Linus Tech Tips et Linus Torvalds : Quand deux Linus construisent un PC !
Bonjour à tous,
Si vous n'avez pas suivi, Linus Torvalds, le créateur du noyau Linux, est venu construire son PC idéal avec l'aide de Linus Sebastian (créateur de Linus Tech Tips).
Je vous renvoie à la vidéo sur Youtube qui à (au moment de cet article, cumulé 1 447 697 vues en 20 heures ) : https://www.youtube.com/watch?v=mfv0V1SxbNA
Je veux vous donner quelques infos (en français) sur cette vidéo que j'ai trouvé très intéressante ! (J'ai bien fait de prendre mon Lundi en congés)
N'hésitez pas à aller la regarder, je ne fais pas un "résumé" mais je commente les éléments qui m'ont le plus intéressés.
Au-delà de l'assemblage matériel, cette collaboration a donné lieu à une conversation fascinante sur Linux, le développement logiciel et la philosophie open source.
Sur le point de la configuration du PC, elle a été pensée pour la fiabilité !
Linus Torvalds a des besoins bien spécifiques pour sa machine de travail. Contrairement aux configurations gaming extrêmes, il privilégie la stabilité et la fiabilité avant tout. La build comprend :
- Processeur : AMD Threadripper 9960X (24 cœurs, 48 threads) - suffisamment puissant pour compiler le noyau Linux avec tous les modules
- Mémoire : 64 Go de RAM ECC (Kingston) - un point non négociable pour Torvalds
- Refroidissement : Noctua NH-U12S TR5-SP6 - pour un fonctionnement silencieux
- Boîtier : Fractal Torrent - design scandinave avec ventilation optimale
- Carte graphique : Intel Arc (un choix surprenant)
Lors de l'échange, il a quand même appuyé sur l'importance de la mémoire ECC !
Linus Torvalds a insisté longuement sur l'importance de la mémoire ECC (Error-Correcting Code). Pour lui, c'est une question de confiance absolue dans sa machine. Il raconte avoir passé des jours à chercher des bugs dans le noyau Linux, pour finalement réaliser que le problème venait de sa RAM défectueuse après deux ans d'utilisation !
Sa conviction est forte : il indique qu'une grande partie des plantages attribués à Windows ou aux jeux pourraient en réalité provenir de défaillances matérielles non détectées. Pour quelqu'un qui travaille sur un logiciel utilisé par des millions de personnes, pouvoir faire confiance à son matériel n'est pas un luxe, c'est une nécessité !
Pourquoi Fedora Linux pour la distribution Linux ?
Le choix de la distribution Linux a fait l'objet d'une explication détaillée. Il utilise Fedora pour des raisons très pragmatiques liées à son workflow spécifique. On le sait depuis longtemps, j'avais prévu de vous en parler dans une vidéo. J'avais des infos un peu anciennes, mais ça confirme qu'il l'utilise toujours !
Un truc intéressant avec Fedora, c'est qu'elle est étroitement alignée avec les développeurs du noyau Linux, ce qui facilite grandement son travail. La distribution rend les choses plus simples pour quelqu'un qui a besoin de compiler et tester régulièrement de nouvelles versions du noyau.
Linus (Torvalds) a expliqué avoir essayé Ubuntu dans le passé, mais la distribution avait rendu difficile la mise à jour du noyau. À l'opposé, des distributions comme Gentoo nécessitent de tout compiler soi-même, y compris les pilotes, ce qui ne l'intéresse pas. Il veut seulement compiler son propre noyau, pas reconstruire l'ensemble du système.
Il nous dit aussi (toujours sur le sujet de fedora), qu'il cherche une distribution qui "s'installe simplement et fonctionne", où la seule chose qu'il remplacera est le noyau lui-même. Fedora offre exactement cet équilibre : suffisamment proche du développement pour faciliter le travail sur le noyau, mais suffisamment aboutie pour ne pas nécessiter de configuration excessive.
Il a aussi donné sa vision de la fragmentation des distributions Linux, en indiquant que c'était un problème en reconnaissant que cela constituait un désavantage majeur, particulièrement pour les développeurs commerciaux. Cependant, il note que toutes les grandes distributions sont conscientes du problème, même si chacune voudrait que sa propre version devienne le standard unifié.
