Souveraineté numérique : La ville de Lyon compte passer à Linux et OnlyOffice
25 juin 2025 à 23:35
Bonjour à tous,
Il y a quelques jours, je vous parlais dans un précédent article de la décision du Danemark de se détourner des solutions propriétaires de Microsoft, pour se tourner vers des alternatives libres, notamment Linux et LibreOffice, dans ses administrations locales. (https://www.linuxtricks.fr/news/10-logiciels-libres/570-souverainete-numerique-le-danemark-passe-a-linux-et-libreoffice/ )
Un mouvement fort en faveur de la souveraineté numérique, qui semble désormais faire boule de neige en Europe, en tout cas, au niveau de la communication.
Vu que l'article précédent a eu du succès, je vais essayer d'améliorer la mise en forme des articles de blog sur les actus, n'hésitez pas à me faire un retour dans les commentaires !
Cette fois, c’est en France que le vent tourne et c'est une bonne nouvelle ! La ville de Lyon vient d’annoncer une décision stratégique majeure. La municipalité va progressivement abandonner les logiciels Microsoft, au profit de Linux comme système d’exploitation et de OnlyOffice pour la suite bureautique.
Lyon s’émancipe de Microsoft
La mairie de Lyon justifie ce virage par la volonté de renforcer sa "souveraineté numérique". Derrière cette expression, on retrouve un objectif clair : réduire la dépendance aux géants du numérique américains (et en particulier Microsoft), tout en reprenant le contrôle sur les outils et les données utilisés au sein de l’administration.
Le projet est ambitieux :
- Plus de 4 000 postes de travail sont concernés.
- La transition se fera progressivement jusqu’en 2026.
Le changement touche à la fois le système d’exploitation, qui passera sous Linux, et la suite bureautique, avec l’adoption d’OnlyOffice en remplacement de Microsoft Office.
On note aussi que PostgreSQL sera plus utilisé, pour la gestion des bases de données (probablement une migration depuis SQL Server vu que Microsoft est visé dans la démarche).
Un programme pilote va être lancé dès cette année dans plusieurs services pour amorcer le mouvement, avant une généralisation à toute l'administration municipale.
La question qu'on pourrait se poser est : Pourquoi OnlyOffice plutôt que LibreOffice ?
Si de nombreuses collectivités optent pour LibreOffice, Lyon a fait le choix d’OnlyOffice, une suite bureautique open source compatible avec les formats de Microsoft Office (docx, xlsx, pptx, etc.), ce qui facilite la transition. Le support de ces formats sont mieux supportés par OnlyOffice. Cela évite une conversion massive des documents bureautique, avec le risque de perdre des informations sur la mise en forme.
Elle propose aussi une expérience plus proche de l’interface Office 365, avec ses menus en ruban, ce qui peut limiter les résistances au changement chez les utilisateurs.
OnlyOffice est également intégrable facilement avec des services cloud comme Nextcloud, ce qui permet de construire un écosystème numérique 100 % libre et souverain. Il s'agit de OnlyOffice Docs, dont on avait fait la découverte il y a quelques années en live sur Youtube. Vouc pouvez le voir en action à 1h32 sur le CKOIKIDI #33 : Installez votre cloud sous Debian avec Nextcloud
Une tendance européenne de fond
Cette décision de Lyon s’inscrit dans un mouvement plus large, à l’échelle européenne.
Comme mentionné dans un article précédent, le Danemark a récemment annoncé que plusieurs de ses communes allaient abandonner Windows et Microsoft Office au profit de Linux et LibreOffice.
Les motivations sont les mêmes : souveraineté, économie, transparence et contrôle des données.
Et l’Allemagne n’est pas en reste : le Land de Schleswig-Holstein, situé au nord du pays, a annoncé un plan de grande ampleur pour remplacer l’ensemble des logiciels propriétaires par des solutions open source dans ses services administratifs.
- Objectif : 30 000 postes migrés d’ici 2026
- Logiciels adoptés : Linux, LibreOffice, Thunderbird (avec mail Open-Xchange), Nextcloud, etc.
Le message est clair : les administrations européennes ne veulent plus dépendre de Microsoft pour leur infrastructure numérique. Et elles passent à l’action.
Une nouvelle ère pour les collectivités françaises ?
Avec Lyon comme pionnière, cette initiative pourrait inciter d'autres collectivités à franchir le pas.
En effet, certaines sont sensibles aux enjeux de maîtrise des données, de coûts de licence et d’éthique numérique et pourraient s’engager dans des démarches similaires.
C’est aussi un signal fort envoyé aux citoyens : oui, il est possible de construire un environnement numérique plus éthique, plus ouvert et plus respectueux de nos libertés.
Mais, manque de cohérence au niveau Français ?
Ce que je constate, c'est que chacun s'y met dans son coin, comme on a l'habitude dans le monde du libre. Je suis toujours étonné qu'en France, on ne mutualise pas les moyens (qu'ils soient humains, financiers ou matériels) pour faire quelquechose de bon. Lyon va mettre en place ces infrastructures, mais est-ce que les procédures, les méthodes, les documentations seront aussi publiées pour faciliter d'éventuelles démarches similaires dans d'autres collectivités ?
Je suis bien conscient que les villes n'utilisent pas toutes les mêmes logiciels, et les mêmes méthodes de travail. Et qu'il en est de même pour les départements et les régions. Cependant, on pourrait unir nos forces pour être plus efficace ! Ce serait l'occasion !
Mais bon, c'est déjà un bon début ! C'est mieux que rien et la prise de conscience est déjà là !
Et vous, qu’en pensez-vous ?
La transition vers les logiciels libres est-elle inévitable dans les services publics ?
