© matĂ©riel, le produit tient la route. Mais câest sur la partie logicielle que le bĂąt blesse : UGOS reste limitĂ© pour un usage avancĂ©. Si certains parient sur des mises Ă jour futures pour corriger le tir, dâautres estiment quâun NAS doit ĂȘtre pleinement opĂ©rationnel dĂšs lâachat, pas dans 6 mois. Ugreen en est conscient⊠Aussi, il propose lâinstallation de systĂšmes alternatifs comme OMV, TrueNAS, Unraid⊠Une approche ouverte, apprĂ©ciĂ©e des utilisateurs.
Lâessentiel est lĂ : une base matĂ©rielle fiable et une volontĂ© claire dâĂ©voluer. Ă Ugreen maintenant de consolider son positionnement logiciel.
Performances du DXP4800 Plus
Dans la premiĂšre partie des tests, nous allons Ă©valuer les performances des transferts Ă travers un rĂ©seau 10 Gb/s (entre le NAS et des ordinateurs). Ensuite, nous regarderons les capacitĂ©s du processeur, en analysant ses performances globalesâŠ
Vitesses dans les transferts
Depuis plusieurs années, nous avons mis en place un protocole de tests rigoureux fournissant des données fiables et comparables avec les performances des autres NAS. Pour cela, nous utilisons 4 applications de mesure différentes (2 sous macOS et 2 sous Windows) et réalisons en plus des transferts de fichiers de tailles variées dans les deux sens (NAS -> Ordinateur puis Ordinateur -> NAS) :
- Petites tailles : 100 fichiers de 500 Ko Ă 12 Mo (MP3, photos, documents Office)
- Tailles moyennes : 30 fichiers de 12 Ă 350 Mo (DivX, images RAW, archives ZIP)
- Fichiers volumineux : 10 fichiers avec une taille comprise entre 4 et 10 Go (MKV, ISO)
à la suite des tests, une moyenne des transferts est calculée et nous la représentons sous forme de graphiques exprimée en mégaoctets par seconde (Mo/s). Plus le nombre est élevé, plus le NAS est rapide. Pour notre évaluation du DXP4800 Plus, nous avons configuré un premier volume avec 2 SSD NVMe en RAID 0, puis un second volume avec 3 SSD SATA en RAID 5.
RAID 0
En RAID 0, nous devrions profiter pleinement des performances avec 2 SSD NVMe combinĂ©s. Comme vous pouvez le constater, les performances sont bonnes, mais pas exceptionnelles en lecture comme en Ă©criture. On sâattendait Ă mieux au vu de la configuration.
RAID 5
En RAID 5, les performances en lecture restent stables, proches du RAID 0. En Ă©criture câest correct, mais on sâattendait Ă mieux Ă©galement.
Performances générales
Ugreen a misĂ© sur une architecture solide avec le processeur Intel Pentium Gold 8505 (sorti en 2022), qui a largement fait ses preuves. Son score PassMark de 9148 points tĂ©moigne de ses capacitĂ©s. Ce choix lui permet dâassurer efficacement des tĂąches variĂ©es comme la conteneurisation, la virtualisation ou encore le transcodage vidĂ©o. Seul regret, la prĂ©sence de seulement 8 Go de RAM.. Câest un peu juste pour exploiter pleinement le potentiel de ce type de machine. 16 Go auraient Ă©tĂ© prĂ©fĂ©rables pour offrir plus de marge, notamment en usage avancĂ©.
Vous pourrez facilement trouver de la RAM compatible :
Consommation électrique et nuisance sonore
LeDXP4800 Plus dispose dâun ventilateur de 140 mm Ă lâarriĂšre, qui peut se faire entendre. Contrairement aux ventilateurs des principaux fabricants de NAS, ce dernier nâextrait pas lâair, mais souffle Ă lâintĂ©rieur du NAS. Certains lâont remplacĂ© par un Noctua NF-A14 afin de gagner quelqus dĂ©cibels. Un ventilateur est prĂ©sent au niveau du processeur, mais difficilement accessible. En fonctionnement normal avec 5 SSD, la consommation est de 27 W en fonctionnement normal. En cas de forte charge, elle monte Ă environ 64 W, ce qui peut surprendre pour ce type de produit.