Dans la vidéo, il y a eu un petit passage sur Git, le programme qu'il a conçu aussi.
Contrairement à ce que beaucoup pourraient penser, Torvalds est bien plus fier de Linux que de Git. Il n'a travaillé sur Git que pendant six mois avant de passer le flambeau à Junio Hamano, qui le maintient depuis 20 ans. Pour lui, Git était simplement un outil nécessaire pour le développement de son code.
D'ailleurs, en parlant de code, il est revenu sur le sujet de l'intelligence artificielle.
Sur le sujet brûlant de l'IA générative, Linus (Torvalds) adopte une position pragmatique. Il pense que c'est à la fois une bulle et une révolution. Pour le développement logiciel, il voit l'IA comme un outil qui rendra les programmeurs plus productifs, particulièrement pour débuter dans la programmation. Cependant, il met en garde : le code généré par IA sera probablement "horrible à maintenir". Les programmeurs ne disparaîtront pas car il indique qu'il y aura toujours besoin de personnes sachant maintenir le résultat final !
On en avait parlé dans un live, il est revenu sur la question de l'héritage.
Quand on lui a demandé ce qui arrivera à Linux s'il disparaît, il est plutôt serein. La communauté de développement est si robuste, avec un millier de personnes impliquées dans chaque version, que le projet continuerait sans problème. Il espère savoir quand il sera temps de passer la main, n'ayant aucune envie d'être "le gars qui s'accroche".
Il y a plein d'autres petits sujets abordés dans la vidéo, j'ai voulu vous partager ce que j'ai trouvé le plus intéressant, notamment le choix de Fedora Linux, car maintenant je peux le dire "I use Fedora BTW".
Cette vidéo en collaboration montre quand même un truc. C'est que derrière la légende Linus Torvalds se trouve une personne pragmatique, avec ses préférences et ses principes. On sait que Linux (le peojet) n'a jamais été une quête de gloire ou de profit? C'est un projet qui a donné du sens à son travail et qui continue de le passionner après plus de trois décennies. Et si des entreprises milliardaires se sont construites sur ses créations, il n'y voit aucun regret : au contraire, c'est la preuve que son travail était significatif.
Si vous n'avez pas suivi, Linus Torvalds, le créateur du noyau Linux, est venu construire son PC idéal avec l'aide de Linus Sebastian (créateur de Linus Tech Tips).
Je vous renvoie à la vidéo sur Youtube qui à (au moment de cet article, cumulé 1 447 697 vues en 20 heures ) : https://www.youtube.com/watch?v=mfv0V1SxbNA
Je veux vous donner quelques infos (en français) sur cette vidéo que j'ai trouvé très intéressante ! (J'ai bien fait de prendre mon Lundi en congés)
N'hésitez pas à aller la regarder, je ne fais pas un "résumé" mais je commente les éléments qui m'ont le plus intéressés.
Au-delà de l'assemblage matériel, cette collaboration a donné lieu à une conversation fascinante sur Linux, le développement logiciel et la philosophie open source.
Sur le point de la configuration du PC, elle a été pensée pour la fiabilité !
Linus Torvalds a des besoins bien spécifiques pour sa machine de travail. Contrairement aux configurations gaming extrêmes, il privilégie la stabilité et la fiabilité avant tout. La build comprend :
- Processeur : AMD Threadripper 9960X (24 cœurs, 48 threads) - suffisamment puissant pour compiler le noyau Linux avec tous les modules
- Mémoire : 64 Go de RAM ECC (Kingston) - un point non négociable pour Torvalds
- Refroidissement : Noctua NH-U12S TR5-SP6 - pour un fonctionnement silencieux
- Boîtier : Fractal Torrent - design scandinave avec ventilation optimale
- Carte graphique : Intel Arc (un choix surprenant)
Lors de l'échange, il a quand même appuyé sur l'importance de la mémoire ECC !
Linus Torvalds a insisté longuement sur l'importance de la mémoire ECC (Error-Correcting Code). Pour lui, c'est une question de confiance absolue dans sa machine. Il raconte avoir passé des jours à chercher des bugs dans le noyau Linux, pour finalement réaliser que le problème venait de sa RAM défectueuse après deux ans d'utilisation !