Votre mairie pourrait-elle suivre l’exemple lyonnais ?
Il y a quelques jours, je vous parlais dans un précédent article de la décision du Danemark de se détourner des solutions propriétaires de Microsoft, pour se tourner vers des alternatives libres, notamment Linux et LibreOffice, dans ses administrations locales. (https://www.linuxtricks.fr/news/10-logiciels-libres/570-souverainete-numerique-le-danemark-passe-a-linux-et-libreoffice/ )
Un mouvement fort en faveur de la souveraineté numérique, qui semble désormais faire boule de neige en Europe, en tout cas, au niveau de la communication.
Vu que l'article précédent a eu du succès, je vais essayer d'améliorer la mise en forme des articles de blog sur les actus, n'hésitez pas à me faire un retour dans les commentaires !
Cette fois, c’est en France que le vent tourne et c'est une bonne nouvelle ! La ville de Lyon vient d’annoncer une décision stratégique majeure. La municipalité va progressivement abandonner les logiciels Microsoft, au profit de Linux comme système d’exploitation et de OnlyOffice pour la suite bureautique.
Lyon s’émancipe de Microsoft
La mairie de Lyon justifie ce virage par la volonté de renforcer sa "souveraineté numérique". Derrière cette expression, on retrouve un objectif clair : réduire la dépendance aux géants du numérique américains (et en particulier Microsoft), tout en reprenant le contrôle sur les outils et les données utilisés au sein de l’administration.
Le projet est ambitieux :
- Plus de 4 000 postes de travail sont concernés.
- La transition se fera progressivement jusqu’en 2026.
Le changement touche à la fois le système d’exploitation, qui passera sous Linux, et la suite bureautique, avec l’adoption d’OnlyOffice en remplacement de Microsoft Office.
On note aussi que PostgreSQL sera plus utilisé, pour la gestion des bases de données (probablement une migration depuis SQL Server vu que Microsoft est visé dans la démarche).
Un programme pilote va être lancé dès cette année dans plusieurs services pour amorcer le mouvement, avant une généralisation à toute l'administration municipale.
La question qu'on pourrait se poser est : Pourquoi OnlyOffice plutôt que LibreOffice ?
Si de nombreuses collectivités optent pour LibreOffice, Lyon a fait le choix d’OnlyOffice, une suite bureautique open source compatible avec les formats de Microsoft Office (docx, xlsx, pptx, etc.), ce qui facilite la transition. Le support de ces formats sont mieux supportés par OnlyOffice. Cela évite une conversion massive des documents bureautique, avec le risque de perdre des informations sur la mise en forme.
Elle propose aussi une expérience plus proche de l’interface Office 365, avec ses menus en ruban, ce qui peut limiter les résistances au changement chez les utilisateurs.
OnlyOffice est également intégrable facilement avec des services cloud comme Nextcloud, ce qui permet de construire un écosystème numérique 100 % libre et souverain. Il s'agit de OnlyOffice Docs, dont on avait fait la découverte il y a quelques années en live sur Youtube. Vouc pouvez le voir en action à 1h32 sur le CKOIKIDI #33 : Installez votre cloud sous Debian avec Nextcloud
Une tendance européenne de fond
Cette décision de Lyon s’inscrit dans un mouvement plus large, à l’échelle européenne.
Comme mentionné dans un article précédent, le Danemark a récemment annoncé que plusieurs de ses communes allaient abandonner Windows et Microsoft Office au profit de Linux et LibreOffice.
Les motivations sont les mêmes : souveraineté, économie, transparence et contrôle des données.
Et l’Allemagne n’est pas en reste : le Land de Schleswig-Holstein, situé au nord du pays, a annoncé un plan de grande ampleur pour remplacer l’ensemble des logiciels propriétaires par des solutions open source dans ses services administratifs.
- Objectif : 30 000 postes migrés d’ici 2026
- Logiciels adoptés : Linux, LibreOffice, Thunderbird (avec mail Open-Xchange), Nextcloud, etc.
Le message est clair : les administrations européennes ne veulent plus dépendre de Microsoft pour leur infrastructure numérique. Et elles passent à l’action.
Une nouvelle ère pour les collectivités françaises ?
Avec Lyon comme pionnière, cette initiative pourrait inciter d'autres collectivités à franchir le pas.
En effet, certaines sont sensibles aux enjeux de maîtrise des données, de coûts de licence et d’éthique numérique et pourraient s’engager dans des démarches similaires.
C’est aussi un signal fort envoyé aux citoyens : oui, il est possible de construire un environnement numérique plus éthique, plus ouvert et plus respectueux de nos libertés.
Mais, manque de cohérence au niveau Français ?
Ce que je constate, c'est que chacun s'y met dans son coin, comme on a l'habitude dans le monde du libre. Je suis toujours étonné qu'en France, on ne mutualise pas les moyens (qu'ils soient humains, financiers ou matériels) pour faire quelquechose de bon. Lyon va mettre en place ces infrastructures, mais est-ce que les procédures, les méthodes, les documentations seront aussi publiées pour faciliter d'éventuelles démarches similaires dans d'autres collectivités ?
Je suis bien conscient que les villes n'utilisent pas toutes les mêmes logiciels, et les mêmes méthodes de travail. Et qu'il en est de même pour les départements et les régions. Cependant, on pourrait unir nos forces pour être plus efficace ! Ce serait l'occasion !
Mais bon, c'est déjà un bon début ! C'est mieux que rien et la prise de conscience est déjà là !
Et vous, qu’en pensez-vous ?
La transition vers les logiciels libres est-elle inévitable dans les services publics ?
Votre mairie pourrait-elle suivre l’exemple lyonnais ?