Sa conviction est forte : il indique qu'une grande partie des plantages attribués à Windows ou aux jeux pourraient en réalité provenir de défaillances matérielles non détectées. Pour quelqu'un qui travaille sur un logiciel utilisé par des millions de personnes, pouvoir faire confiance à son matériel n'est pas un luxe, c'est une nécessité !
Pourquoi Fedora Linux pour la distribution Linux ?
Le choix de la distribution Linux a fait l'objet d'une explication détaillée. Il utilise Fedora pour des raisons très pragmatiques liées à son workflow spécifique. On le sait depuis longtemps, j'avais prévu de vous en parler dans une vidéo. J'avais des infos un peu anciennes, mais ça confirme qu'il l'utilise toujours !
Un truc intéressant avec Fedora, c'est qu'elle est étroitement alignée avec les développeurs du noyau Linux, ce qui facilite grandement son travail. La distribution rend les choses plus simples pour quelqu'un qui a besoin de compiler et tester régulièrement de nouvelles versions du noyau.
Linus (Torvalds) a expliqué avoir essayé Ubuntu dans le passé, mais la distribution avait rendu difficile la mise à jour du noyau. À l'opposé, des distributions comme Gentoo nécessitent de tout compiler soi-même, y compris les pilotes, ce qui ne l'intéresse pas. Il veut seulement compiler son propre noyau, pas reconstruire l'ensemble du système.
Il nous dit aussi (toujours sur le sujet de fedora), qu'il cherche une distribution qui "s'installe simplement et fonctionne", où la seule chose qu'il remplacera est le noyau lui-même. Fedora offre exactement cet équilibre : suffisamment proche du développement pour faciliter le travail sur le noyau, mais suffisamment aboutie pour ne pas nécessiter de configuration excessive.
Il a aussi donné sa vision de la fragmentation des distributions Linux, en indiquant que c'était un problème en reconnaissant que cela constituait un désavantage majeur, particulièrement pour les développeurs commerciaux. Cependant, il note que toutes les grandes distributions sont conscientes du problème, même si chacune voudrait que sa propre version devienne le standard unifié.
Dans la vidéo, il y a eu un petit passage sur Git, le programme qu'il a conçu aussi.
Contrairement à ce que beaucoup pourraient penser, Torvalds est bien plus fier de Linux que de Git. Il n'a travaillé sur Git que pendant six mois avant de passer le flambeau à Junio Hamano, qui le maintient depuis 20 ans. Pour lui, Git était simplement un outil nécessaire pour le développement de son code.
D'ailleurs, en parlant de code, il est revenu sur le sujet de l'intelligence artificielle.
Sur le sujet brûlant de l'IA générative, Linus (Torvalds) adopte une position pragmatique. Il pense que c'est à la fois une bulle et une révolution. Pour le développement logiciel, il voit l'IA comme un outil qui rendra les programmeurs plus productifs, particulièrement pour débuter dans la programmation. Cependant, il met en garde : le code généré par IA sera probablement "horrible à maintenir". Les programmeurs ne disparaîtront pas car il indique qu'il y aura toujours besoin de personnes sachant maintenir le résultat final !
On en avait parlé dans un live, il est revenu sur la question de l'héritage.
Quand on lui a demandé ce qui arrivera à Linux s'il disparaît, il est plutôt serein. La communauté de développement est si robuste, avec un millier de personnes impliquées dans chaque version, que le projet continuerait sans problème. Il espère savoir quand il sera temps de passer la main, n'ayant aucune envie d'être "le gars qui s'accroche".
Il y a plein d'autres petits sujets abordés dans la vidéo, j'ai voulu vous partager ce que j'ai trouvé le plus intéressant, notamment le choix de Fedora Linux, car maintenant je peux le dire "I use Fedora BTW".
Cette vidéo en collaboration montre quand même un truc. C'est que derrière la légende Linus Torvalds se trouve une personne pragmatique, avec ses préférences et ses principes. On sait que Linux (le peojet) n'a jamais été une quête de gloire ou de profit? C'est un projet qui a donné du sens à son travail et qui continue de le passionner après plus de trois décennies. Et si des entreprises milliardaires se sont construites sur ses créations, il n'y voit aucun regret : au contraire, c'est la preuve que son travail était significatif.








